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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
28 décembre 2022

Le pape François célèbre le 400e anniversaire de la mort de saint François de Sales

« Le critère de l’amour. Par expérience, il avait reconnu que le désir est la racine de toute vraie vie spirituelle et, en même temps, le lieu de sa contrefaçon. » (pape François, le 28 décembre 2022).




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Célébrant dans une lettre apostolique, le 28 décembre 2022, le quatrième centenaire de la mort, à Lyon (à l'âge de 55 ans), de saint François de Sales (évêque théorique de Genève à partir du 17 septembre 1602 ; saint patron des journalistes), le pape François a poursuivi : « C’est pourquoi, en recueillant largement la tradition spirituelle qui l’avait précédé, il avait compris l’importance de mettre constamment le désir à l’épreuve par un continuel exercice de discernement. Il avait retrouvé dans l’amour le critère ultime de son évaluation. Toujours lors de son dernier séjour à Lyon, en la fête de saint Étienne, deux jours avant sa mort, il avait déclaré : "C’est l’amour qui donne la perfection à nos œuvres. Je vous dis bien plus : voilà une personne qui souffre le martyre pour Dieu avec une once d’amour, elle mérite beaucoup, on ne saurait donner davantage que sa vie ; mais une autre personne qui ne souffrira qu’une chiquenaude avec deux onces d’amour aura beaucoup plus de mérite, parce que c’est la charité et l’amour qui donne le prix à nos œuvres". De manière concrète et surprenante, il avait poursuivi en illustrant la relation difficile entre contemplation et action (…). C’est la vraie question qui surpasse toute rigidité inutile ou repli sur soi : se demander à chaque instant, pour chaque choix, dans chaque circonstance de la vie, où se trouve le plus grand amour. Ce n’est pas un hasard si saint François de Sales a été appelé par saint Jean-Paul II "le Docteur de l’amour divin", non seulement parce qu’il en a écrit un puissant Traité, mais surtout parce qu’il en a été témoin. Par ailleurs, ses écrits ne peuvent pas être considérés comme une théorie rédigée sur le papier, loin des préoccupations de l’homme ordinaire, car son enseignement est né d’une observation attentive de l’expérience. Il n’a fait que transformer en doctrine ce qu’il vivait et déchiffrait avec acuité, éclairé par l’Esprit, dans son action pastorale singulière et novatrice. ».

Nul doute que le moment des vœux pour la nouvelle année 2023 est propice au rappel de la parole de l'Évangile qui se réduit finalement à l'essentiel : Aime ton prochain comme toi-même ! C'est sûr que dans ce monde déréférencé, déspiritualisé, déchristianisé, l'amour est une notion qui a des connotations autres, qui peuvent évoquer les pervers sexuels comme les harceleurs machistes. Certes, le mot "amour" en français est susceptible d'entretenir la confusion entre ses trois formes : l'amour sensuel ou passionnel (éros), l'amour platonique ou amical (philia) et l'amour charité, celui du plaisir d'offrir (agapè), mais je serais aussi tenté de créer un mot spécial pour chaque relation que j'entretiens avec une personne différente, tant cette relation, précieuse, est toujours unique, spécifique, particulière, avec sa propre histoire.

Et bien sûr, la première chose qu'on souhaite aux personnes qu'on aime, c'est qu'elles gardent une bonne santé ou, du moins, que celle-ci ne se dégrade pas trop dans l'année qui suit. Or, cela fait depuis 2020 que la santé est devenue un sujet majeur des actualités. Pour la première fois depuis 2020, la fin d'année et le nouvel an ne sont plus abordés sous le sceau de l'inquiétude sanitaire du covid-19. Malgré une pandémie qui continue à sévir (nous sommes actuellement à un pic pour les décès avec 115 décès par jour), malgré donc ces nombreux morts (passés sous silence dans les médias), on commence à vivre avec le covid-19 tant bien que mal, sans une catastrophe sanitaire majeure (malgré l'état des hôpitaux surtout impacté par l'épidémie saisonnière de grippe), grâce à une vaccination massive depuis un an (près de 95% des personnes de 12 ans et plus ont été vaccinées) qui apporte un certaine immunité collective (à ce titre, la France tient mieux que l'Allemagne face aux différentes "vagues").

Certes, les pessimistes voient arriver un nouveau variant de Chine, pays qu'on a cru louer pour sa politique zéro covid et qui s'est montré le plus irresponsable de tous vis-à-vis de sa population par le refus politique d'utiliser des vaccins à ARN messager (les plus performants contre le covid-19). Des prévisions d'un milliard de personnes contaminées dans les trois prochains mois laissent entendre l'arrivée d'un nouveau variant qui pourrait être très différent de l'actuel omicron. Notons d'ailleurs que si l'Italie de Giorgia Meloni a su prendre très rapidement des mesures à ses frontières (test négatif au dépistage du covid aux aéroports), l'Europe cherche encore une harmonisation globale pour sa propre sécurité sanitaire (au 29 décembre 2022). Cela écrit, le pire n'est heureusement jamais certain, la planète a déjà donné depuis près de trois ans, et il faut imaginer que cette pandémie de covid-19 se transforme en maladie endémique qui rebondira régulièrement trois ou quatre fois chaque année, deux ou trois fois plus souvent que la grippe, sans pour autant empêcher le monde de vivre.

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Faut-il alors être optimiste ou pessimiste pour 2023 ? La question n'a aucun sens et à moins de vouloir prendre la place de madame soleil, il est difficile d'imaginer ce qui va dominer l'année 2023 quand on regarde l'année 2020 et l'année 2022, deux années dont le 1er janvier laissait dans l'ignorance totale l'horreur qui allait surgir, la pandémie de covid-19 pour la première, la tentative d'invasion russe de l'Ukraine pour la seconde. On peut se douter que le conflit en Ukraine ne s'arrêtera pas de sitôt et que les morts, hélas, continueront à s'accumuler (ainsi que les désinformations ouvertement antipatriotiques et antifrançaises venues du Kremlin).

Le fond de l'air effraie, tenterais-je en une réponse maladroite : la guerre à nos portes, la menace nucléaire, la crise énergétique, le bouleversement climatique et les mesures peut-être mal conçues pour tenter d'y répondre, sont des sujets durablement anxiogènes, probablement qu'il faudra une génération pour se permettre à nouveau l'insouciance si la planète y survit (ce que je crois !), comme le chômage et le risque de paupérisation ont été pendant trente ans la principale source d'angoisse des jeunes et moins jeunes générations.

En France, l'année 2023 ne sera pas électorale. À moins d'une dissolution ou d'un référendum, le calendrier ne prévoit aucune élection au niveau national voire local (sauf éventuel particularisme d'outre-mer). L'année 2022 fut l'année d'un choix politique, le choix crucial du Président de la République, date essentielle tous les cinq ans, et il a été clairement porté sur la réélection du Président Emmanuel Macron. Cela énerve toutes les oppositions populistes, qu'elles soient d'extrême droite ou d'extrême gauche, elles qui n'avaient même pas voulu croire qu'il finirait son premier quinquennat, mais il faut dire qu'Emmanuel Macron, qui n'a quasiment pas fait campagne, ce qui était casse-cou de sa part, a bénéficié, face à lui, d'une absence d'offre politique sérieuse et crédible absolument inédite sous la Cinquième République. Heureusement, le peuple français, que ces oppositions maltraitent en les insultant avec condescendance (au mieux) de veaux ou de moutons, a été raisonnable et responsable et a rejeté tous ces délires politico-égotiques étalés sur le marché.

2022 fut une année favorable aux femmes, en France et en Europe. Certes, la reine du Royaume-Uni Élisabeth II a pris le large, et sa Première Ministre Liz Truss fut très brève, mais Élisabeth Borne a été nommée Première Ministre en France (pour probablement une longue durée), Giorgia Meloni aussi a été investie Présidente du Conseil des ministres en Italie avec une majorité absolue au parlement italien, et, toujours en France, Yaël Braun-Pivet a été élue première Présidente de l'Assemblée Nationale. Et saluons une fois encore Annie Ernaux Prix Nobel de Littérature 2022. Et profitons-en, c'est un homme, pour saluer également le Prix Nobel de Physique 2022, le Français Alain Aspect.


2023 n'aura donc probablement pas d'élections, mais la France ne s'épargnera pas des débats qui se présentent déjà très chauds. L'assurance-chômage peut-être, la réforme des retraites, présentée dès le 10 janvier 2023, certainement. Aurons-nous des grèves et des manifestations à répétition comme en hiver 2019-2020 ou y aura-t-il une certaine lassitude de la revendication et de la contestation ? Je n'ai aucune réponse à cette question, mais l'idée de travailler plus n'est plus en débat dans toutes les grandes démocraties qui nous entourent. La France a été financièrement et politiquement plombée pendant quarante ans par le programme de François Mitterrand de 1981 (les fameuses 110 propositions) qui a fait passer l'âge légal de la retraite de 65 à 60 ans, à contre-sens total de l'histoire où le taux d'actifs (qui ne sont pas au chômage et qui cotisent pleinement) sur retraités se réduisait de plus en plus. Bien sûr, des mesures supposées écologiques seront encore au rendez-vous avec un double danger, celui d'en faire trop (et sans efficacité sur la planète) ou celui de n'en faire pas assez (ce que les jusqu'au-boutistes à la sauce Greta Thunberg diront toujours quoi qu'il en soit).

Au-delà de ces débats socio-économiques, je sens qu'un débat va revenir auquel je ne suis pas revenu depuis plusieurs mois, mais qui est en fait déjà commencé ; il est sur la fin de vie. Je sens que ce sujet va être très maltraité, comme souvent dans les médias, et que les facilités de langage l'emporteront sur l'intelligence collective. La culture de la vie doit absolument être préservée sur la culture de la mort et nul doute que j'y reviendrai fréquemment au cours de l'année, avec malheureusement la même amertume que Michel Houellebecq qui a lâché devant Michel Onfray (dans sa revue) : « L'euthanasie, je sens que c'est un sujet sur lequel il va falloir que je m'exprime prochainement dans les médias. Vu tout ce que j'ai déjà dit, vu le projet de loi en préparation, je suis quasiment obligé d'y aller. Ce qui me déprime, car c'est un combat perdu d'avance. Je sais que ça va me tomber dessus et que je vais le perdre. ». En dehors de la trop forte personnalisation (contre-productive à mon sens) que l'écrivain voudrait faire du débat, je le trouve toutefois trop pessimiste, ce qui nuit au débat, et je crois encore à la raison au-delà de la mode et des pressions habituelles de certains lobbies (de la culture de la mort).

Je souhaite à toutes et tous que l'optimisme et la foi en l'avenir l'emportent quand même, malgré tout, sur toutes les pesanteurs des angoisses justifiées mais qui doivent être sublimées par l'action efficace et la joie, comme l'a exprimé saint François de Sales cité par le pape.

En effet, François a affirmé en particulier : « Tout cela a conduit le saint évêque à considérer la vie chrétienne dans son ensemble comme "l’extase de l’œuvre et de la vie". Celle-ci ne doit cependant pas être confondue avec une fuite facile ou un retrait dans l’intimité, et encore moins avec une obéissance triste et grise. Nous savons que ce danger est toujours présent dans la vie de foi. En effet, "il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques. (…) Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis". ».

Alors, souriez donc et passez une excellente année, avec l'esprit d'espérance et de confiance, le monde n'en sera que plus beau !


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Sylvain Rakotoarison (31 décembre 2022)
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