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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
20 août 2020

Raymond Poincaré, un modèle républicain

« Maintes fois, il m’est arrivé, j’en conviens, de célébrer le caractère désintéressé de la science et même de vanter la recherche d’où s’élimine toute pensée d’application pratique. J’entendais par là que rien n’est plus beau que l’effort continu d’un savant qui poursuit la vérité, sans préoccupation personnelle, et qui n’attend de la science que la satisfaction de la cultiver. Mais un savant a aussi le devoir d’être un citoyen dans sa patrie et un homme dans l’humanité. Il ne doit pas se retrancher de la société qui l’environne ; il ne doit pas se détourner de ceux qui souffrent et qui espèrent. » (Raymond Poincaré, le 25 octobre 1927).


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Président de la République française du 18 février 1913 au 18 février 1920 et cinq fois chef du gouvernement, Raymond Poincaré est né il y a cent soixante ans, le 20 août 1860 à Bar-le-Duc, en Lorraine.

Raymond Poincaré fait partie de cette petite douzaine de personnalités qui ont marqué la (longue) histoire de la Troisième République (pour l’instant, le régime républicain le plus long de l’histoire de France, près de soixante-dix ans), qu’on peut ici citer : Léon Gambetta, Adolphe Thiers, Jules Ferry, Georges Clemenceau, Aristide Briand, Raymond Poincaré, Alexandre Millerand, Édouard Herriot, André Tardieu, Léon Blum, et on peut aussi citer, comme fossoyeurs de cette république, Philippe Pétain et Pierre Laval, et ajouter Jean Jaurès comme inspirateur socialiste.

Brillant et intelligent, admirant la figure de Jules Dufaure, à la fois avocat et homme politique, Raymond Poincaré était un avocat très apprécié (il fut même bâtonnier en 1931), il a défendu des journalistes et des écrivains comme Jules Verne. Son mentor en politique fut Jules Develle (1845-1919), parlementaire de la Meuse pendant longtemps, préfet, avocat, collaborateur de Jules Grévy et très souvent Ministre de l’Agriculture (il fut son directeur de cabinet au ministère de janvier 1886 à mai 1887).

Raymond Poincaré a ainsi plongé dans la vie politique très tôt (dès l’âge de 25 ans) : élu conseiller général de Pierrefitte-sur-Aire de 1886 à 1934, président du conseil général de la Meuse de 1910 à 1913, et élu parlementaire, député de la Meuse de 1887 à 1903 puis sénateur de la Meuse de 1903 à 1934. Il n’a bien sûr pas exercé ces mandats cités pendant son séjour à l’Élysée entre 1913 et 1920 et il a gardé ces mandats jusqu’à sa mort, le 15 octobre 1934, à l’âge de 74 ans.

Son courant politique était de centre gauche, il fut un héritier de Gambetta et de ces "républicains modérés" qui ont façonné la tradition républicaine au début de la Troisième République (on parlait de "républicains opportunistes", terme dont ils se réclamaient alors). À gauche, il pouvait l’être par son soutien au capitaine Alfred Dreyfus et son soutien à la laïcité (sans être pour autant anticlérical). Petit à petit, avec "l’éclosion" des "radicaux", puis des socialistes et des communistes, son courant fut considéré après la Première Guerre mondiale comme une tendance de centre droit.

Il a eu aussi une carrière ministérielle "précoce", ministre dès l’âge de 32 ans, d’abord à l’Instruction publique, aux Beaux-arts et aux Cultes du 4 avril 1893 au 3 décembre 1893 (gouvernement de Charles Dupuy, dans lequel il a retrouvé Jules Develle aux Affaires étrangères) et du 26 janvier 1895 au 1er novembre 1895 (gouvernement d’Alexandre Ribot), puis aux Finances du 30 mai 1894 au 26 janvier 1895 (gouvernement de Charles Dupuy) et du 14 mars 1906 au 25 octobre 1906 (gouvernement de Ferdinand Sarrien), avant d’être choisi cinq fois pour diriger le gouvernement. En octobre 1906, Clemenceau lui avait proposé de rester au gouvernement, mais Poincaré refusa pour ne pas dépendre de lui.

Dès juin 1899 (il n’avait que 38 ans), Raymond Poincaré fut pressenti pour former le gouvernement, mais il n’est pas parvenu à réunir une majorité et proposa Pierre Waldeck-Rousseau. Très vite repéré par Clemenceau, Raymond Poincaré et Clemenceau furent des rivaux historiques pendant des décennies, ne s’appréciant pas mutuellement. Cela ne l’a pas empêché d’être cinq fois Président du Conseil en trois périodes : en cumulant avec les Affaires étrangères du 14 janvier 1912 au 21 janvier 1913 et du 15 janvier 1922 au 1er juin 1924, et en cumulant avec les Finances du 23 juillet 1926 au 20 juillet 1929. Il fut ainsi treize ans à la tête de l’État, soit de la République, soit du gouvernement, ce qui est beaucoup sous la Troisième République.

Clemenceau, qui a toujours eu le jugement très sévère, n’hésitait pas à le descendre à de nombreuses occasions. Ses formules tueuses furent nombreuses : « Le don de Poincaré n’est pas à dédaigner : c’est l’intelligence. Il pourrait faire remarquablement à côté de quelqu’un qui fournirait le caractère. ». Ou encore en comparant avec Aristide Briand (dont Clemenceau était aussi un rival) : « Briand ne sait rien mais comprend tout ; Poincaré sait tout mais ne comprend rien. ». Plus tard, quand Poincaré fut à l’Élysée : « Monsieur Poincaré invente des costumes, des couvre-chefs, et dit des choses convenues à un signe donné. Il imite à la perfection le vivant. » (6 août 1917). Aussi : « Cet homme-là était fait pour fabriquer des dictionnaires. Il a le lyrisme du Larousse. Promettez-moi qu’il n’y aura pas sur ma tombe un discours de Poincaré ; ce serait vraiment mourir deux fois. » (5 avril 1929, à l’époque, Poincaré était encore chef du gouvernement).

Du reste, Clemenceau ne fut pas le seul à souligner le manque de charisme, la timidité, la mollesse, le manque de caractère de Poincaré. Charles Maurras : « Monsieur Poincaré est un homme ordinairement faible et un esprit flottant. Mais il peut trouver, comme tout le monde, un instant de fermeté, un éclair de résolution. S’il avait seulement dix années de moins, je tiendrais un compte sérieux de cette possibilité. » (18 février 1913). Plus tard : « Les Herriot, les Briand, toute une tourbe siège ou a siégé à côté de Monsieur Raymond Poincaré. Elle le tient donc par la main, elle le tient donc par les pieds, par les yeux qu’elle bouche, par l’esprit qu’elle paralyse, par la conscience du devoir républicain qui annule et éteint le sens du devoir national. » (4 juillet 1929).

Gustave Hervé, à propos d’un de ses voyages en Russie : « Notre Président de vaudeville harangue les poissons de la Baltique. » (28 juillet 1914). Léon Daudet : « Poincaré, qui peut lire, pendant cinq heures d’horloge, un papier composé de chiffres et de paragraphes numérotés, dégage, lui aussi, une fatigue extrême. » (1930).

Élu très tôt à l’Académie française (le 18 mars 1909 dès le premier tour) au fauteuil de Fénelon, Molé, Falloux (et futur fauteuil de Maurice Genevoix) alors qu’il n’avait pratiquement rien publié (il est des personnalités politiques qui sont cooptées en raison de leur symbole dans la vie politique, Simone Veil le fut aussi pour cette raison), Raymond Poincaré fut reçu sous la Coupole par l’historien Ernest Laville le 9 décembre 1909.

Si on exclut Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif puis Président de la République, et le maréchal Pétain, qui, bien que chef de l’État, ne fut jamais Président de la République même pendant une très courte période, c’est (à ma connaissance) la seule fois où un futur Président de la République a été élu à l’Académie française, ce qui peut être assez étrange, car pendant son mandat à l’Élysée, Raymond Poincaré fut à la fois membre de l’Académie française et protecteur de celle-ci (en raison de ses fonctions présidentielles). Un autre Président de la République, mais cette fois-ci un ancien, fut élu membre de l’Académie française, ce fut Valéry Giscard d’Estaing (le 11 décembre 2003).

NB du 29 août 2020. Rectification : J'ai oublié Paul Deschanel qui a été élu à l'Académie française le 18 mai 1899 (reçu le 1er février 1900) avant d'avoir été élu Président de la République le 17 janvier 1920 (prise de fonction le 18 février 1920).

Lorsque, le 5 février 1920, Raymond Poincaré a reçu solennellement le maréchal Foch, élu à l’unanimité le 21 novembre 1918 à l’Académie française, il était alors Président de la République mais s’est habillé comme un simple académicien recevant un autre académicien (le Président de la République, en tant que protecteur de l’Académie, peut assister aux réceptions de nouveaux académiciens, ès qualités) : « Maréchal de France, Field Marshall britannique, soldat respecté, non seulement par toutes les nations de l’Entente et par tous les jeunes États européens, mais par nos ennemis d’hier, président du comité de Versailles, vous demeurez pour la France et pour tous les pays amis, le plus clairvoyant et le plus précieux des conseillers. ».

Pour l’anecdote, la droite, très représentée à l’Académie française, ne voulait pas de Raymond Poincaré et avait favorisé l’élection de son cousin mathématicien célèbre, Henri Poincaré (1854-1912), le 5 mars 1908, en pensant (avec erreur) que l’élection d’un membre de la famille pouvait réduire les risques de faire élire Raymond Poincaré.

Pourquoi Poincaré a-t-il été aussi marquant dans l’histoire politique de la France alors qu’il a eu, finalement, une carrière politique assez ordinaire avec un tempérament assez ordinaire ? Sans doute parce qu’il a été le symbole de deux fermetés, qui furent en fait les éléments clefs de sa postérité politique : la politique étrangère et la politique financière.

La première concerne la diplomatique française à laquelle il s’intéressait beaucoup, en s’octroyant le portefeuille des affaires étrangères trois fois sur les cinq qu’il était à la tête du gouvernement. En 1912, il montra sa détermination en politique étrangère, en voulant un rapprochement avec la Grande-Bretagne, la fermeté avec l’Allemagne (ennemie depuis 1870, qui avait annexé l’Alsace-Moselle) et en renforçant l’amitié franco-russe. Son voyage officiel en Russie du 6 au 12 août 1912 fut d’ailleurs salué par toute la presse.

La haine de Clemenceau contre Raymond Poincaré a culminé lors de l’élection présidentielle du 17 janvier 1913. Raymond Poincaré était alors Président du Conseil et a présenté sa candidature. Le Président de la Chambre (Paul Deschanel) et le Président du Sénat (Antonin Dubost) étaient également candidats. La tradition républicaine voulait que fût organisée une réunion préparatoire chargée de désigner le candidat de tous les républicains, en d’autres termes, une "primaire", pour l’emporter très facilement face à la droite conservatrice (monarchiste) et à l’extrême gauche socialisante.

Or, dans ces réunions préparatoires, l’influence de Clemenceau était déterminante et son objectif était de faire élire Jules Pams, alors Ministre de l’Agriculture, d’un esprit suffisamment effacé pour qu’il ne gênât aucun gouvernement par la suite. Jules Pams fut aussi soutenu officiellement par Joseph Caillaux, autre leader radical influent, prédécesseur de Raymond Poincaré à la tête du gouvernement, qui, en fait, soutenait réellement Paul Deschanel. Aristide Briand et Louis Barthou ont, de leurs côtés, soutenu la candidature de Raymond Poincaré.

Lors de la réunion préparatoire, à laquelle le centre droit refusait de participer, Jules Pams a obtenu au troisième tour 323 voix contre 309 pour Raymond Poincaré, qui fut ainsi battu. Néanmoins, ce dernier a maintenu sa candidature lors du scrutin officiel, malgré la demande des radicaux de se retirer face au candidat qui avait gagné la primaire, et il a eu raison car il fut élu finalement élu au second tour par 483 voix contre 296 à Jules Pams et 69 au socialiste Édouard Vaillant. Clemenceau, également exclu à la réunion préparatoire à l’élection suivante, en janvier 1920, refusa de faire comme Poincaré et renonça à l’Élysée (par orgueil). On pourrait même aller plus loin dans les analogies en disant qu’Alain Juppé en novembre 2016 et Manuel Valls en janvier 2017 furent également victimes de telles primaires et auraient pu se maintenir à l’élection réelle, ce qui aurait bouleversé alors les résultats finaux.

Cependant, pour Raymond Poincaré, ce fut une perte de pouvoir pendant une période importante, puisque le pouvoir était à la tête du gouvernement et pas à l’Élysée, en particulier durant la Première Guerre mondiale. Sa principale action a été d’être favorable à la fermeté, avant et pendant la guerre.

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Lors de son voyage officiel en Russie du 13 au 23 juillet 1914, juste après l’attentat de Sarajevo, il conseilla la fermeté à la Russie, mais même avant l’attentat, il était favorable à la loi du 7 août 1913 qui rétablissait les 3 ans de service militaire, voulu par Barthou, Clemenceau et Briand mais à laquelle s’opposaient Jean Jaurès et l’extrême gauche pacifiste en général. Un signe fort fut la venue de Clemenceau le 23 mai 1913 à l’Élysée, pour signifier aux députés réticents à cette loi des 3 ans qu’en cas de renversement du gouvernement, Poincaré choisirait Clemenceau comme nouveau Président du Conseil.

Juste après le début de la guerre, dans un message lu le 4 août 1914 par le chef du gouvernement René Viviani aux députés, Raymond Poincaré a prôné la fameuse Union sacrée : « Depuis que l’ultimatum de l’Autriche a ouvert une crise menaçante pour l’Europe entière, la France s’est attachée à suivre et à recommander partout une politique de prudence, de sagesse et de modération. On ne peut lui imputer aucun acte, aucun geste, aucun mot qui n’ait été pacifique et conciliant. (…) Le Président de la République, interprète de l’unanimité du pays, exprime à nos troupes de terre et de mer l’admiration et la confiance de tous les Français. Étroitement unie en un même sentiment, la nation persévérera dans le sang-froid (…). Dans la guerre qui s’engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l’éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’Union sacrée et qui sont aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur et dans une même foi patriotique. Elle est fidèlement secondée par la Russie, son alliée ; elle est soutenue par la loyale amitié de l’Angleterre. ».

Raymond Poincaré a visité plusieurs fois les soldats sur le front pendant la guerre. Pour leur propagande pacifiste ultérieure, les communistes publièrent dans les années 1920 (voir plus loin) une photo de lui avec un rictus en raison du soleil et cette légende : "Poincaré-la-guerre, l’homme qui rit dans les cimetières". Poincaré s’en est expliqué devant les députés : « Nous avions le soleil dans les yeux et par la suite, nous avions les traits légèrement contractés. J‘ajoute que malgré l’intensité de ce soleil, j’avais la tête découverte, ce qui prouve suffisamment, j’imagine, que je suis dans un cimetière comme tous les Français, j’ai le respect des morts. ».

Mais Poincaré n’était pas tenu informé des affaires militaires. Le général Joffre se méfiait de lui et l’accompagnait systématiquement dans ses déplacements pour éviter tout contact spécifique du Président de la République avec un officier supérieur.

Comme plus tard René Coty avec De Gaulle (en mai 1958), Poincaré fit appel en novembre 1917 à Clemenceau, pourtant son pire adversaire politique, à la tête du gouvernement, pour la raison simple qu’il était le seul de la classe politique à vouloir continuer la guerre jusqu’à la victoire totale, tandis qu’un fort courant pacifique souhaitait s’accommoder d’une paix négociée avec l’Allemagne, ce qui était inacceptable pour Poincaré. Après la victoire, Poincaré fut toutefois totalement exclu des négociations du Traité de Versailles.

Après son mandat présidentiel, Raymond Poincaré fut rappelé en 1922 au pouvoir par le Président Alexandre Millerand et la majorité du Bloc national qui avait renvoyé Aristide Briand pour sa politique étrangère. Poincaré continua à appliquer sa politique de fermeté vis-à-vis de l’Allemagne (qui ne payait pas ses dettes de guerre) en allant jusqu’à faire occuper la Ruhr par les troupes françaises à partir du 11 janvier 1923, ce qui, par la suite, se révéla comme une profonde erreur contribuant à renforcer le sentiment d’humiliation des Allemands et de volonté de revanche et de gloire que Hitler a développée par la suite.

Pour d’autres raisons, les communistes se sont très violemment opposés à cette politique. Ainsi, Paul Vaillant-Couturier déclara à Charenton le 26 janvier 1922 : « Il est l’homme du militarisme et de la petite bourgeoisie. Il est le défenseur des petits-bourgeois porteurs de valeurs russes. Il est surtout celui qui, par sa diplomatie secrète, déchaînera demain sur le pays une nouvelle guerre. Poincaré, individu médiocre, soutient les Nivelle du Chemin des Dames, les Castelnau de Morhange, les Mangin, tueurs d’hommes qui ont sur la conscience 1 700 000 morts. Douze balles, non ! Un tribunal révolutionnaire dont la sentence sera rendue par les anciens combattants. Poincaré, tu auras à répondre de tes crimes ! ». Cependant, les communistes n’ont jamais pu produire de preuves, à partir des archives de Moscou, d’un accord secret entre Poincaré et le tsar Nicolas II.

Le 19 mai 1923, lors des funérailles de Charles de Freycinet (1828-1923), ancien Président du Conseil et académicien, au nom tant du gouvernement que de l’Académie française, Raymond Poincaré lui a rendu un vibrant hommage : « N’ayant jamais été au nombre des hommes politiques qui se croient indispensables, il avait pris spontanément une retraite que tout le monde avait trouvée prématurée. Il a parlé quelque part de ce mal de l’infaillibilité, qui atteint si souvent les gouvernants et qui est, en général, pour eux, le prélude de la catastrophe. Jamais sa sévérité n’a été troublée par ce vertige. ».

Sa politique de fermeté et sa rigueur budgétaire ont rendu impopulaire le gouvernement de Raymond Poincaré et ont entraîné la victoire du Cartel des gauches en 1924. Après les deux premières années de cette nouvelle législature (dominée par les radicaux et Édouard Herriot), la crise financière fut telle qu’on rappela Raymond Poincaré à la tête du gouvernement. Il gouverna la France encore trois ans, de 1926 à 1929, dans le cadre d’une union nationale avec le maintien de Briand aux Affaires étrangères et lui aux Finances, pour appliquer la rigueur budgétaire et juguler la crise. L’une de ses grandes réalisations fut le franc Poincaré qui, le 25 juin 1928, remplaça le franc germinal.

Ce fut probablement ces trois dernières années (il a ensuite démissionné car sa santé était trop fragile) qui ont nourri la postérité de Raymond Poincaré, devenu l’un des modèles de vertu républicaine, par à la fois son patriotisme (pour l’indépendance de la France face à l’Allemagne), son orthodoxie budgétaire et son sérieux dans la gestion financière de l’État, dont se réclamèrent, par la suite, de nombreux successeurs, en particulier Antoine Pinay, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Barre, et même le socialiste Pierre Bérégovoy.

Je termine par la conclusion de l’hommage rendu à Maurice Barrès qu’a prononcé Raymond Poincaré le 23 septembre 1928 à Sion-Vaudémont : « Connaissons nos limites, ne nous faisons pas l’illusion de les dépasser, mais, si petit que soit notre cadre, travaillons-y pour l’infini. Nous aussi, nous sommes des instants de l’éternité. Les instants passent ; l’éternité reste. ».


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 août 2020)
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Pour aller plus loin :
Raymond Poincaré.
L’affaire Dreyfus.
Ferdinand Foch.
Philippe Pétain.
Charles Maurras.
Édouard Herriot.
Georges Clemenceau.
André Tardieu.
Joseph Caillaux.
Aristide Briand.
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John Maynard Keynes.
Léon Gambetta.
Benjamin Constant.
François Guizot.
Adolphe Thiers.
Napoléon III.
Victor Hugo.
Charles Péguy.
Jean Jaurès.
Paul Painlevé.
Mata Hari.

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