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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
1 février 2020

Valéry Giscard d’Estaing et les diamants de Bokassa, une affaire Fillon avant l’heure

« Il était difficile cette semaine d’ignorer que Valéry Giscard d’Estaing avait présenté sa candidature aux Français. On aurait attendu plutôt qu’il leur présentât ses excuses. » (François Mitterrand, le 7 mars 1981 à Beauvais).



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L’ancien Président de la République Valéry Giscard d’Estaing fête ce dimanche 2 février 2020 son 94e anniversaire. Il est depuis quelque temps, parmi tous les Présidents que la France a connus (et élus), celui qui a la plus grande longévité. Ce grand âge ne lui empêche pas d’intervenir encore dans les médias de temps en temps, notamment pour parler de l’Europe dont il a été un fervent bâtisseur. On devrait même dire qu’il fait partie des pères de l’Europe en ce sens que l’idée d’élire le Parlement Européen au suffrage universel direct était son idée et celle de son homologue allemand Helmut Schmidt, et tous les deux l’ont mise en application dès juin 1979. Dans l’histoire du monde, à ma connaissance, il n’y a pas eu de précédent qu’un parlement supranational fût élu directement par les peuples, au cours d’un scrutin libre et sincère.

Mais ici, je voudrais évoquer VGE par un mauvais souvenir, l’affaire des diamants de Bokassa, qui a empoisonné injustement la fin de son septennat.

Lors de la primaire LR en automne 2016, Valéry Giscard d’Estaing a choisi de soutenir François Fillon en qui personne ne croyait, encore moins les médias et les sondages qui envisageaient le triomphe du maire de Bordeaux Alain Juppé face à Nicolas Sarkozy. Quand François Fillon a été finalement désigné (très largement) candidat LR à l’élection présidentielle de 2017, le 27 novembre 2016, personne n’imaginait que ce dernier pourrait être battu. Le quinquennat de François Hollande était si déplorable que le Président sortant n’a même pas osé se représenter, son parti était représenté par un opposant à sa politique, et selon la règle de l’alternance depuis 1981, qui n’a subi qu’une seule exception, en 2007, la majorité parlementaire, et donc présidentielle dans la configuration depuis 2002, ne pouvait revenir qu’à LR.

François Fillon était donc le favori et personne n’imaginait que Marine Le Pen pourrait franchir le "plafond de verre" (attention aux analyses, car il n’y a jamais eu de "plafond de verre" ou alors le même que pour Donald Trump !), que Jean-Luc Mélenchon réussirait son rêve de remplacer le parti socialiste (deux ans plus tard, on a vu ce que cela a donné), et moins encore qu’un jeune ministre, qui n’était même pas quadragénaire, sans aucune expérience électorale, pourrait supplanter tous les vieux routards de la politique (surtout lorsqu’on a su, un peu plus tard, qu’il allait faire alliance avec François Bayrou).

En d’autres termes, François Fillon était le candidat qui rassurait : il rassurait par son intégrité, son refus de cogner sur les autres (enfin, sauf sur Nicolas Sarkozy lors de son fameux discours de lancement de campagne le 28 août 2016 à Sablé : « Qui imagine le général De Gaulle mis en examen ? »), sa très grande expérience politique (député depuis 1981 à l’âge de 27 ans, ministre pendant douze ans dont cinq ans à Matignon, maire, sénateur, président de conseil général, président de conseil régional), par son réseau, il était très apprécié des parlementaires de son parti, ami de Vladimir Poutine, etc.

Par ailleurs, son programme réfléchi, novateur, très construit depuis mars 2013, préparé avec des milliers de responsables économiques et sociaux, courageux par sa volonté de désétatiser le pays (suppression de 500 000 postes publics, réduction de 7,5 milliards d’euros de dotations aux collectives locales) et sa "thérapie de choc", était accompagné d’un discours quasi-souverainiste qui rappelait l’amour de la patrie, le besoin de retrouver des valeurs fortes et des repères, si bien qu’il était en quelques sortes la synthèse improbable des discours de Marine Le Pen et du candidat pro-business Emmanuel Macron. Forcément, la mayonnaise n’aurait pu que prendre.

Et puis, patatras ! Le 25 janvier 2017, l’affaire Pénélope devenue rapidement l’affaire Fillon, révélée par "Le Canard enchaîné", a cassé toute cette belle mécanique. En fait, le fond de l’affaire était assez banal (beaucoup de parlementaires ont fait comme lui pendant longtemps, et lui a arrêté d’employer son épouse dès 2013 après l’affaire Cahuzac, comprenant ce besoin de transparence et de morale en politique), mais son incapacité à se défendre a fait qu’il s’était enlisé complètement, en plus, dans un isolement tel que ses plus proches partisans se sont éloignés de lui (comme Thierry Solère). Cela dit, rien n’indiquait que son programme peu optimiste ne l’aurait pas plombé au cours d’une campagne "normale".

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Près de quarante ans auparavant, VGE s’était retrouvé un peu dans le même cas. Certes, sa majorité était profondément divisée entre une UDF qu’il avait réussi à fédérer et un RPR qui l’attaquait sans cesse dans les débats parlementaires, mais il avait obtenu une victoire imprévue aux élections législatives de mars 1978, ce qui a laminé la popularité de François Mitterrand et a hypothéqué son avenir présidentiel.

Une année avant l’élection présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing était largement considéré comme le favori pour sa réélection. Ainsi, parmi d’autres, tous convergents, un sondage paru dans "Le Point" le 20 avril 1980 donnait à Valéry Giscard d’Estaing 38% d’intentions de vote dès le premier tour face à 18% pour François Mitterrand, 15% pour Jacques Chirac et 14% pour Georges Marchais. Et au second tour, il était très largement en avance avec 57% d’intentions de vote face à Michel Rocard et même jusqu’à 61% d’intentions de vote face à François Mitterrand.

Pourtant, le processus de l’équivalent de l’affaire Fillon avait déjà été enclenché six mois auparavant. Le 9 octobre 1979, "Le Canard enchaîné" (toujours lui !) a révélé que Valéry Giscard d’Estaing, lorsqu’il était Ministre de l’Économie et des Finances, avait reçu de Jean-Bedel Bokassa en avril 1973 une "plaquette" de diamants dont l’estimation serait de un million de francs. L’article était en une avec ce titre : "Quand Giscard empochait les diamants de Bokassa". L’affaire des diamants n’a réellement démarré qu’avec un éditorial au vitriol de Jacques Fauvet, directeur du journal "Le Monde", intitulé "La vérité et l’honneur" et publié le lendemain dans l’après-midi. Le 15 octobre 1979, "Le Point" a aussi publié une contre-enquête qui a confirmé la réalité du cadeau mais pour une valeur beaucoup plus faible qu’indiquée par "Le Canard enchaîné".

Lors de la séance des questions au gouvernement du 10 octobre 1979, aucun député de l’opposition n’a posé de question sur le sujet, car aucun journal télévisé de la mi-journée n’en a parlé. En revanche, après la sortie du "Monde", les journaux du soir en ont beaucoup parlé. Le 26 octobre 1979, un député de l’opposition, le socialiste Georges Fillioud, futur Ministre de la Communication de François Mitterrand, a même mis en cause le gouvernement pour, selon lui, avoir étouffé l’affaire des diamants.

À l’époque, l’information circulait beaucoup moins vite que maintenant, il n’y avait que trois chaînes de télévision, aucune d’information continue, les journaux ne donnaient qu’un état de l’information de la journée précédente sans le développement qui suivait, il n’y avait évidemment ni Internet ni même réseaux sociaux pour diffuser, propager informations plus ou moins vraies. Seule la radio suivait l’actualité d’heure en heure.

Et puis, surtout, l’affaire n’a pas pris une très grande importance immédiatement car le 30 octobre 1979, on a retrouvé le ministre Robert Boulin suicidé/assassiné dans un étang, ce qui était bien plus grave que quelques diamants.

Ainsi, l’affaire de diamants a miné petit à petit, mais très progressivement, le crédit du Président sortant. Valéry Giscard d’Estaing a eu une réaction très mauvaise à cet égard. Pour lui, face aux problèmes du monde, il n’était pas question de parler de quelques minables diamants. Il n’allait pas s’abaisser à parler de choses si triviales. Les Français, selon lui, ne s’occuperaient pas de cette basse affaire. Il faisait confiance au bon sens populaire.

Car pour lui, il n’y avait pas de quoi en faire une affaire. C’était un cadeau comme des responsables politiques en ont reçu ou offert dans leurs rencontres internationales, et la "barrette" de diamants ne valait même pas 40 000 francs qu’il a dû laisser à une connaissance (c’était d’ailleurs probablement cela le problème, enfin, ce qu’on pouvait imaginer du problème à l’époque : il n’aurait pas pu rendre les diamants car il ne les possédait plus, comme François Fillon aurait rapporté les deux costumes offerts par Robert Bourgi). La valeur de ces diamants devait même être de l’ordre de 4 000 à 7 000 francs et de retour à Paris, le ministre les aurait rangés dans « un tiroir » en les oubliant, selon les mémoires de l’ancien Président de la République publiées en 1991 (tome 2 de : "Le Pouvoir et la vie").

Or, le silence présidentiel, par réserve, par refus de parler de choses personnelles et surtout, par orgueil, a complètement discrédité Valéry Giscard d’Estaing, on a dit qu’il avait des choses à se reprocher et en même temps qu’il était condescendant avec les journalistes qui ne cessaient de poser des questions sur le sujet. L’absence de démenti de l’Élysée a même, indirectement, confirmé la réalité du cadeau, même s’il était beaucoup moins cher que celui indiqué par les journalistes.

En fait, dès le 10 octobre 1979 dans la soirée, l’Élysée avait communiqué à l’AFP qu’il s’agissait « d’échanges de cadeaux de caractère traditionnel, notamment lors des visites de membres du gouvernement dans mes États étrangers, [qui] n’ont, en aucun cas, ni le caractère ni la valeur qui ont été mentionnés par certains organes de presse à propos du Centrafrique.  ». Ce communiqué a plutôt enfoncé dans "l’opinion publique" celui qu’il était censé soutenir.

Dans ses "Cahiers secrets", Michèle Cotta a raconté que le 15 octobre 1979, elle avait pu contacter l’assistante de l’empereur déchu : « Elle m’a dit que oui, Bokassa offrait à des personnalités politiques importantes des diamants. Qu’il s’agissait de petits diamants dont la valeur ne pouvait être d’un million de francs. Évident, donc, que ce cadeau à Giscard n’était pas aussi important que l’a dit "Le Canard". Mais son existence même a empêché l’Élysée de démentir simplement l’information. Son communiqué a au contraire plutôt authentifié l’information au lieu de l’infirmer. ».

L’assistante avait précisé que les diamants pesaient autour de 20-50 milligrammes en expliquant : « Une des productions du Centrafrique étant le diamant, nous offrions des diamants. Je ne vois pas ce qu’on pouvait offrir d’autre, à part de temps en temps une défense d’éléphant ou un cadeau en ébène. ».

On pouvait imaginer que Bokassa, ruminant la fin du soutien de son régime par la France et son renversement le 20 septembre 1979, voulait se venger de Valéry Giscard d’Estaing en lâchant ce genre d’information. Dans un scandale politique, il y a souvent à l’origine une personne blessée qui lâche le morceau. Parfois un morceau vaguement faisandé et falsifié.

Malgré l’aubaine, Jacques Chirac, pourtant rival récurrent, n’a jamais voulu exploiter cette affaire, ce qui a fait écrire Michèle Cotta le 18 octobre 1979 : « [Chirac] parle des diamants de Bokassa en me mettant en garde contre le danger qu’il y aurait à faire de ce sujet un Watergate à la française (…). De sa part, il s’agit d’une attitude assez sportive à l’égard de Giscard qu’il aurait pu, au contraire, accabler à ce propos. ».

Le 25 octobre 1979, à quelques jours de la mort de Robert Boulin, Michèle Cotta s’interrogeait encore : « Tout le monde a peur de la place que prend dans la vie politique la polémique sur les diamants de Bokassa. Que l’ancien chef de la République centrafricaine ait voulu se venger d’avoir été "lâché" par Giscard, cela ne fait aucun doute (…). Mais pourquoi Giscard ne dit-il rien ? [Les diamants] ont beau être de mauvaise qualité, tout de même, où sont-ils, ces diamants ? (…) Doit-il parler ? Il me semble que oui. Mais, quinze jours après le début de l’affaire, c’est toujours le silence offensé. ».

Finalement, Valéry Giscard d’Estaing a mis un mois et demi avant d’en parler publiquement lui-même, le 27 novembre 1979 (Cahiers de Michèle Cotta) : « Giscard à la télévision avec Elkabbach et Duhamel : "À la question que vous me posez sur la valeur de ce que j’aurais reçu comme Ministre des Finances, j’oppose un démenti catégorique et, j’ajoute, méprisant". Les cadeaux ? Tout le monde en reçoit. Ses cadeaux personnels seront distribués avant la fin de son mandat à des œuvres de bienfaisance ou à des musées. Je crains que sa réaction d’orgueil passe mal. De toute façon, elle ne met fin à rien. ».

Ses deux successeurs, François Mitterrand et Jacques Chirac ont résolu ce "problème" en créant un musée de leur présidence où sont exposés tous les cadeaux reçus en tant que Président de la République par des hôtes étrangers.

Plus précisément, avant de parler du "démenti méprisant", Valéry Giscard d’Estaing a expliqué le 27 novembre 1979 à la télévision : « Avant que mon mandat ne s’achève, tous les cadeaux que j’ai reçus, et dont la liste sera conservée, auront été utilisés à l’une ou l’autre de ces fonctions, c’est-à-dire œuvres de bienfaisance ou musées (…). Je ne vous cache pas qu’il est assez désobligeant pour moi de répondre à des questions de cette nature. Je peux vous dire que déjà, ces dernières années, de nombreux cadeaux ont été envoyés à des œuvres de bienfaisance, qui le savent et qui, d’ailleurs, m’en envoient par écrit le témoignage, ou à des musées, où ils sont, à l’heure actuelle, présentés. ».

Comme l’a écrit Michèle Cotta, cette réaction présidentielle était ouvertement méprisante, alors que les Français avaient le droit de savoir ce qu’il en était réellement. Encore le 26 décembre 1980, soit plus d’un an plus tard, Jacques Fauvet a continué à mitrailler sur le sujet avec un nouvel éditorial intitulé : "Bokassa et la France" dans "Le Monde".

Et le 10 mars 1981, en pleine campagne présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing a daigné parler de l’affaire : « Dans la soirée, Giscard s’exprime à la télévision. Pour la première fois, il accepte de répondre aux questions posées sur les fameux diamants de Bokassa. Les "cailloux" sont restés à l’Élysée, puis, assure-t-il, ont été vendus pour des œuvres. L’ensemble des documents correspondants figurent dans la comptabilité de l’Élysée. » (Michèle Cotta). Plus précisément, le Président sortant a déclaré au "Grand Débat" sur TF1 : « En fait, ce n’était pas du tout, comme on l’a dit, des diamants, c’est-à-dire, de grosses pierres ayant une grande valeur et que l’on pouvait garder pour soi, auxquelles on pouvait donner je ne sais quelle destination. C’était plutôt des produits de la taillerie de Bangui, qui sont plutôt utilisables sur un plan de décoration en bijouterie. ».

Au-delà de l’incompréhension de Valéry Giscard d’Estaing, il y a eu de l’amertume et de la colère contre Jacques Fauvet, le directeur du "Monde" qui avait diffusé des fausses informations. Il n’avait pas voulu poursuivre en diffamation les deux journaux qui l’avaient mis en cause, et pas seulement lui mais aussi sa famille, car il voulait préserver la liberté de la presse.

Journaliste du "Monde", Raphaëlle Bacqué a publié en 2014 une enquête sur l’exploitation politique de l’affaire dans le journal, résolument antigiscardien. Si Raymond Barillon, chef du service politique, était très réticent sur cette affaire, l’éditorialiste Philippe Boucher, qui aurait corédigé l’éditorial de Jacques Fauvet, était ouvertement antigiscardien au point d’être nommé quelques années plus tard au Conseil d’État par François Mitterrand. Bien plus tard, Philippe Boucher a admis qu’il avait exagéré dans cette exploitation politique.

Il est maintenant établi depuis longtemps que l’affaire était voulu par Bokassa lui-même. Le conseiller aux affaires africaines de Valéry Giscard d’Estaing, René Journiac, indiqua que les documents que "Le Canard enchaîné" s’était procurés étaient des faux, en ce sens que la signature de Bokassa ne correspondait pas à celle de 1973 et surtout, les titres qu’il revendiquait étaient postérieurs à 1973 ("Président à vie", "maréchal-président", "Sa Majesté l’empereur", etc.) ! La falsification des documents a été confirmée par une enquête de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire).

Il n’y avait donc rien de très choquant dans cette affaire. Mais le plus important fut la réaction négative de Valéry Giscard d’Estaing, prenant les journalistes de haut avec une arrogance et un orgueil qui étaient très contreproductifs.

Pendant toute la précampagne et la campagne présidentielles de 1981, l’affaire des diamants fut ostensiblement utilisée par les candidats de l’opposition, notamment le candidat communiste Georges Marchais. C’était facile de l’utiliser, c’était de bonne guerre. Ainsi, des militants d’opposition accolaient sur les affiches électorales de Valéry Giscard d’Estaing deux petits diamants à la place de ses yeux : c’était très efficace pour discréditer le Président candidat.

Caricaturistes et humoristes ne se privaient pas d’amuser la galerie avec les diamants. On peut se souvenir de cette célèbre interview de Thierry Le Luron imitant Valéry Giscard d’Estaing interrogé par Pierre Desproges. Et Thierry Le Luron de commencer son discours par : "Bonjour Messieurs, bonjour Mes Diams" ! Le 10 mai 1981, Valéry Giscard d’Estaing ne fut pas réélu et quitta l’Élysée onze jours plus tard sous les quolibets des militants socialistes.

La très mauvaise communication politique de Valéry Giscard d’Estaing était étonnante dans la mesure où il avait particulièrement bien innové dans ce domaine lors de sa campagne de 1974, en adoptant le marketing électoral des Américains, prenant ainsi de court deux vieux dinosaures de la Quatrième République, Jacques Chaban-Delmas et François Mitterrand. Il est possible aussi, comme l’ont exprimé de nombreux témoins de cette période, que Valéry Giscard d’Estaing, au fil des années de son septennat, se soit enfermé dans une sorte d’isolement et d’orgueil qui l’ont particulièrement desservi lors de la campagne de 1981, se monarchisant au point d’y révéler un Louis XV (dont il serait l’un des descendants, par la "petite porte" via Adélaïde de Saint-Germain, comtesse de Montalivet).

François Fillon, lui, n’a jamais eu de dérive monarchique, ne serait-ce que parce qu’il n’avait encore pas été élu, mais il a eu une communication aussi contreproductive que celle de Valéry Giscard d’Estaing, à la différence près que cela ne pardonnait plus en 2017. En particulier, lorsqu’il a participé au premier meeting après le début de l’affaire Pénélope, la première chose qu’il a dite, avec beaucoup d’émotion, celle de celui qui se forçait pour parler de sa famille, c’était …qu’il aimait sa femme ! La belle affaire ! Les électeurs s’en moquaient complètement. Ce qu’ils voulaient savoir, c’était si de l’argent public avait été dépensé illégalement ou immoralement pour son enrichissement personnel.

Au contraire de l’affaire des diamants, qui n’a jamais eu que des développements médiatiques, c’est le développement judiciaire de l’affaire Fillon qui a été fatal au candidat François Fillon qui, trop confiant, avait à l’origine déclaré qu’il renoncerait à la candidature s’il était mis en examen, engagement qu’il n’a finalement pas respecté. Amour de l’argent, non-respect de ses engagements, difficile d’avoir une crédibilité s’il était élu Président de la République, surtout pour appliquer un régime sévère de rigueur budgétaire. Le 23 avril 2017, François Fillon n’a pas été qualifié pour le second tour.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (31 janvier 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Valéry Giscard d’Estaing et les diamants de Bokassa.
Valéry Giscard d’Estaing et sa pratique des institutions républicaines.
VGE, splendeur de l’excellence française.
Propositions de VGE pour l’Europe.
Le septennat de Valéry Giscard d’Estaing (1).
Le septennat de Valéry Giscard d’Estaing (2).
Loi n°73-7 du 3 janvier 1973.
La Cinquième République.
Bouleverser les institutions ?

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200202-vge.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/valery-giscard-d-estaing-et-les-221180

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