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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
20 mai 2020

Cédric Villani, futur leader des marcheurs de gauche ?

« Je n’ai jamais été, dans ma vie, homme à se laisser décourager par les difficultés. » (Cédric Villani, le 19 mai 2020 sur France Inter).



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Bon signe pour la démocratie et l’évolution sanitaire du pays : on se remet à parler de politique politicienne. La date du second tour des élections municipales commence à préoccuper les esprits de la classe politique, et aussi, la division de la majorité.

Ceux qui pensaient que Cédric Villani n’avait aucun sens politique se sont trompés. J'ai toujours été fasciné par Cédric Villani. Rappelons d’abord qui est Cédric Villani. Il est devenu la coqueluche des médias en 2010, année où il a reçu la prestigieuse Médaille Fields, l’équivalent du Prix Nobel des Mathématiques, à la différence près que cette reconnaissance mondiale n’est attribuée que tous les quatre ans…. à quatre lauréats qui ne doivent pas dépasser l’âge de 40 ans.

Beaucoup de mathématiciens français ont été récompensés par la Médaille Fields, douze, soit la deuxième position juste derrière les Américains au nombre de treize (on peut citer les plus connus : Laurent Schwartz, Jean-Pierre Serre, René Thom, Alexandre Grothendieck, Alain Connes, Pierre-Louis Lions, Laurent Lafforgue).

Inutile de dire que les années 2010 furent pour Cédric Villani des années "fastes". Après des études brillantes (Louis-le-Grand, Normale Sup. en 1992, agrégation de mathématiques en 1994 ; déjà politique, il était le président des élèves à cette époque), il a soutenu en 1998 sa thèse de doctorat à l’Université Paris-Dauphine sous la direction de Pierre-Louis Lions intitulée : "Contribution à l’étude mathématique des équations de Boltzmann et de Landau en théorie cinétique des gaz et des plasmas". On voit, comme avec Alain Connes, qu’aujourd’hui, la physique ne peut se développer qu’avec des mathématiciens de grande envergure.

Après sa thèse, parallèlement à la poursuite de ses travaux, il a été invité à enseigner dans de prestigieuses universités américaines, à Berkeley (en Californie) et à Princeton (dans le New Jersey). En 2007, il fut nommé à l’Institut université de France, instance qui est en quelques sortes la succursale du Collège de France, puis, en 2009, il fut nommé directeur de l’Institut Henri-Poincaré (prestigieux centre de recherches en mathématiques à la Sorbonne, à Paris, créé e 17 novembre 1928 par Émile Borel), jusqu’en 2017 (démissionnaire en raison de son élection de député). Par ailleurs, en 2010, il fut nommé en 2010 professeur des universités à l’Université Claude-Bernard à Lyon (promu dès 2011 à la classe exceptionnelle, ce qui est normal malgré son jeune âge car il avait déjà reçu la Médaille Fields).

En 2010, à 36 ans, Cédric Villani était donc déjà un brillant scientifique avec une carrière exceptionnelle. Sa personnalité a beaucoup étonné et intrigué, un look un peu vieux jeu avec des vêtements d’une autre époque, très coquets, une araignée bien mise en évidence (propre à en faire une sorte de logo personnel, au risque de choquer ceux, nombreux, qui ont peur de ces bestioles pourtant alliées des humains), et une élocution très lente et très distincte, très efficace à la radio. Résultat, cette personnalité atypique fut rapidement invitée et invitée par les médias et il a lui-même fait quelques émissions de vulgarisation et des chroniques, a participé à de nombreux projets culturels et éducatifs (avec le cinéma par exemple).

J’étais présent à la Sorbonne lors d’une de ses nombreuses conférences, dans un colloque international où il n’était pas la vedette (il y avait quelques grandes sommités politiques et scientifiques et tout le quartier était bouclé), à une époque où son engagement politique n’était pas encore explicitement mûr, et c’était amusant de voir cet homme (qui n’avait déjà plus rien à prouver) parler devant un amphithéâtre plein comme s’il était dans un studio de radio, se cachant presque derrière l’écran de son ordinateur portable Apple pour vaincre sa timidité.

Certains ont dit qu’il était "autiste". La nature extrêmement abstraite de sa discipline scientifique dans laquelle il excelle en serait presque une illustration. Lui-même a confié qu’il n’en savait rien et qu’il s’en moquait, car il n’a jamais eu l’intention de se faire éventuellement "dépister". Ce qui est sûr, c’est que s’il était vraiment ce que l’on dit, alors il n’en aurait que plus de mérite, car à l’inverse des professeurs Tournesol un peu dans les nuages, Cédric Villani s’est bien ancré dans le présent, dans le concert de la société, prêt à tous les engagements.

Son premier engagement a été de présider le comité de soutien de la candidate Anne Hidalgo lors de la campagne municipale à Paris de mars 2014. On s’en souvient peut-être trop peu pour comprendre la situation parisienne de 2020 : beaucoup craignent que Cédric Villani ne soit qu’une simple torpille socialiste pour réduire les chances du parti présidentiel dans la capitale, alors qu’aux élections européennes, la liste de la majorité avait fait un excellent score.

Néanmoins, c’était dans sa logique de soutenir Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017 : un OVNI soutient forcément un autre OVNI. Même génération, même modernité et même "inculture politique", quand j’écris "inculture", cela n’a rien de péjoratif, c’est plus pour exprimer l’idée que les idées politiques (différentes) des deux hommes ne s’inscrivent pas dans une longue tradition politique et philosophique, comme le socialisme, ou la démocratie chrétienne ou encore le libéralisme, et même le gaullisme.

Son engagement en Macronie a eu une traduction électorale le 18 juin 2017 : il fut élu député de la 5e circonscription de l’Essonne, celle du très scientifique Plateau de Saclay, face à Laure Darcos (LR), qui a été élue sénatrice de l’Essonne quelques mois plus tard. La circonscription n’était pas forcément acquise d‘avance, bien que globalement "modérée", oscillant régulièrement entre la droite et la gauche (très majoritaire aux Ulis). La structure du second tour (duel LREM vs LR) et l’étiquette politique de la députée sortante (socialiste) pouvaient laisser présager que Cédric Villani, ancien soutien d’Anne Hidalgo, était un macronien …du centre gauche (son suppléant, conseiller municipal de Verrières-le-Buisson, Baptiste Fournier, était un socialiste), au contraire de ses collègues députées voisines Aurore Bergé (à Rambouillet) et Amélie de Montchalin (en Essonne aussi). Ses performances électorales sont intéressantes : 47,5% au premier tour et 69,4% au second tour, montrant à l’évidence que, malgré ce positionnement au centre gauche, beaucoup d’électeurs de LR ont voté pour lui.

Cette entrée fracassante dans le monde politique et parlementaire a fait de Cédric Villani l’un des héritiers de Paul Painlevé, grand mathématicien qui a fait, lui aussi, beaucoup de politique, au point d’avoir été chef du gouvernement et de faillir se faire élire Président de la République. C’est lui qui a doté l’armée française d’une force aérienne innovante, l’aéronautique ayant été sa discipline de prédilection.

Parmi ses responsabilités parlementaires, il dirige naturellement l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (président en juillet 2017, puis premier vice-président en novembre 2017 pour laisser un sénateur le présider). C’est à ce titre qu’il fut informé très rapidement de l’évolution alarmante de la pandémie du covid-19 en France. Ses compétences scientifiques ont été mises à profit dans son travail parlementaire : il a présenté le12 février 2018 un rapport sur l’enseignement des mathématiques (remis au Ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer), puis le 29 mars 2018 un rapport sur l’intelligence artificielle (remis au Premier Ministre Édouard Philippe).

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On aurait pu s’étonner qu’il n’ait pas été nommé au gouvernement, même si sa nature indépendante et donc incontrôlable n’était pas un atout pour faire partie de l’équipe gouvernementale. Peu présent dans sa circonscription (quoi qu’il en dise !), il l’a en fait plutôt désertée dans la perspective des élections municipales, puisqu’il avait très tôt des vues sur la mairie de Paris où il habite.

Personne ne l’avait vraiment vu venir. Cédric Villani a compris très vite qu’il collait parfaitement à la sociologie parisienne. Néanmoins, naviguer dans la vie politique parisienne nécessite une grande expérience et habileté politiques, même des mastodontes de la politique, comme Michel d’Ornano, Philippe Séguin, Édouard Balladur, voire NKM s’y sont cassé sérieusement les dents.

Rejetant la procédure très peu démocratique de désignation de Benjamin Griveaux le 10 juillet 2019 comme candidat LREM à la mairie de Paris, Cédric Villani a donc fait cavalier seul et les sondages lui promettaient même un score à deux chiffres. Il a le crédit de la sincérité, de la cohérence et de la solidité intellectuelle. Le résultat du premier tour a été plutôt décevant pour lui et il milite actuellement pour reporter les élections municipales à mars 2021, histoire de recommencer ce premier tour très peu flatteur.

Malgré ce faible score (en cinquième position, avec seulement 7,9%), qui annonce qu’il ne sera pas le prochain maire de Paris, Cédric Villani a quand même bluffé tout son monde : sa capacité à faire campagne, son allure plus décontractée (il a dû transiger avec son look antérieur pour ne pas choquer ses électeurs, cheveux plus courts, veste plus ordinaire, etc.), sa capacité à rassembler (Mounir Mahjoubi, Anne Lebreton, Élie Cohen, parti radical de gauche, etc.) et surtout, car c’est je crois le point crucial, sa détermination à aller jusqu’au bout, et même, à jusqu’à humilier le Président de la République qui a tenté une ultime démarche de conciliation le 26 janvier 2020 à l’Élysée. De fait, Cédric Villani a été exclu de LREM en maintenant sa candidature à Paris.

Ce n’est donc pas une surprise que Cédric Villani fasse partie des membres fondateurs de ce neuvième groupe politique à l’Assemblée Nationale, créé ce mardi 19 mai 2020 sous l’appellation : "Écologie Démocratie Solidarité" qui regroupe à ce jour 17 députés, pour la plupart d’anciens députés LREM. Ce sont les "marcheurs de gauche" (ou "macroniens de gauche", comme il y a eu à l’époque gaullienne des "gaullistes de gauche").

Quelques heures avant cette création, Cédric Villani a confirmé qu’il en ferait partie lors de l’interview du matin de Léa Salamé le 19 mai 2020 à l’antenne de France Inter (on peut l’écouter dans son intégralité ici).

Tandis que la majorité a sévèrement critiqué cette initiative, Bruno Le Maire allant jusqu'à la qualifier de "grenouillage d’assemblée", Cédric Villani a réfuté l’image des frondeurs : « On a parlé de trahison, on a parlé de frondeurs, mais ce neuvième groupe, ce n’est rien de tout cela. Nous sommes des hommes et des femmes libres qui veulent s’engager, en leur âme et conscience, pour défendre écologie, démocratie, solidarité, et mettre des propositions fortes sur la table au moment où tout va redémarrer. (…) Il ne s’agit pas d’une démarche de dissidence, il s’agit d’une démarche libre, ouverte, qui restera en construction avec la majorité chaque fois que cela sera du progrès. ».

Il a réfuté cette image des frondeurs parce qu’il a réfuté aussi l’image des godillots : « Quand nous avons été élus, nous avons été élus pour porter une grande ambition de transformation. Nous avons été élus comme des représentants libres, pas comme des députés godillots aux ordres de qui sait quel appareil. Nous avons été élus pour apporter le progrès. ». Cela dit pour rejeter aussi une certaine forme d’ingratitude qu’on veut coller à leur peau (qui t’a fait roi ?).

Pour Cédric Villani, la situation est grave et il faut faire preuve d’imagination et de proposition : « Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière. (…) Nous sommes en ce moment dans cette phase très critique du déconfinement que nous observons avec la plus grande attention (…). La grande ambition pour la relance. On va mettre la santé au cœur de la politique, mais aussi la démocratie. Il va falloir lutter contre les inégalités comme jamais (…). Il va falloir aussi être à la hauteur des enjeux face à l’urgence écologique extraordinaire, avec une dimension européenne bien sûr. (…) C’est le bon moment pour arriver et porter nos convictions (…), pour porter une écologie rationnelle qui s’appuiera sur les sciences avec une très ambition de transformation. ».

Cédric Villani a ainsi proposé comme sujet de réflexion du très technique : « Le sujet de la souveraineté européenne en matière de numérique a été très cruellement mis sur la table par cette crise. On a vu que tous les outils de télétravail que nous utilisons sont des outils qui sont forgés aux États-Unis. Elle a révélé notre dépendance face aux solutions étrangères. Nous avons le devoir de travailler sur cette souveraineté numérique. ».

Concrètement, la constitution de ce neuvième groupe est assez exceptionnelle car jamais il n’y a eu autant de groupes, déjà avec la constitution du groupe "Libertés et Territoire". Il faut savoir l’intérêt interne de constituer un groupe : cela permet d’avoir des moyens supplémentaires pour agir, un secrétariat, une présidence de groupe qui participe aux décisions du bureau (notamment dans la détermination de l’ordre du jour), du temps de parole, etc.

Ce groupe est composé de 17 députés, pour la plupart peu connus au niveau national, et présidé par l’écologiste Matthieu Orphelin (centralien et docteur en sciences), qui fut le premier député LREM à avoir démissionné du parti présidentiel (le 6 février 2019), et qui refusa de voter la confiance au gouvernement le 12 juin 2019. Normalement, c’est une coprésidence en parallèle avec Paula Forteza, mais ce n’est pas officialisé administrativement par l’Assemblée Nationale qui, en principe, ne prend pas en considération le concept de coprésidence de groupe. Dans ce groupe, on y trouve notamment Cédric Villani, Delphine Bagarry, Annie Chapelier, et aussi Aurélien Taché (on parlait de lui pour présider ce groupe).

On y trouve aussi Sébastien Nadot (agrégé et docteur en histoire), élu sous l’étiquette LREM mais qui avait tenté d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017 (il y a renoncé le 27 février 2017). Ce dernier n’avait pas voté pour le projet de loi de finances 2019 et avait été exclu du groupe LREM le 20 décembre 2018. Et il y a également Delphine Batho, ancienne "dauphine" (je ne vais pas écrire "pouliche"!) de Ségolène Royal dans le Poitou, ancienne Ministre de l’Écologie qui avait quitté avec fracas le gouvernement de Jean-Marc Ayrault le 2 juillet 2013, et qui s’est éloignée après 2017 du PS (après avoir échoué d’en prendre les rênes) pour devenir présidente de Génération écologie (le parti fondé par Brice Lalonde) à partir du 9 septembre 2018. Delphine Batho et Sébastien Nadot étaient candidats aux élections européennes du 26 mai 2019 à la fin d’une liste écologiste confidentielle menée par Dominique Bourg, soutenue par Antoine Waechter et ayant recueilli 1,8% des voix. Ce groupe ressemble plus à un rassemblement de "bras cassés" ou d’élus anonymes qu’à un mouvement plein d’espoir qui porterait l’avenir de la France.

Dans sa déclaration administrative, le nouveau groupe Écologie Démocratie Solidarité insiste sur les conséquences de la pandémie du covid-19 : « Répondre à l’urgence écologique, moderniser la démocratie, réduire les inégalités sociales et territoriales : nous pouvons faire plus et mieux à l’Assemblée Nationale. Face à la pandémie de covid-19 et à toutes ses conséquences, notre besoin a besoin d’un engagement politique décuplé, à la hauteur de ces circonstances inédites, pour mener ces combats impérieux et ainsi espérer offrir aux générations actuelles et futures un avenir juste, durable et désirable. » (le style fait très "Ségo" !).

Et de poursuivre : « Après le covid-19, plus rien ne doit être comme avant. Il le faut. Cette épreuve, véritable ouragan sanitaire, sociétal et économique, a violemment révélé toutes les failles et les limites de notre modèle de développement, entretenu depuis des dizaines d’années. Elle nous invite à retrouver d’urgence le sens de l’essentiel : notre souveraineté alimentaire et industrielle, notre sécurité sanitaire, une économie et des emplois de proximité, le renforcement des liens humains et du vivre-ensemble, le respect du vivant, une ambition éducative et culturelle. ». Rien que cela ! Mais les a-t-on attendus avant de s’occuper de ces sujets ? Il y a une part de prétention dans cette ambition.

C’est vrai que la constitution de ce groupe a réduit quasiment d’autant l’effectif de l’immense groupe LREM, passant à 288 sièges, soit un de moins que la majorité absolue (289). De là à en faire un sujet politique de première importance, c’est assez dérisoire. En effet, la majorité n’a pas changé et elle a deux groupes soudés, LREM et le MoDem, qui compte 46 sièges, ce qui donne quand même 45 sièges d’avance encore de majorité.

Il ne faut pas non plus imaginer que le MoDem va profiter de cette position, désormais cruciale dans la majorité, pour faire du chantage avec le gouvernement. La solidarité a toujours été solide et le MoDem est probablement le seul parti centriste qu’Emmanuel Macron a sérieusement respecté jusqu’à maintenant. Secrétaire général du MoDem depuis longtemps et ancien président du groupe MoDem, l’excellent Ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau l’a d’ailleurs confirmé le lundi 18 mai 2020 dans l’émission "Audition publique" sur LCP, que les relations entre LREM et le MoDem ne seraient pas bouleversées par la création de ce nouveau groupe. Pas question pour le MoDem de vouloir monnayer sa loyauté. Esprit sage et surtout lucide : on ne connaît jamais l’avenir.

Certains des éditorialistes s’inquiètent-ils que le parti majoritaire hégémonique n’ait plus de majorité absolue ? En fait, dans l’histoire institutionnelle, c’est très rare qu’un seul parti monopolise l’Assemblée. C’était certes le cas avec le PS en 1981, en 1997 et en 2012 ; c’était aussi le cas avec l’UMP en 2002 et en 2007 parce que l’UMP était la réunion de deux grands partis, l’UDF (en partie) et le RPR, mais auparavant, le RPR (et ses ancêtres UDR, UNR) a rarement eu la majorité absolue, il a gouverné toujours avec une alliance avec soit les indépendants, soit l’UDF à partir de 1986. Du reste, l’expérience a montré que le gouvernement gouvernait plus facilement avec une majorité courte (comme en 1986) qu’avec une majorité pléthorique (comme en 1993), car la situation politique d’une majorité serrée permet d’obtenir plus efficacement la discipline (solidarité, loyauté) des députés de la majorité.

Quand Cédric Villani a affirmé sur France Inter : « Ce neuvième groupe n’est ni dans la majorité, ni dans l’opposition. C’est un groupe indépendant, libre, un groupe de propositions, un groupe constructif, un groupe qui se chargera d’accompagner la nation, au service de la nation, au service de l’Europe à l’heure où il faudra faire de grands choix pour le redémarrage. », il a fait preuve encore d’une certaine naïveté car l’acte principal et crucial d’un député, c’est le vote du budget, de la loi de finances. Le vote du projet de loi de finances 2021 sera donc le marqueur de ce groupe cet automne : s’il le vote, il sera dans la majorité, s’il vote contre, il sera dans l’opposition, et si jamais il y avait liberté de vote au sein du groupe pour ce sujet, cela signifierait qu’il n’y aurait aucun ciment unifiant ces 17 députés, c’est-à-dire que ce groupe ne serait qu’une coquille vide, apolitique, juste administrative pour avoir quelques moyens supplémentaires et une indépendance vis-à-vis du parti qui les a fait élire.

Dans ce groupe, à part Delphine Batho qui a perdu l’écho national que lui avaient apporté ses relations au sein du parti socialiste, Cédric Villani est le seul à avoir une existence médiatique (depuis 2010) et aussi politique (depuis 2019) qui lui est propre et indépendante du lien avec Emmanuel Macron. Même s’il ne le préside pas aujourd’hui, nul doute qu’il est la personnalité la plus forte de ce groupe. Cela confirme qu’on va encore entendre parler de Cédric Villani en politique dans les années à venir. Peut-être est-ce une perte pour les mathématiques ?


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (19 mai 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Interview de Cédric Villani par Léa Salamé le 19 mai 2020 sur France Inter (à télécharger).
Cédric Villani.
LREM.
Bravo l’artiste !
Forza Francia.
Emmanuel Macron.
Édouard Philippe.
Programme 2017 d’Emmanuel Macron (à télécharger).
Le Président Macron a-t-il été mal élu ?
François Bayrou.
Bruno Le Maire.
Jean-Michel Blanquer.
Amélie de Montchalin.
Brigitte Macron.
Jean-Louis Borloo.
Richard Ferrand.
Daniel Cohn-Bendit.
Jean-Paul Delevoye.
François de Rugy.
Christophe Castaner.
Gérard Collomb.
Nicolas Hulot.
Benjamin Griveaux.
Thierry Breton.
Agnès Buzyn.
Jean-Yves Le Drian.
Manuel Valls.
Franck Riester.
Didier Guillaume.
Nicole bricq.
Sylvie Goulard.
Nathalie Loiseau.
Delphine Batho.
Patrick Strzoda.
Alexandre Benalla.
Gilets jaunes.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20200519-cedric-villani.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/cedric-villani-futur-leader-des-224561

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/05/19/38306327.html




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