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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
11 juillet 2018

Emmanuel Macron au Congrès 2018 (2) : construire l’État-providence du XXIe siècle

« Notre action est un bloc ! Elle est une cohérence ! Il n’y a pas, d’un côté, une action intérieure, et, de l’autre, une action extérieure ; c’est la même action. S’adressant aux Français ou s’adressant au monde, c’est le même message : nous protéger et porter nos valeurs. Il n’y a pas, d’un côté, une action économique, et, de l’autre, une action sociale ; c’est le même trait, la même finalité : être plus forts pour pouvoir être plus justes. C’est, au fond, l’affirmation et la proposition du projet français pour le XXIe siècle. » (Emmanuel Macron, le 9 juillet 2018 à Versailles). Seconde partie.


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Après avoir évoqué les conditions du discours présidentiel au Congrès de Versailles, je reviens sur le fond de ce discours du Président Emmanuel Macron prononcé le 9 juillet 2018 devant les parlementaires français (qu’on peut lire dans son intégralité ici).

Le discours était long (une heure trente) et sans doute mal placé dans le calendrier en raison des attentions footballistiques (euphorisantes), mais il est resté encore un grand discours présidentiel, bien structuré, d’une qualité élevée du langage, et surtout, chose fréquente chez Emmanuel Macron, qui replace sa politique dans une vision politique, qui donne du sens à son action, ce qui était rare pendant les trente dernières années (avant 2017). Il a confirmé beaucoup de réformes à venir, parfois très importantes (retraites, formation professionnelle, assurance-chômage, etc.) mais sans en donner beaucoup de précisions.

On ne s’étonnera donc pas que ce discours soit à la fois un justificatif de l’année écoulée et une présentation des prochaines années. Lorsqu’Emmanuel Macron a expliqué : « Je sais que je ne peux pas tout, je sais que je ne réussis pas tout. », la phrase (que j’ai citée dans son contexte en début du précédent article) a, à mon sens, était mal interprétée par de nombreux éditorialistes. En effet, le Président de la République ne faisait pas du tout "amende honorable", reconnaissant ses erreurs, mais au contraire confirmait sa ténacité, il suffit de savoir écouter la suite : « J’ai le devoir de ne pas laisser le doute détourner ma pensée et ma volonté. ». Cette dernière phrase est très claire, il n’y a aucune inflexion dans l’action présidentielle (quoi qu’en pensent les journalistes enfermés dans leur microcosme qui veulent toujours une inflexion à un moment du premier mandat présidentiel). En clair, comme tout Président, il peut douter, mais il fera comme s’il ne doutait pas. C’est plus subtil que le "droit dans mes bottes" d’un certain Alain Juppé, mais le résultat reste le même. Avec plus de succès que ce dernier.

Pour rappeler sa vision, Emmanuel Macron a insisté sur la cible de sa politique : pas les plus riches (il n’a pas dit ce qu’il avait dit en avril 2018, à savoir que les riches n’avaient pas besoin de lui pour s’enrichir) mais tous les Français et il a répété de nombreuses fois cette « peur du déclassement ».

L’introduction était intéressante car il a rappelé toutes les peurs de ses compatriotes. De Gaulle avait dit à Alger en 1958 qu’il avait compris. Emmanuel Macron a dit à Versailles qu’il n’a pas oublié.

N’a rien oublié : « Je n’ai rien oublié des peurs et des colères, accumulées pendant des années (…). Je n’ai pas oublié la peur du déclassement pour soi-même et pour ses enfants ; la rage devant l’impuissance publique ; le pays qui se sent coupé en deux, non pas seulement entre partis opposés mais, plus grave encore, entre sa base et son prétendu sommet (…) ; l’impression du citoyen d’être ignoré, méprisé et surtout, de ne pas voir, de ne plus voir, où nous devons et pouvons aller ensemble ; la colère, enfin, née de la fin des ambitions collectives comme des ambitions familiales et personnelles. Je n’ai rien oublié de ces colères ni de ces peurs. Rien ! La peur aussi de l’autre, des grands changements, du fracas du monde (…). Je n’ai pas oublié, je n’oublie pas et je n’oublierai pas ! ».


Une vision nationale

Toute la vision macronienne de la société réside dans cette expression qui pourrait presque être un slogan : « Étre plus forts pour pouvoir être plus justes. ». Ainsi, Emmanuel Macron ne veut plus d’action sociale qui viserait à aménager la vie des personnes les moins aisées en les laissant dans leur précarité mais une action qui viserait à les sortir de leur précarité et ainsi ne plus avoir besoin d’aides sociales. Et de dire un peu plus tard : « Je l’affirme devant vous, représentants de la nation, la force de notre économie, quand nous l’aurons pleinement retrouvée, sera le socle même de notre projet de société et du projet de justice qui est au cœur de ce que je veux porter au nom de la France. ». Et aussi : « Nous voulons renouer avec une croissance durable, mais aussi promouvoir une croissance partagée. ».

Une telle ambition s’est aussi exprimée à la fin du discours (en conclusion) de cette manière : « Vous l’avez compris, je souhaite renouer avec ce projet français que nous avons perdu de vue trop longtemps par frilosité ou par confort intellectuel. (…) Ce projet ne peut se déployer que si nous en finissons avec ce renoncement où nous nous sommes enfermés depuis quarante ans, qui voudrait que la France ne soit qu’une puissance moyenne. Cette idée nous a étouffés et meurtris. Je crois, moi, que la France a les moyens de devenir de nouveau une puissance du XXIsiècle. Pour mener ce projet, nous partons du réel. Nous ne nous alourdirons pas d’idées préconçues, de clivages recuits, d’idées surannées. Le progrès, la dignité de l’individu, la force juste de la République sont nos boussoles et nous suffisent. Notre seule idéologie, c’est la grandeur de la France, n’en déplaise à certains, et ce que nous construisons, n’en déplaise aux adeptes de l’immédiat, nous le faisons pour aujourd’hui, mais aussi pour demain, c’est-à-dire pour la jeunesse, pour qu’elle grandisse dans un pays où elle puisse choisir sa vie, ressentir pleinement cette appartenance qui fait la force d’une peuple et contribuer librement à ce projet qu’on appelle nation. C’est une sorte de patriotisme nouveau, réinventé, vivifié que nous sommes en train de construire. ».

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C’est une vision très ambitieuse et très idéaliste de la société. Elle se tient intellectuellement. Elle change complètement le paradigme des cinquante dernières années. Et disons-le clairement : elle est la première (et la seule) réponse intellectuelle et politique à la crise économique et sociale structurelle que connaissent la France, mais aussi l’Europe et même le monde, depuis le premier choc pétrolier en 1973 et depuis la globalisation des échanges commerciaux.

Cette ouverture économique, qui est un fait et pas une idéologie (que ceux qui prônent une idéologie nationaliste et protectionniste soient cohérents avec eux-mêmes et n’achètent plus que français, vêtements, nourriture, objets électroniques, films, musiques, etc.), doit être acceptée sous condition de faire appliquer les règles, en particulier fiscales : « Poursuivre aussi notre effort pour que ce développement industriel se déploie dans un cadre européen loyal. C’est pourquoi la France (…) soutiendra la proposition de la Commission Européenne de créer une taxe sur le chiffre d’affaires des géants du numérique qui, aujourd’hui, ne paient pas d’impôts dans nos pays. ». Taxer spécifiquement les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), c’est aussi prendre le risque de poursuivre la guerre commerciale avec les États-Unis.

Cette vision d’une politique qui encourage la prospérité économique pour mieux redistribuer ensuite, Emmanuel Macron la voit aussi comme une lutte contre les inégalités, au contraire des caricatures qui collent à son action : « Toutes les sociétés qui ont propagé l’idée que la prospérité devait nécessairement se traduire par des inégalités croissantes le paieront, je le crois, au prix fort. ». En avril 2018, il disait ne pas croire à la théorie du ruissellement. Pourquoi continuer à lui projeter cette théorie alors que lui-même n’y croit pas et le dit clairement ?

Dans son diagnostic, ce ne sont pas les inégalités des revenus qui sont les plus criantes mais les inégalités des chances dans la vie : « Il y a une voie française vers l’inégalité, qui progresse depuis plus de trente ans. Il ne s’agit pas, comme chez nombre de nos voisins, d’une inégalité de revenus, même si elle existe. Non, ce qui s’est installé avant tout en France, ce sont les inégalités de destin. Selon l’endroit où vous êtes né, la famille dans laquelle vous avez grandi, l’école que vous avez fréquentée, votre sort, le plus souvent, scellé. ».

Et de préciser ses priorités : « C’est cela qui m’obsède : le modèle français de notre siècle, le réel modèle social de notre pays doit choisir de s’attaquer aux racines profondes des inégalités de destin, celles qui sont décidées avant même notre naissance, qui favorisent insidieusement les uns et défavorisent inexorablement les autres. Sans que cela se voie, sans que cela s’avoue. ».


Un nouveau contrat social

Les phrases sans doute les plus importantes du discours sont celles-ci : « Le modèle français que je veux défendre exige que ce ne soient plus la naissance, la chance ou les réseaux qui commandent la situation sociale, mais les talents, l’effort et le mérite. Oui, à mes yeux, le cœur même d’une politique sociale, celle que nous devons porter, n’est pas d’aider les gens à vivre mieux la condition dans laquelle ils sont nés et dans laquelle ils sont destinés à rester, mais de les aider à en sortir. ».

Et à partir de là, Emmanuel Macron a décliné les mesures visant cet objectif : « Le pilier premier de la politique sociale à laquelle je crois est l’émancipation de chacun, qui libère du déterminisme social et qui s’affranchit des statuts. » (au passage, un clin d’œil aux derniers grévistes de la SNCF). Ce qui signifie l’éducation, la formation (et apprentissage) et la culture.

Dans les réformes à venir, Emmanuel Macron a notamment évoqué celle de l’assurance-chômage, en rappelant qu’elle n’est plus financée par les salariés mais par les entreprises et par les contribuables (c’est la conséquence de l’augmentation de la CSG et la baisse des cotisations salariales).

Ce que veut faire Emmanuel Macron, c’est déconnecter la protection sociale de l’emploi, car ce système, qui existe depuis la Libération, n’est plus satisfaisant quand plusieurs millions d’actifs n’ont pas d’emploi. Il faut donc, selon le Président de la République, adapter le modèle à la situation de crise que connaît la France depuis une trentaine d’années : « Le progrès social, s’il découle de l’émancipation individuelle et de la capacité de chacun à se hisser au sein de la société grâce à l’école, au mérite et au travail, passe aussi par un élan collectif qui vise à assurer la dignité de chacun. C’est cela, la solidarité nationale. ».

Cette solidarité est aujourd’hui bancale : « La Sécurité sociale devait être universelle, et nous voyons partout des pans entiers de notre population trop peu ou trop mal couverts, qui renoncent aux soins ou qui n’y ont pas accès. Elle devait répondre aux angoisses les plus profondes de l’existence, et nous sommes aujourd’hui laissés seuls, ou presque, face à des risques majeurs, comme celui de la perte d’autonomie, et des retraites incertaines. Elle devait susciter la confiance, et nous voyons, au contraire, complaisamment agitée par ceux qui n’ont que le mot "assistanat" à la bouche, la défiance la ronger. » (au passage : une pique contre Laurent Wauquiez, qui avait amorcé sa notoriété politique sur sa lutte contre l’assistanat).

Emmanuel Macron connaît le sens des mots et pour la première fois depuis des décennies, un responsable politique a utilisé l’expression "État-providence" dans un sens positif et pas pour le fustiger : « La priorité de l’année qui vient est simple : nous devons construire l’État-providence du XXIsiècle. Ce sera un État-providence émancipateur, universel, efficace, responsabilisant, c’est-à-dire couvrant davantage, protégeant mieux et s’appuyant sur les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous. ».

La raison d’une nouvelle construction : « L’État-providence du XXsiècle était conçu pour une société du plein-emploi. La détention d’un travail, et d’un travail continu, permanent, pérenne, est ainsi devenue le sésame pour accéder à la solidarité nationale. Dans une société frappée par le chômage de masse et par l’intermittence des parcours professionnels, ce sésame a perdu de sa valeur ; il est devenu une redoutable barrière. Notre solidarité, dans son fonctionnement, est devenue statutaire. Elle s’est attachée aux carrières, aux secteurs d’activité. Elle ne répond plus aux règles d’une économie de l’innovation et de la compétence. Nous devons protéger nos concitoyens non selon leur statut ou leur secteur d’activité, mais de manière plus juste, plus universelle. ».

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Son ambition : « Je veux (…) redonner corps à la République contractuelle à laquelle je crois, celle qui permettra de jeter les bases d’un nouveau contrat social pour ce siècle, par une discussion avec l’ensemble des partenaires sociaux mais aussi des élus. ». L’expression "nouveau contrat social" n’est pas nouvelle et paraît même surannée ; elle avait été déjà utilisée par Edgar Faure lorsqu’il a publié ses propositions pour l’avenir en …1973 ("Pour un nouveau contrat social", éd. Seuil) !

Parmi les réformes à ce sujet pour 2019, les retraites, qui devront prendre en compte l’irrégularité des parcours, l’assurance-chômage. Mais aussi : « La solidarité nationale se traduit, enfin, dans l’aide que nous devons, de manière inconditionnelle, aux plus fragiles. ». À savoir : les enfants en danger ou maltraités, les personnes en situation de handicap, les personnes en situation de pauvreté, et enfin, les personnes en situation de dépendance : « Ce que nous avons vu émerger ces dernières années, c’est un nouveau risque social, auquel nous serons tous et toutes confrontés. Une partie de l’angoisse que j’entends nos concitoyens les plus âgés exprimer n’est pas seulement de l’angoisse pour eux-mêmes et leur retraite, elle concerne aussi ce qu’ils vont devenir ou ceux dont ils ont souvent la charge. Il nous faut donc construire pleinement le financement et l’organisation de ce nouveau risque social. Nous ne pouvons plus longtemps l’ignorer, faire semblant ! Nous devons venir au secours des familles, organiser les choses différemment, répondre aussi aux besoins personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, qui font le travail admirable que je décrivais. ». Le Président Nicolas Sarkozy avait, lui aussi, voulu ériger ce cinquième pilier de la Sécurité sociale, mais la crise de l’euro en 2010 l’en avait finalement dissuadé.


Vers un concordat avec l’islam ?

Au-delà des thèmes économiques et sociaux, Emmanuel Macron a évoqué aussi la sécurité, les religions et en particulier l’islam et la culture. Pour l’islam, il a déclaré souhaiter un accord entre les musulmans et l’État pour conforter la compatibilité entre l’islam et la République : « Dès l’automne, nous clarifierons cette situation, en donnant à l’islam un cadre et des règles garantissant qu’il s’exercera partout de manière conforme aux lois de la République. Nous le ferons avec les Français dont c’est la confession et avec leurs représentants. L’ordre public, la civilité ordinaire, l’indépendance des esprits et des individus à l’égard de la religion ne sont pas de vaines paroles en France, et cela impose un cadre rénové, une concorde retrouvée. Cette démarche avait été différée au nom de cette idée que tout se vaut et qu’au fond, notre pays n’est qu’un assemblage chaotique de traditions et de cultures. Sur ce terrain n’ont grandi que l’insécurité morale et l’extrémisme politique. Il est temps pour la République de se ressaisir de la question culturelle et de considérer de nouveau comme de son devoir de faire émerger non une culture officielle, mais une culture partagée. ».

Cette démarche est cependant très sensible. Nicolas Sarkozy avait tenté de la mener sans succès. Elle peut se heurter aussi à tous les partisans de "l’ultra-laïcité" qui voudraient que l’État ne s’occupe en aucun cas des religions (pas d’interdiction, pas de différenciation, mais pas de réglementation). La France a pourtant une belle expertise dans cette capacité à unir les citoyens au-delà de leur religion, grâce à son expérience parfois mouvementée des relations entre la République et l’Église catholique qui ne furent pas toujours au beau fixe mais qui ont pu s’apaiser grâce notamment à la loi du 9 décembre 1905. Cette expertise devrait donc être utilisée avec l’islam.

Toujours sur la culture française : « Nous ne voulons pas une culture officielle, mais une culture française plurielle et vivante, qui puisse continuer à s’épanouir et à rayonner. Nous voulons continuer à produire un imaginaire français. ».


Un clivage européen entre nationalistes et progressistes ?

Emmanuel Macron a évoqué la crise européenne des réfugiés en affirmant clairement : « Jamais la France n’acceptera les solutions de facilité que d’aucuns proposent, qui consisteraient à organiser des déportations à travers l’Europe, pour aller mettre dans je ne sais quels camps, à ses frontières, en son sein ou ailleurs, les étrangers qu’on ne voudrait pas. ».

Sur ce terrain européen, Emmanuel Macron a imprudemment placé le clivage entre les nationalistes et les progressistes, et cette affirmation a même été applaudie par …Marine Le Pen à la fin de l’intervention présidentielle : « Au sein de cette Europe, la France fait entendre sa voix, avec un projet clair, celui que j’ai présenté en octobre dernier à la Sorbonne [en fait, le 26 septembre 2017], celui d’une Europe plus souveraine, plus unie, plus démocratique, celui d’une Europe qui sera portée par une coalition de volontés et d’ambitions, et non plus paralysée par l’unanimisme et capturée par quelques-uns. Mais il faut aussi le dire clairement, la frontière véritable qui traverse l’Europe est celle aujourd’hui qui sépare les progressistes des nationalistes. Nous en avons pour au moins une décennie. Ce sera difficile, mais le combat est clairement posé. Il sera au cœur des enjeux des élections européennes de 2019, qui appartiennent à ces scrutins qui sont aussi des tournants. ».

J’ai écrit "imprudemment" car celui qui a fait exploser, l’an dernier, le système bipartisan de la classe politique (ni droite ni gauche) a curieusement dressé une nouvelle bipolarité. Or, la démocratie signifie qu’un jour ou l’autre, "l’autre camp" sera forcément au pouvoir. En faisant des nationalistes un "camp" à part entière (à la grande joie du FN/RN), Emmanuel Macron a donné le sentiment que celui-ci aurait vocation à devenir un jour majoritaire, ce qui est, à mon sens, très casse-cou politiquement. Comme toute bipolarisation, elle oblige les "ni nationalistes" "ni progressistes" à choisir entre deux "non convictions" au lieu de suivre leur propre voie. On peut imaginer la raison : ce clivage était celui du second tour de l’élection présidentielle de 2017 et a souri à Emmanuel Macron. Mais rien ne garantit qu’il lui sourira encore en 2022. Banaliser un tel clivage pourrait donc mettre la République en danger… Sinon l’Europe dès 2019.


Redonner du sens à l’action politique

Ce discours politique d’Emmanuel Macron est vraiment novateur et ambitieux depuis une trentaine d’années. C’est en mettant des mots aux maux français que le chef de l’État peut expliquer sa politique et peut avoir des chances de réussite. Dans toutes ces explications, aucun diktat américain (les USA de Trump deviennent de plus en plus hostiles), aucun diktat européen (le mal est d’abord français), seulement une réflexion approfondie de la situation sociale, économique et morales de la France et les pistes pour nous redresser collectivement.

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C’est par un tel discours qu’Emmanuel Macron peut bénéficier du monopole des modérés et des raisonnables dans l’échiquier politique. Car ni à droite (LR), ni à gauche (PS), aucun parti ne réussirait aussi bien à sortir de son microcosme politicien pour reprendre de la hauteur de vue et replacer l’action dans un cadre historique que le fait Emmanuel Macron.

C’est pour cette raison, en ce qui me concerne, et malgré plusieurs réticences voire oppositions (notamment sur la réforme des institutions), je reste fier d’avoir voté pour Emmanuel Macron au second tour, pas par défaut mais par adhésion à son projet de société réfléchi et volontaire. Rendez-vous en fin de quinquennat pour y observer ses premiers fruits.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (10 juillet 2018)
http://www.rakotoarison.eu

Pour aller plus loin :
Construire un nouvel État-providence.
Discours du Président Emmanuel Macron le 9 juillet 2018 au congrès de Versailles (texte intégral).
Vous avez dit hyperprésidentialisation ?
Le Président qui assume.
Emmanuel Macron au Congrès de Versailles le 3 juillet 2017.
François Hollande au Congrès de Versailles le 16 novembre 2015.
Nicolas Sarkozy au Congrès de Versailles le 22 juin 2009.
La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008.
Réforme Macron des institutions (4) : la totalité du projet gouvernemental.
Réforme Macron des institutions (3) : réduire le Parlement ?
Réforme Macron des institutions (2) : le projet de loi constitutionnelle.
Réforme Macron des institutions (1) : les grandes lignes.
Non à la représentation proportionnelle aux élections législatives !
Non à la suppression des professions de foi !
Protégeons la Ve République !

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20180709-macron-congres-2.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/emmanuel-macron-au-congres-2018-2-205930

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2018/07/11/36553367.html


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