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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
28 avril 2018

Le Tintoret, 500 ans plus tard…

« Grâce à son talent, [il] parvient à s’élever dans la société, à s’imposer et à se faire un nom sans rien oublier de ses propres origines. » (Notice de l’exposition au Musée du Luxembourg, voir à la fin).



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Ce dimanche est célébré le cinq centième anniversaire du peintre vénitien le Tintoret (Tintoretto en italien). Il est né le 29 avril 1518 à Venise et mort à 76 ans le 31 mai 1594 également à Venise. À l’époque, Venise, grande cité cosmopolite, était une vieille république indépendante politiquement et puissante économiquement, qui était au sommet de sa suprématie commerciale et maritime.

Le Tintoret, d’origine modeste (son père était teinturier), fut l’un des derniers grands peintres de la Renaissance italienne. Il aurait été très brièvement l’élève de Titien (1488-1576), mais peut-être n’était-ce qu’une légende. À ses débuts, il s’est en touy cas inspiré de Titien, et aussi de Michel-Ange dont il admirait la technique du dessin. Il fut parmi ceux qui ont le mieux maîtrisé les couleurs et les ombres.

Après quelques années dans cet art, le Tintoret, très ambitieux, réussissait à obtenir beaucoup de commandes en réduisant les prix du marché pour mieux faire concurrence (au point de faire de la concurrence déloyale, pour le plus grand intérêt de ses commanditaires). Beaucoup de ses œuvres ont été réalisées dans son atelier et par son atelier, si bien qu’il n’est pas toujours très facile d’être certain de la réalité de sa paternité pour certaines peintures. Homme de talent et de génie, il a cherché à synthétiser la tradition vénitienne et l’ouverture aux autres idées provenant du reste de l’Italie.

En absence de mécénat, le Tintoret a pris beaucoup de commandes alimentaires dans l’ornement des salons, etc. Comme il cherchait à gagner de l’argent et à se faire un large réseau de relations, il a accepté beaucoup de commandes de portraits (en produisant « des radioscopies de l’âme »). On peut même noter (selon le conservateur Roland Krischel) que le verbe "ritrar" signifiait à la fois "portraiturer" et "tirer profit", ce qui caractérisait très bien le Tintoret, qui s’intéressait aussi à la mise en scène, aux costumes et au théâtre (Venise comptait une cinquantaine de troupes de théâtre à l’époque).

Le Tintoret a atteint la célébrité et la gloire à 30 ans (en 1548) avec la commande du "Miracle de l’esclave" (ou "Saint Marc sauvant l’esclave", saint Marc étant le saint patron de Venise) qui le hissa parmi les plus grands peintres vénitiens du moment, juste derrière Titien de 30 ans son aîné. Quelques années plus tard, il travailla pour le gouvernement vénitien, pour décorer le Palais des Doges.

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Parmi les œuvres que je préfère du Tintoret, réalisés à la fin de sa vie, deux en particulier. La première en 1588 pour honorer une commande sur concours, il n’a été choisi qu’à la seconde tentative, après une première attribution à Véronèse (1528-1588), dans le but de restaurer le Palais des Doges détruit par un incendie en 1577, un tableau qui représentait le Paradis pour lequel il s’est fait assister de ses deux fils.

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Et la seconde, en 1592-1594, qui figurait la Cène (le dernier repas du Christ avec ses apôtres) d’une manière assez originale et pleine de noirceurs, avec des ombres engendrées par les auréoles des saints.

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L’intérêt d’Internet est de pouvoir non seulement voyager dans le temps, mais aussi dans l’espace au fil d’un très modeste billet sur le peintre. Je propose ici cinq autres peintures du Tintoret qui sont toutes visibles à Venise.

La Tentation d’Adam et d’Ève (1550) :

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La Présentation de la Vierge au temple (1552-1553) :

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Le Christ guérissant le paralytique (1559) :

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La Naissance de Jean-Baptiste (1563) :

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Enfin, en bas de page, Ariane, Vénus et Bacchus (1576-1577).

Ces quelques peintures donnent un aperçu évidemment trop court de l’art du Tintoret qui fut le dernier grand peintre de la Renaissance vénitienne. Et bien sûr, il vaut mieux voir la peinture "en vrai" pour se rendre compte de la perfection des couleurs, des visages, de la lumière…

Pour ceux qui peuvent se rendre à Paris, je leur recommande d’aller visiter l’exposition "Tintoret, naissance d’un génie" du 7 mars au 1er juillet 2018 au Musée du Luxembourg (19 rue de Vaugirard, dans le 6e arrondissement) qui s’attarde surtout sur les quinze premières années de la carrière du jeune Tintoret : « période décisive et déterminante pour comprendre comment il se construit ».


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 avril 2018)
http://www.rakotoarison.eu

La plupart des reproductions exposées ici proviennent du site Wikipédia.


Pour aller plus loin :
Dossier à télécharger sur l’exposition au Musée du Luxembourg, à Paris.
Yves Klein.
Le Tintoret.
Gustav Klimt.
Georges Méliès.
David Hamilton.
Paula Modersohn-Becker.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20180429-tintoretto.html

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-tintoret-500-ans-plus-tard-203836

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2018/04/28/36357119.html



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