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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
17 octobre 2020

Covid-19 : couvre-feu, liberté et réanimation

« Nous traversons un moment inédit de notre histoire. Un moment appelé à durer encore plusieurs mois. Et comme toujours dans les moments difficiles, la tentation est grande de rechercher les boucs émissaires, d’opposer les uns aux autres, de nous perdre dans de vaines polémiques. Le moment viendra, lorsque cette crise sanitaire sera terminée, et elle se terminera !, d‘en tirer sereinement toutes les conséquences et tous les enseignements. Mais pour l’heure, toutes nos énergies doivent être tournées vers ce combat contre la maladie et sa propagation. C’est à notre portée, si nous sommes solidaires, si nous sommes responsables. L’État et le gouvernement dans son ensemble sont bien entendu en première ligne, pour vous protéger et prendre les mesures que la situation exige, comme le fait du reste l’ensemble des autorités politiques des pays voisins. Mais ce n’est pas l’État qui frappe, c’est le virus ! C’est lui, notre objectif commun, c’est face à lui que nous devons unir nos forces et nos volontés. » (Jean Castex, conférence de presse du 15 octobre 2020).


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À partir de cette nuit du vendredi 16 au samedi 17 octobre 2020, dans la région parisienne et huit agglomérations est appliqué un couvre-feu de 21 heures à 6 heures, jusqu’au 1er décembre 2020. Pour se déplacer la nuit, il faudra avoir une attestation de déplacement dérogatoire (qu’on peut télécharger ici), document qui rappelle tristement le confinement du printemps dernier. Ce sera dur pour tout le monde, du moins, pour les 22 millions de Français qui vivent dans les zones concernées.

Je ne sais pas si cette mesure, qui vise très particulièrement les réunions privées (familiales ou amicales) tout en évitant au maximum la paralysie de l’économie, va être efficace ou pas. Ce qui est sûr, c’est que la France n’est pas le seul pays à prendre ce genre de mesure et que la situation épidémique est très préoccupante. Nul doute que si aucun résultat n’est obtenu d’ici à une quinzaine de jours, d’autres restrictions seront envisagées, comme l’abaissement de l’heure du couvre-feu (à 19 heures par exemple), jusqu’à la mesure ultime que le gouvernement veut à tout prix éviter, le reconfinement généralisé.

La situation est plus que préoccupante. Ce vendredi 16 octobre 2020, en une seule journée, la France a connu 25 086 nouveaux cas de contamination, 1 225 hospitalisations, 212 entrées en service de réanimation, et 178 décès, dont 122 de l’hôpital (au total 33 303 Français ont déjà perdu la vie à cause du coronavirus). Les données brut ne sont pas forcément toujours significatives (le nombre de décès peut varier en fonction de la date de déclaration selon les établissements) mais l’ordre de grandeur reste le même chaque jour : une centaine de décès, deux centaines d’entrées en réanimation, ce qui fait qu’à ce jour, 1 800 lits en réanimation sont occupés par des malades graves du covid-19 (le 12 octobre 2020, les malades du covid-19 occupaient 46% des lits de réanimation à Paris).

La veille, le jeudi 15 octobre 2020, il y a eu le record du nombre de nouvelles personnes contaminées, soit 30 621 en une seule journée, ce qui nous place sur le sinistre podium mondial des pays où le virus circule le plus, derrière les États-Unis et l’Inde (devant le Brésil le 15, derrière le Brésil le 16 octobre). Et le taux de positivité ne cesse de s’accroître, jusqu’à 12,6% (nombre de cas positifs sur le nombre total de tests PCR réalisés).

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Ce qui est grave, c’est qu’avec un rythme de 20 à 30 000 nouveaux cas chaque jour, il devient impossible de remonter à la source et de contrôler la circulation du virus. Pour reprendre le contrôle, il faut abaisser en dessous de 5 000 cas quotidiens pour faire des études efficaces de foyers de contamination. Plus inquiétant aujourd’hui, le nombre de personnes contaminées de plus de 65 ans a plus que triplé (x3,4) en six semaines, et cela va avoir de macabres conséquences dans les semaines à venir, quoi qu’il se passe dans le futur.

Bref, la situation est alarmante et ne rien faire, ne pas réagir serait criminel. D’ailleurs, avant même la fin de cette crise sanitaire qui durera probablement au-delà du printemps 2021, la justice a perquisitionné, le 15 octobre 2020, chez les principaux responsables de l’État ayant eu à gérer la crise au printemps dernier, pour vérifier qu’ils n’aient pas négligé la sécurité sanitaire des Français. Ces Français qui, aujourd’hui, peuvent protester contre les mesures sanitaires contraignantes, peuvent être les mêmes, plus tard, à accuser le gouvernement de ne pas en avoir pris suffisamment. C’est toute la difficulté de gouverner, et en particulier de gouverner un pays comme la France.

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Je voudrais ici revenir sur deux types d’arguments, antagonistes, qui ne me paraissent pas du tout pertinents. L’un provient souvent de ceux qui sous-estiment la gravité et de la situation épidémique et du covid-19, l’autre, au contraire, veut donner les raisons de la prise de mesures contraignantes contre la circulation du virus.

Comment peut-on encore sous-estimer l’épidémie de covid-19 ? D’une part, le covid-19 peut laisser des séquelles durables (certains cas sont chroniques), et toute la population peut les avoir. On a parlé, trop à mon avis, de la question d’âge, mais aujourd’hui, la moitié des patients qui entrent en service de réanimation a moins de 65 ans. C’est faux de dire que cela ne concerne pas les jeunes. Non seulement des jeunes en meurent, ou en sont victimes avec séquelles, mais même s’ils sont asymptomatiques, ils peuvent contaminer leurs proches, eux plus vulnérables. Et indépendamment des contaminations, les personnes asymptomatiques sont impactées par le propagation du virus parce que n’importe qui peut être un jour accidenté de la route, ou encore avoir besoin d’être opéré pour une raison ou une autre, avoir le cancer, etc. et se retrouver en situation très tendue si aucun lit de réanimation n’est disponible.

Dans son interview du 14 octobre 2020, le Président Emmanuel Macron a eu raison de rappeler qu’il s’agit de protéger toute la population et pas seulement les plus vulnérables. D’ailleurs, l’impact économique et social est même peut-être plus grave chez les jeunes : emplois, sociabilité etc. Si la situation s’aggravait encore, la seule mesure possible serait le reconfinement, et les jeunes seraient alors très touchés par cette décision. Intéressant, c’est le témoignage du député alsacien Jean-Luc Reitzer, une sorte de ressuscité du covid-19, de miraculé du coronavirus. Il a fait sa rentrée parlementaire le 6 octobre 2020, applaudi de tous ses collègues (sur tous les bancs). Il avait quitté l’hémicycle en février 2020, et un mois après, il a été parmi les premiers malades du covid-19 (le premier parlementaire). Forme très sévère. Coma. Il en est sorti en mai. Convalescence. Et il raconte aujourd’hui à tout le monde qu’en mai, son médecin lui a annoncé la mort d’un jeune de 25 ans du covid-19, un autre de 35 ans. Le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire, aussi, peut en parler. Contaminé en septembre, il a répondu à ceux des auditeurs de la matinale de France Inter du 29 septembre 2020 qui minimisaient la maladie qu’il en gardait des séquelles et qu’il était incapable de refaire du sport, lui habituellement grand sportif. Cette saleté s’attaque à toute la population, c’est une erreur de se croire invincible. C’est simplement ne pas connaître cette maladie, ne pas avoir des proches ou soi-même atteints.

Le premier argument est celui de la liberté : on crie à la liberté ! On parle de liberté pour le port obligatoire du masque alors que c’est le minimum le moins contraignant pour éviter la circulation du virus. Évidemment, avec le couvre-feu, on s’attaque à plus grave, les soirées et fêtes nocturnes, les activités culturelles nocturnes, qui touchent surtout une certaine catégorie de Français (ceux qui peuvent veiller, ceux qui peuvent s’offrir des spectacles au théâtre, etc.). Bernard-Henri Lévy s’est scandalisé contre cette mesure qui réduit la liberté. Comme si on était en dictature (le fait même d’en parler prouve le contraire : essayez de le dire en Corée du Nord !).

La seule réponse à cet argument boiteux, c’est celle qu’a faite le professeur Gilbert Deray le 27 septembre 2020 sur LCI : « Je vous dis, je préfère qu’on me dise que je suis liberticide plutôt que d’avoir à enterrer mes patients. ». Avec cette phrase, tout est dit. C’est la seule réflexion que peut avoir un médecin respectueux de la santé de ses patients. Les autres, ceux qui minimisent l’épidémie, ce sont des imposteurs, car ils se moquent de votre avenir sanitaire. Que vaut la liberté lorsqu’on en est intubé en coma artificiel ? Ne serait-ce pas une société plus libre si aucun de ses membres n’était gravement atteint ?

Mais cet argument de liberté versus sécurité sanitaire, il n’est pas vraiment audible en fait. Quand il y a le feu dans une maison, on ne cherche pas à faire de la démocratie participative, on cherche surtout à savoir comment éteindre l’incendie.

En revanche, il y a un autre argument, qui, au contraire de celui de la liberté, est antagoniste, car il vise à soutenir les mesures sanitaires contraignantes. Et je trouve cet argument aussi mauvais que celui de la liberté. L’idée, c’est de ne pas mettre sous tension les services de réanimation, et, plus généralement, le système de santé français. C’était d’ailleurs la principale raison invoquée pour justifier le confinement du printemps.

Or, je trouve cet argument aussi douteux que celui de la liberté, aussi grave et inhumain que celui de la liberté. Celui de la liberté, c’était quoi finalement ? de préférer pouvoir trinquer tranquillement un soir entre amis au prix, j’insiste bien, au prix de plusieurs centaines, peut-être plusieurs milliers de vies humaines. C’est ce qui s’est passé en Suède et les familles des victimes sont loin d’être d’accord sur ce que certains osent en France appeler le "modèle suédois". Les Pays-Bas avaient aussi commencé à la suédoise, aujourd’hui, à cause d’une recrudescence épidémique, il est l’un des pays les plus restrictifs et contraignants. Parfois, certains apprennent de l’expérience. D’autres pas.

L’argument de la tension en réanimation, c’est finalement : soyez responsables pour le bien du personnel soignant. Bien sûr que le personnel soignant, plus encore aujourd’hui qu’il y a sept mois, est sous tension, épuisé, toujours impliqué, etc. Mais s’il faut faire des restrictions, des couvre-feux, des confinements, ce n’est pas pour les beaux yeux de l’infirmière, c’est pour réduire la casse humaine. Il faut rester toujours sur le fondamental : les valeurs humanistes.

Car l’argument des places en réanimation a rapidement un contre-argument : pourquoi n’y a-t-il pas plus de places en réanimation ? Mais y en aurait-il suffisamment que cela ne résoudrait rien. S’il n’y avait eu aucune mesure de restriction depuis février, ni masque, ni confinement, ni couvre-feu, combien y aurait-il eu de personnes en réanimation en même temps, en sachant que cela peut durer trois semaines, même plus, par patient ? On peut aussi faire un calcul général : si rien n’était fait pour stopper le virus, en absence de vaccin, cela signifierait que le virus s’arrêterait avec l’immunité collective, ce qui nécessiterait qu’environ 70% de la population soient contaminés. C’est-à-dire environ 45 millions de personnes. Mais on sait hélas que parmi ces personnes contaminées, il y aura une part qui sera hospitalisée, et parmi elle, une autre part en réanimation, et parmi ceux-ci, certains décéderaient. On ne connaît pas le taux de létalité (nombre de décès sur nombre de personnes contaminées) car il n’est connu qu’en fin d’épidémie, évidemment, mais si l’on prend une valeur très minimisée, de l’ordre de 0,3%, cela signifierait qu’on accepterait 135 000 décès.

Encore une nouvelle fois, le professeur Gilbert Deray a montré du bon sens lorsque, le 14 octobre 2020 sur France 5, il expliquait : bon, ok, on augmente le nombre de lits de réanimation, et alors ? 33% en meurt. On augmente aussi les places de cimetière ? Ce qu’il faut, c’est surtout ne pas remplir ces lits de réanimation.

Donc, l’argument de la tension en réanimation est un peu le même que celui de la liberté. Si jamais on n’avait pas de problème de places en réanimation, cela ne résoudrait pas le problème de l’épidémie sauf à accepter plusieurs dizaines voire centraines de milliers de décès supplémentaires. L’argument n’est donc pas le bon. L’argument, c’est qu’il faut éviter la progression du virus dans la population car ce virus fait des dégâts dans toutes les strates de la population, et cela tant qu’il n’y aura pas de vaccin fiable et efficace (c’est-à-dire, probablement pas avant un ou deux ans au mieux).

Dans la conférence de presse commune du 15 octobre 2020, à la fois le Premier Ministre Jean Castex et le Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran ont évoqué ce sujet des places en réanimation.

Jean Castex : « Je souhaite d’emblée clarifier un point : j’entends dire que la bonne réponse aurait été de créer massivement des lits supplémentaires en réanimation plutôt que de prendre des mesures de freinage de l’épidémie. C’est doublement faux : aucun système hospitalier ne serait capable de faire face aux conséquences d’une telle épidémie qui pourrait conduire à des dizaines de milliers d’hospitalisations graves si nous ne faisions rien pour l’enrayer ; et surtout, pour créer des lits, il ne suffit pas de s’équiper en matériel et en locaux, il faut aussi former des médecins et des personnels soignants spécialisés. C’est impossible en quelques mois, cela nécessite plusieurs années. Pour soulager nos soignants et réduire le nombre de malades, la seule vraie stratégie possible, c’est donc le freinage de l’épidémie par le respect strict des gestes barrières et la réduction des contacts et des interactions sociales. ».

S’exprimant aux côtés du Premier Ministre, Olivier Véran a déclaré également : « Un point sur la situation des hôpitaux. (…) Pourquoi est-ce que vous n’avez pas augmenté les lits de réanimation dans le pays ? On ne serait pas obligé d’avoir un couvre-feu si on avait 20 000 ou 30 000 de réa. D’abord, et chacun peut le comprendre, un anesthésiste réanimateur, c’est onze ans de formation. Nous avons supprimé le numerus clausus il y a deux ans. Mais auparavant, eh bien, il y avait des limitations du nombre de médecins en formation, ce qui est regrettable. (…) Notre objectif n’est pas d faire le plein des réas et notre objectif n’est pas d’avoir un nombre de réas extensible à l’infini. Il faut comprendre que pendant la première vague, pour 17 000 patients admis en réanimation, il y a eu 30 000 morts. Ce que nous voulons, c’est empêcher les cas graves. Et pour un cas grave en réanimation dont on parle dans les statistiques, il y a un certain nombre de cas moins graves, parfois, mais quand même perte du goût, de l’odorat, une toux importante et sévère, une fatigue résistante. Ces symptômes peuvent toucher des gens qui sont plus jeunes que les personnes qu’on trouve habituellement dans les services de réanimation. (…) Notre philosophie, c’est empêcher les cas graves et c’est donc être dans la prévention de l’évolution de cette épidémie. ».

Comme on le voit, l’argumentation n’est pas vraiment claire : non, il ne faut pas freiner l‘épidémie pour éviter les tensions du système de santé, il faut freiner l’épidémie pour avant tout réduire le nombre de décès de malades du covid-19, mais aussi des patients d’autres pathologies qui auraient besoin d’un service de réanimation (en hiver, les services de réanimation sont déjà proches de la saturation hors covid-19). C’est important de préciser cette nuance car sinon, on risque de répondre à côté. Le problème n’est pas le nombre de lits de réanimation, le problème, c’est le nombre de nouveaux cas de contamination : quand 30 000 personnes nouvelles sont contaminées, on s’attend, hélas, à ce que 100 ou 200 d’entre elles perdent leur vie dans les semaines qui viennent, et cela, c’est inacceptable, moralement et politiquement inacceptable !

C’est pourquoi il faut soutenir toutes les mesures qui permettront de réduire, efficacement tout le monde l’espère, la circulation du virus, au-delà de l’éthique de responsabilité individuelle et de l’éthique de solidarité.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (16 octobre 2020)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Nouvelle attestation de déplacement pour le couvre-feu à partir du 17 octobre 2020 (à télécharger).
Covid-19 : couvre-feu, liberté et réanimation.
Conférence de presse du Premier Ministre Jean Castex le 15 octobre 2020 sur l’application du couvre-feu (texte intégral et vidéo).
Interview du Président Emmanuel Macron le 14 octobre 2020 sur TF1 et France 2 (vidéo).
Emmanuel Macron et l’électrochoc du confinement nocturne.
10 ans après la loi anti-burqa, la loi masque-obligatoire.
Les supposés "bons" résultats de l’IHU Méditerranée du professeur Didier Raoult…
Covid-19 : Donald Trump, marathonman.
Le casse-tête sanitaire de Jean Castex.
Olivier Véran.
Le cap de 1 million de décès franchi.
Conférence de presse du Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran le 23 septembre 2020 à Paris (vidéo).
Finie, l’épidémie de covid-19 : vraiment ??
Karine Lacombe.
Claude Huriet.
Didier Raoult.
Madagascar : la potion amère du docteur Andry Rajoelina contre le covid-19.
Covid-19 : où est l’Europe de la Santé ?
Michel Houellebecq écrit à France Inter sur le virus sans qualités.
Covid-19 : le confinement a sauvé plus de 60 000 vies en France.
Du coronavirus dans les eaux usées ?
Le covid-19 n’est pas une "simple grippe"…
Le coronavirus de Wuhan va-t-il contaminer tous les continents ?

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20201015-coronavirus-covid.html

https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/covid-19-couvre-feu-liberte-et-227861

https://rakotoarison.canalblog.com/archives/2020/10/16/38593016.html








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