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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
14 juillet 2018

Le British Museum et le monde des humains : dernière semaine à Valenciennes

« La confiance que son directeur et son équipe [du British Museum] (…) nous ont accordée n’a pas de prix, si ce n’est celui d’un geste de reconnaissance remarquable à la fois pour notre musée des Beaux-arts, son projet muséographique, et plus largement pour Valenciennes, qui n’a jamais aussi bien porté son surnom d’Athènes du Nord, ville d’art, d’artistes et de patrimoine. (…) La Ville de Valenciennes est de fait heureuse de pouvoir témoigner de l’attention qu’elle porte depuis plus de vingt-cinq ans à (ré)inventer avec ambition et volontarisme une action culturelle rassembleuse, attractive et ouverte à tous, considérée comme l’un des socles essentiels de son développement durable et dynamique. » (Laurent Degallaix, maire de Valenciennes, avril 2018).


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La ville de Valenciennes n’est pas forcément ce qu’on croit ou ce que sa réputation laisse entendre. La ville qui fut dirigée pendant longtemps par Jean-Louis Borloo, l’une des villes au plus fort taux de chômage, réindustralisée grâce à l’implantation d’une usine Toyota, est aussi une ville de culture et de lumières. Quelques jours après son ouverture en avril 2018, j’ai eu la chance de visiter une exposition temporaire pas comme les autres : c’est une "délocalisation" momentanée du prestigieux British Museum (6 millions de visiteurs par an). Titre de l’exposition : "Une histoire du monde en 100 objets du British Museum".

Cette exposition se terminera le dimanche 22 juillet 2018. C’est une belle initiative qui a impliqué de nombreux acteurs, tant locaux qu’internationaux en passant par des sponsors nationaux. Valenciennes est la première ville européenne à accueillir une exposition qui a été déjà montrée à Tokyo, Taipei, Canberra, Abu Dhabi, Shanghai, Pékin, depuis quatre ans.

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De quoi s’agit-il ? De permettre à une ville pas forcément incontournable d’être l’escale de cette extraordinaire ambition de présenter toutes les cultures et civilisations du monde en seulement une centaine d’objets appartenant au British Museum. Au départ, c’était l’ancien directeur du British Museum (Neil MacGregor) qui a proposé à la BBC une émission radiophonique, cent émissions, une par jour et par objet sélectionné, qui furent diffusées en 2010. Le succès fut tel qu’un livre a suivi et désormais une exposition qui tourne dans le monde depuis 2014.

On peut imaginer l’ambition voire la prétention que cela signifie, car choisir cent signes d’humanité sur plusieurs dizaines de milliers d’années d’histoire de l’homme et sur les cinq continents, c’était choisir de manière très arbitraire l’unité de lieu et l’unité de temps, et qui dit choisir dit rejeter tout ce qui n’a pas été choisi !

Le parcours commence par une citation du "Père de l’Histoire" (selon l’expression de Cicéron), Hérodote : « Hérodote d’Halicarnasse présente ici les résultats de son Enquête afin que le temps n’abolisse pas le souvenir des actions des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les Barbares, ne tombent pas dans l’oubli. » ("Histoire", Ve siècle av. J.-C.).

Cette œuvre d’Hérodote, Vincent Hadot, le directeur du Musée des Beaux-arts de Valenciennes, l’évoque ainsi : « Une œuvre riche qui mêle la discipline historique naissante aux sciences géographique, anthropologique ou politique. Mais une seule et unique œuvre, comme le témoignage de la fragilité des traces que peut laisser un homme. Depuis l’historien et géographe grec, combien de souvenirs furent enfouis sous des siècles d’histoire ? Combien d’hommes la littérature ne nous a-t-elle décrits que comme des "barbares", à travers le prisme de la différence, simplement parce qu’ils ne partagent pas la même langue ? Pourtant, sommes-nous si différents les uns des autres ? ».

Pour sa part, commissaire de cette exposition, Belinda Crerar explique : « Le pouvoir créatif et novateur de l’être humain semble illimité, et les pièces présentées dans cette exposition jettent les bases d’une histoire qui est loin d’être terminée. ».

Et l’actuel directeur du British Museum, Hartwig Fischer, de compléter : « Ces objets nous donnent accès à des pans de l’histoire dont il ne reste aucun témoignage écrit. Nous avons ainsi le privilège d’entrapercevoir non seulement la vie de nos plus lointains ancêtres de par le monde, mais aussi des civilisations moins anciennes n’ayant jamais ressenti le besoin d’écrire. (…) Ensemble, ces objets racontent une histoire qui s’étend sur tous les continents et sur des millénaires. Ils montrent surtout que les êtres humains se sont trouvés en tout temps et en tout lieu confrontés aux mêmes problèmes et ont partagé les mêmes aspirations. Mon souhait le plus cher est que les visiteurs de cette exposition (…) soient gagnés par un sentiment nouveau, celui d’une histoire partagée, et soient amenés à réfléchir à leur place dans celle-ci. ».

Le visiteur pourra donc être étonné par certains choix, voire agacé par des incontournables ou par des oublis. Mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est que le visiteur pourra aussi être séduit, fasciné, impressionné par certains objets qu’il ne connaissait pas, certaines civilisations dont il n’imaginait ni la finesse ni la complexité, ni même, parfois, l’existence.

Ces objets sont exposés de manière chronologique avec une notice assez détaillée, ce qui permet d’acquérir quelques connaissances intéressantes sur les civilisations citées. Notons aussi que certains objets sont de pures "merveilles", des véritables "émotions", pas seulement esthétiques mais historiques. D’autres objets, surtout pour la période contemporaine, sont moins originaux voire d’une banalité presque décevante. Et parce que Valenciennes est Valenciennes, le musée s’est permis d’aller au-delà avec un 101e objet, la Toyota Yaris 2018 (chaque ville escale a droit à son 101e objet).





Je propose ici une très modeste sélection des quelques objets qui m’ont particulièrement attiré et marqué durant ma visite. Je m’aperçois que cela correspond à un peu moins d’un quart de l’ensemble (qui compte en fait un peu plus de cent objets, par exemple, le sarcophage n’est pas comptabilisé).

1. Sarcophage de Nesperennub (Louxor, vers 800 av. J.-C.). Nesperennub fut un prêtre au statut très important, mais son cercueil paraît assez sobre et simple. Les analyses au scanner ont montré plusieurs amulettes placées sur le corps et dans les bandelettes de la momie.

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2. Galet taillé dit "chopping tool" (Gorges d’Olduvai en Tanzanie, il y a 1,8 à 2 millions d’années). Sans doute l’objet le plus impressionnant de l’exposition par son ancienneté (le plus vieux conservé par le British Museum) qui atteste que la vie et la technologie ont pris naissance en Afrique. L’objet a permis à des espèces humaines aujourd’hui disparues d’ouvrir les os d’animaux et d’en manger la moelle, facteur d’enrichissement en calories et de développement du cerveau humain.

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3. Dame de Karpathos (Karpathos en Grèce, entre 4500 et 3200 av. J.-C.). Cette statue en calcaire est la plus ancienne statue grecque du British Museum. Le visage, les seins et la vulve furent réalisés avec beaucoup de soin, ce qui laisse entendre qu’elle symboliserait la fertilité.

4. Lyre de la reine (Ur en Irak, vers 2500 av. J.-C.). Découverte dans la tombe de la reine Puabi, cette lyre en forme de taureau et composée de coquillages, lapis lazuli, calcaire rouge, or et bitume donne une idée de la globalisation des échanges commerciaux de cette époque-là (les différents matériaux provenant probablement de pays différents, Afghanistan, Iran, Égypte, golfe Persique, etc.).

5. Tablette datant des débuts de l’écriture (Sud de l’Irak, entre 3100 et 3000 av. J.-C.). Cette tablette en argile est émouvante dans la mesure où elle est l’un des premiers fragments d’écriture humaine provenant de Mésopotamie. Ici, il s’agit d’une réglementation sur les rations de bière. Le sens est presque décevant par rapport au support matériel qui a survécu à tant de millénaire de manière si improbable.

6. Tablette du déluge (Ninive en Irak, entre 700 et 600 av. J.-C.). Cette tablette en argile, écrite en cunéiforme, relate l’Épopée de Gilgamesh, un homme informé par son dieu d’un déluge imminent et missionné pour construire ce qui pourrait être interprété comme l’Arche de Noé. La publication en 1872 de la traduction de cette tablette provoqua une polémique car ce texte est antérieur à celui de l’Ancien Testament (qu’il conforte, donc).

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7. Statue de Ramsès II (Temple de Khnoum, à Éléphantine en Égypte, vers 1280 av. J.-C.). Cette statue en granit, imposante, symbolise l’âge d’or de la civilisation égyptienne, le pharaon portant une double couronne pour dire que son pays était réunifié (Hausse et Basse-Égypte).

8. Créséide (Lydie, actuelle Turquie, vers 550 av. J.-C.). Cette pièce de monnaie en or est l’une des plus ancienne au monde. Frappée sous le règne du roi Crésus de Lydie, cette pièce indique une technologie de la métallurgie de l’or et de l’argent déjà bien élaborée par Lydiens (séparation des métaux précieux du minerai naturel).

9. Relief assyrien (Ninive en Irak, entre 700 et 695 av. J.-C.). Ce relief en gypse décorant le palais du roi assyrien Sennachérib représente deux soldats, un archer probablement araméen (Syrie) et un porteur de lance originaire du Proche-Orient.

10. Buste d’Auguste (Italie, entre 1 et 40 ap. J.-C.). Le premier empereur romain Auguste a initié le culte de sa personnalité pour consolider son autorité sur son vaste empire, en Europe, en Asie et en Afrique. Il a notamment fait réaliser des centaines de bustes pour s’autopromouvoir, le représentant jeune et fort même à la fin de son règne (il est mort à 76 ans). Ce buste en marbre est devenu le symbole d’un pouvoir impérial fort, stable et de longue durée.

11. Statue de Mithra (Rome en Italie, entre 100 et 200 ap. J.-C.). Réalisée par des chrétiens peu avant l’adoption du christianisme par les Romains, cette grande statue en marbre représente le dieu soleil Mithra tuant un taureau avec un chien et un serpent qui boivent son sang.

12. Tête de Bouddha de Borobudur (Java en Indonésie, entre 780 et 840). Le bouddhisme s’est implanté au royaume de Java alors que celui-ci était en pleine prospérité grâce à son commerce d’épices (clous de girofle, noix de muscade, etc.). La tête en pierre provient d’une pyramide qui est l’un des plus grands édifices bouddhistes au monde.

13. Cristal de Lothaire (Aachen en Allemagne, vers 855-869). Cet objet, l’un des plus précieux de l’exposition, est le fruit de l’artisanat carolingien réalisé pour le roi Lothaire II de Lotharingie (arrière-petit-fils de Charlemagne), fait en cristal de roche, or et cuivre probablement à Aachen (Aix-la-Chapelle), la capitale de l’empire. L’histoire racontée semble montrer l’indépendance de la justice par rapport au roi qui voulait répudier son épouse qui ne lui avait pas donné d’héritier (Lothaire II avait accusé sa femme d’infidélité et voulait annuler son mariage). Cet objet est nouveau dans l’exposition car Valenciennes n’était pas loin de la frontière de la Lotharingie.

14. Sculpture d’une déesse huaxtèque (Rio Panuco au Mexique, entre 900 et 1521). Cette sculpture en grès est un vestige de la civilisation huaxtèque. Les Huaxtèques furent vaincus par les Aztèques au XVe siècle. Les Aztèques semblent avoir adopté certains éléments de la foi huaxtèque. En effet, la déesse représentée par cette sculpture ressemble à la déesse aztèque Tlazolteotl figurée généralement avec la bouche ouverte.

15. Sculpture d’un esprit aztèque (Mexique, vers 1400-1521). Cette statue en andésite représente, sous la forme d’une tête de mort hostile, le Cihuateotl, l’esprit d’une femme morte en accouchant. Les Aztèques honoraient autant ces femmes victimes du destin que les soldats morts au combat.

16. Pièces du jeu d’échecs de Lewis (Norvège, vers 1150-1175). Découvertes sur l’île de Lewis en Écosse, et probablement fabriquées en Norvège, ces pièces de jeu d’échecs en ivoire de morse montrent que ce jeu inventé en Inde s’est diffusé rapidement en Europe. La reine montre une femme qui réfléchit car les épouses des rois avaient une grande influence auprès des souverains des cours européennes.

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17. Le rhinocéros d’Albrecht Dürer (Nuremberg en Allemagne, 1515). Cette gravure sur bois imprimée sur papier représente une planche à vocation encyclopédique évoquant le rhinocéros. La gravure était un moyen de diffuser les planches à plusieurs milliers d’exemplaires. Dürer n’a jamais vu de rhinocéros et s’est basé sur des descriptions et dessins qui lui ont été transmis. Le rhinocéros représenté fut celui qui avait été offert par le sultan de Gujarat au roi du Portugal en 1515 lorsque le Portugal a installé son premier comptoir en Inde.

18. Centenaire de la Réforme (Leipzig en Allemagne, 1617). Je connaissais cette gravure sur papier, mais seulement en reproduction, si bien qu’il était émouvant de me retrouver en face de ce qu’on pourrait appeler une affiche commémorant le premier centenaire du début de la Réforme de Luther. Figuré à gauche, Luther écrit avec une plume si longue qu’elle renverse le chapeau du pape.

19. Marionnette du théâtre d’ombres javanais (Java en Indonésie, vers 1800). Le théâtre d’ombres javanais (wayang kulit) utilisait des marionnettes à peau de buffle tendue. Cette marionnette représentant Hanuman, un commandant de l’armée des singes dans le Ramayana, a été réalisée en cuir et corne peints.

20. Masque Sowei (District de Sherbro dans le Sierra Leone, entre 1880 et 1886). Ce maques-heaume fait en bois avec frange en raphia, tout de noir, représente la beauté féminine et la fertilité. Amusant, le masque porte un chapeau européen porté par l’élite du Sierra Leone pour se distinguer du reste de la population et montrant l’influence culturelle européenne.

21. Robe d’enfant sioux (Amérique du Nord, avant 1923). Ce vêtement réalisé en peau de cerf, verre, tendon, soie, fer et étain montre l’imbrication des Sioux, peuple d’origine, et des Européens. Les perles de verre ont été introduites par les Européens et utilisées par les Sioux. On peut aussi voir des drapeaux américains, chaque drapeau représentant une victoire sur les forces américaines lors des conflits. Il symbolise le courage et la résistance des guerriers sioux.

22. Chronomètre de marine du HMS Beagle (Londres, 1795-1805). Cet instrument (horloge pour la navigation maritime) fabriqué en laiton, acier et acajou n’aurait qu’un intérêt très limité s’il n’avait pas été celui utilisé par le navire dans lequel Charles Darwin embarqua et voyagea pour observer la nature dans le monde, ce qui lui donna l’intuition de la théorie de l’évolution.

23. Hokusai manga (Japon, 1814-1878). Ces carnets de croquis, gravures sur bois imprimées sur papier, représentent des animaux réalisés par Hokusai. Cet art japonais se diffusa rapidement au XIXe siècle, ce qui provoqua un engouement notamment en Europe et aux États-Unis.

24. Fiel Dos Santos, mère (Maputo au Mozambique, 2011). Sculpture moderne faite en métal, plastique, os et bois, elle montre ce qu’on peut faire à partir d’armes à feu mises au rebut après la guerre civile au Mozambique (1976-1992). L’évêque Dom Dinis Sengulane a initié en 1995 l’opération "transformer les armes en outils" pour pacifier le pays.

25. Contrefaçon d’un maillot de foot (Indonésie, 2010). Je termine, parce que c’est l’actualité, par un maillot de football sans valeur, bleu, avec l’inscription "Drogba" numéro 11, fabriqué en fibre synthétique. Didier Drogba est né en Côte d’Ivoire et est un joueur français. Ce tee-shirt est une contrefaçon, fabriquée en Indonésie et vendu au Pérou. L’idée du choix de cet objet est de considérer que le football a conquis l’ensemble des continents que symbolise bien cette contrefaçon.

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Bravo donc à tous les initiateurs de cette exposition et des dizaines de manifestations culturelles qui l’ont accompagnée entre avril et juin 2018 (conférences, rencontres, cinéma, concerts, spectacles, etc.). C’est une belle performance pour une ville dont la population très majoritairement n’a pas la possibilité de se déplacer pour aller vers les expositions du plus haut niveau. Le meilleur moyen, c’était en effet d’amener le British Museum sur place !

Je rappelle donc que cette exposition (dossier de presse téléchargeable ici) est visible jusqu’au dimanche 22 juillet 2018 au Museau des Beaux-arts de Valenciennes, au boulevard Watteau. Ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures 30 et nocturne jusqu’à 21 heures le vendredi et le samedi (fermeture des caisses une heure avant la fermeture du musée). Ceux qui ont un peu de temps supplémentaire peuvent aussi visiter la collection permanente du musée, avec quelques peintures et sculptures (notamment de Carpeaux) qui méritent le détour par Valenciennes.

NB. Je viens de découvrir et recommande vivement de lire l’excellent billet de Nathalie MP qui explique mieux que moi et qui a dû être aussi séduite que moi par l’exposition, à ce lien.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (08 juillet 2018)
http://www.rakotoarison.eu

Pour m’aider dans les descriptions des objets sélectionnés, j’ai principalement utilisé comme source le catalogue de l’exposition.


Pour aller plus loin :
Dossier sur l’exposition (à télécharger).
Une histoire du monde en 100 objets du British Museum (Nathalie MP).
Le British Museum et le monde des humains.
Yves Klein.
Le Tintoret.
Gustav Klimt.
Georges Méliès.
David Hamilton.
Paula Modersohn-Becker.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20180422-valenciennes-british-museum.html

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/le-british-museum-et-le-monde-des-205998

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2018/07/14/36560015.html



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