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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
24 novembre 2016

François Fillon : vers un gaullo-thatchérisme à la française ?

« Les électeurs ont donc une haute responsabilité : celle de choisir un vrai projet, un projet solide pour le pays, et celle de choisir un candidat digne de confiance, capable de fédérer au-delà de nos propres rangs. Quelle est la personnalité qui veut transformer le pays et qui peut rassembler ? Et plus encore, quelle est la personnalité qui transformera, rassemblera et garantira l’autorité de l’État et l’image de la France ? » (Palais des Congrès de Paris, le 18 novembre 2016).


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Entre les deux tours de la "primaire de la droite et du centre", tous les projecteurs se portent sur la personnalité et le programme de François Fillon qui a gagné largement le premier tour du 20 novembre 2016 avec 44,1%. Les soutiens nombreux qu’il a reçus en début de semaine pourraient même lui apporter une victoire éclatante au second tour (arithmétiquement, il pourrait atteindre entre 65 et 75%).

Comme je l’ai expliqué précédemment, les attaques répétées d’Alain Juppé sur le programme de François Fillon seront, à mon avis, contreproductives. Alain Juppé se prévalait d’une stature présidentielle et arbitrale indiscutable, montrait (grâce aux sondages) une sérénité à toute épreuve, et le changement soudain de comportement risque de lui coûter très cher : un écart entre la perception consensuelle que les gens ont de lui et ces attaques frontales peut laisser un malaise, mais aussi, l’idée que le Juppé-droit-dans-ses-bottes, arrogant et méprisant, n’est peut-être pas encore oubliée après vingt années de gestion bordelaise consensuelle.

On verra au second tour si ces attaques ont été efficaces ou pas. Sans doute dans l’électorat de centre, déjà acquis, mais probablement pas dans le cœur électoral de cette primaire.

Après tout, une explication parmi d’autres de ce résultat très élevé de François Fillon, cela pourrait être aussi la conséquence d’un antisarkozysme électoral très fort : l’idée aurait été d’éliminer Nicolas Sarkozy dès le premier tour, les électeurs, imaginant, à cause des sondages, Alain Juppé qualifié sans problème, se seraient tournés vers François Fillon pour que le troisième homme devînt le deuxième. Auquel cas, Alain Juppé resterait le favori, maintenant que Nicolas Sarkozy est hors course. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

L’autre hypothèse, communément admise dans les médias, c’est que la droite de la "bourgeoisie de province", celle des petits commerçants, celle de la "France qui travaille", a triomphé le 20 novembre 2016 et que François Fillon en est le meilleur représentant.

Si l’on compare de près les deux programmes (programme d’Alain Juppé ici ; programme de François Fillon là), on constate quand même que la différence est ténue.

Certes, dans le programme de François Fillon, le chapitre européen est un peu léger et l’environnement, l’un des enjeux du monde moderne, y est carrément absent !

Sa politique européenne ? Le positionnement est assez flou car il est à la fois partisan d’une intégration politique de la zone euro et d’un plus large souverainisme : « C’est être profondément européen que de refuser d’assister impuissant à l’effondrement du rêve d’unification du continent justifié par les 60 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale. » (28 août 2016). Son objectif est très ambitieux : « Ma France a vocation à être la première puissance européenne avant dix ans parce qu’elle en a tous les atouts et que son abaissement n’est lié qu’à la résignation de ses dirigeants et à l’égoïsme de tous ceux qui profitent d’un système qui avantage les rentiers et ceux qui ne prennent aucun risque. » (28 août 2016).

Mais le principal est partagé. L’idée d’un "choc libéral" pour libérer les énergies et les initiatives économiques et retrouver le "plein emploi" (les deux candidats osent utiliser cette expression) est acceptée par eux deux. Tout est ensuite une question d’ampleur (où met-on le curseur ? mais le curseur est à peu près le même).

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Et là, incontestablement, d’un point de vue à la fois politique et intellectuel, Alain Juppé a une supériorité sur François Fillon. Car le vrai clivage se fera sur la méthode. Une méthode brutale, "à la Thatcher", ça passe ou ça casse, et une méthode plus douce, plus à l’écoute et à l’explication. Entre un management directif et un management participatif. Parmi les pancartes des supporters de François Fillon, on peut lire : "Casser la baraque avec Fillon". C’est assez éloquent, et c’est revendiqué (voir plus loin).


Psychorigide ?

Sans doute l’argument qui devrait marquer le plus (en principe) serait de parler d’un supposé "psychorigidité" de François Fillon. Le même que celui qui a fait sortir toute la jeunesse dans les rues à cause du CPE de Dominique de Villepin au printemps 2006. La question reste donc : la France peut-elle se permettre d’aller à l’affrontement social généralisé ? Je n’en suis pas sûr. Alain Juppé, fort des mauvais souvenirs de décembre 1995, éviterait à l’évidence l’enlisement et la paralysie totale du pays.

François Fillon veut faire d’ailleurs de ce tempérament, de son manque de charisme, de sa persévérance de tortue, un atout : « La raison contre les passions et les illusions, c’est ma marque de fabrique. Je n’en changerai pas car le but que je poursuis c’est le renouveau de la France, pas la consécration de mon ambition personnelle. » (28 août 2016).

L’autre question est : François Fillon serait-il le meilleur candidat LR à l’élection présidentielle de 2017 ? Impossible de vraiment y répondre avant l’élection elle-même, mais les premières réactions des responsables de gauche, visiblement reprenant espoir de ne pas être éliminés inéluctablement dès le premier tour, montrent que rien n’est joué pour "Les Républicains" : la désignation du candidat LR le 27 novembre 2016 ne signifierait pas automatiquement son élection à la Présidence de la République. C’est essentiel de rester dans cette prudence : les sondages n’ont aucune vocation prédictive.

À ce jeu de rôle, Alain Juppé paraît avoir encore les meilleurs atouts pour figurer au second tour. Pour une raison que nul ne lui conteste : son autorité et sa stature sont incontestables. Alors qu’il y a eu des doutes sur les capacités de François Fillon a réellement suscité l’enthousiasme populaire au-delà du seul électorat de la primaire LR.

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Par ailleurs, dans ce jeu de rôle, François Fillon présente une certaine contradiction dans l’image qu’il peut donner : un libéralisme économique débridé qui pourrait rendre obligatoire dans certaines entreprises jusqu’à 48 heures de travail hebdomadaire (au lieu des 35 de la loi actuelle) associé à un conservatisme sociétal qui va à l’encontre de ce libéralisme. L’idée de vouloir par exemple autoriser le retour à l’uniforme dans les écoles est un concept plus proche d’une planification étatique de type soviétique voire maoïste que d’un libéralisme de type thatchérien.


Gaulliste ?

Les relations internationales, qui sont un thème peu porteur dans une élection nationale, seront aussi tributaires de la différence de personnalité. On a dit François Fillon plus proche de Vladimir Poutine et même de Bachar El-Assad qu’Alain Juppé. Il est pourtant fort probable que le Quai d’Orsay restant ce qu’il est, il n’y aura pas d’inflexion supérieure à celle que les États-Unis vont forcément faire avec l’arrivée de Donald Trump.

Où est le gaullisme dans tout cela ? À la vérité, le gaullisme est mort le 28 avril 1969. Il peut y avoir une inspiration gaulliste, voire séguiniste, mais de gaullisme appliqué à la situation de 2016, cela ne veut pas dire grand chose, car le gaullisme était avant tout un pragmatisme soutenu par quelques idées fortes comme l’indépendance de la France mais aussi l’intérêt de la France (et cet intérêt doit passer aussi par le délégation de sa souveraineté pour constituer un bloc européen puissant face aux États-Unis, à la Chine, à l’Inde, à la Turquie, à la Russie, etc.). Personne ne peut dire comment réagirait De Gaulle avec les enjeux d’aujourd’hui, sauf ceux qui veulent faire de la petite récupération. Même Philippe Séguin, qui, comme François Fillon, avait voté contre le Traité de Maastricht, avait par la suite accepté l’idée d’une monnaie unique, grâce à laquelle la France avait évité une catastrophe monétaire lors du krach de septembre 2008.

Sur la politique extérieure, voici ce qu’en pense François Fillon : « La France n’est pareille à aucune autre Nation. Son Histoire, les conditions de son unification, la profondeur de sa culture, sa géographie, les épreuves qu’elle a traversées en ont fait une Nation unique. Notre alignement sur la politique étrangère américaine, notre effacement de la scène internationale, notre soumission au processus délétère de décision européen, générateur de petits compromis médiocres, ne sont pas compatibles avec les aspirations des Français et avec la place que la France occupe encore dans le cœur de nombreux peuples à travers le monde. Nous devons reprendre le contrôle de notre destin. » (28 août 2016).


Libéral ?

Revenons au supposé "gaullisme social" de François Fillon (expression qui ne veut rien dire par ailleurs). Le responsable du programme de François Fillon est un ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Il s’appelle Hervé Novelli, créateur du statut de l’auto-entrepreneur, et il est un "authentique" libéral, faisant partie des proches d’Alain Madelin à l’époque de Démocratie libérale (ex-PR).

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Pour François Fillon, la liberté est effectivement l’élément clef de son action : « Parmi mes concurrents, je suis celui qui assume vraiment la première valeur de notre devise républicaine. Et d’ailleurs, si cette valeur de la liberté n’est pas en nous, si elle n’est pas portée par la droite, alors qui la portera ? Les socialistes, qui de tout temps ont préféré l’égalitarisme mou ? L’extrême droite, dont le projet économique est un copier-coller de celui de l’extrême gauche ? Tous les pays autour de nous qui ont réussi à relancer leur croissance et l’emploi ont utilisé le levier de la liberté. Tous ceux qui ont échoué, ont échoué pour avoir préféré l’uniformité. Ah la liberté ! Elle qu’on oppose stupidement à l’égalité alors qu’il existe en chaque être humain une singularité qui ne demande qu’à briller. (...) Je parle de liberté, oui, et j’en parle pour les sans grade, les sans carnets d’adresse, les oubliés, les déclassés, les humiliés, les courageux, bref, ceux pour qui la liberté est une opportunité de casser le plafond de verre qui fige leur destin ! » (18 novembre 2016).

Rejetant le procès en "libéralisme", François Fillon s’affirme social avec ses mesures libérales : « La liberté n’est pas sociale répètent sans réfléchir depuis des décennies les socialistes. "Ce qui est social" disait Tony Blair "c’est ce qui crée de l’emploi". Il avait raison. Et avec ce raisonnement la Grande-Bretagne est passée devant nous en devenant la 5e puissance économique du monde avec un taux de chômage de 5%. Qu’à cela ne tienne, nos "experts en tout" nous diront que c’est au prix de la précarité. Mais nous, nous avons la précarité mais pas les emplois ! Nous, nos jeunes se précipitent à Londres pour y réussir ce que notre bureaucratie refuse de les laisser faire ! Oui mon programme est social parce qu’il veut rendre à chaque Français la dignité que seul peut offrir le travail. Oui mon programme est social parce que seule la liberté permet l’innovation et sans innovation, une société est condamnée. On ne crée pas sous la contrainte. C’est vrai pour les artistes comme pour les innovateurs. Sans liberté, il y aura toujours plus de pauvres et toujours plus d’injustice sociale. » (28 août 2016).


Ambiteux ?

Assurément, François Fillon est ambitieux et même, a le tempérament de l’ambitieux transi. Deux exemples : sa réaction très négative lorsqu’il a été remercié par Jacques Chirac du gouvernement en 2005, ce qui l’a plongé dans un sarkozysme de circonstance (qui l’a porté vers Matignon). Et en 2010, il a ferraillé pour empêcher que Jean-Louis Borloo lui succédât.

Certains ont témoigné que ce fut Édouard Balladur, que François Fillon avait soutenu contre Jacques Chirac en 1995, qui lui conseilla en 2010 de tout faire pour rester à Matignon. Aujourd’hui, il semble ne pas être comptable du quinquennat de Nicolas Sarkozy alors qu’il en fut le premier exécuteur, un peu à la manière de Nicolas Sarkozy qui avait réussi à convaincre en 2007 qu’avec lui, c’était la "rupture" alors qu’il était Ministre de l’Intérieur sortant !

François Hollande, qui se revendique socialiste, fait du social-libéralisme et François Fillon, qui se revendique gaulliste et séguiniste, fait aussi du social-libéralisme. Aujourd’hui, médiatiquement, il y a incontestablement un "moment Fillon". Je ne sais pas s’il va durer au-delà du 27 novembre 2017. Entre septembre 2011 et juin 2012, il y a eu un "moment Hollande". On a vu que c’était court et ce que cela a donné par la suite.

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François Fillon veut justement enrayer cet immobilisme dû à l’esprit politicien des candidats élus en disant les choses clairement : arrivera-t-il à se faire élire sur cette base seule, celle du sang et des larmes, celle de la "déprime" pour reprendre la petite phrase assassine de Nathalie Kosciusko-Morizet lors de sa conclusion du troisième débat le 17 novembre 2016 en souhaitant en finir avec « la revanche, la nostalgie et la déprime » pour fustiger respectivement Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon.

Pourquoi "déprime" ? Parce que François Fillon pèche sans doute en forçant trop les traits noirs du pays : « 6 millions de chômeurs ; 2 200 milliards de dettes ; des quartiers déglingués par la délinquance, la drogue et le chômage ; des cités interdites à la police ; des campagnes abandonnées ; des classes moyennes et des familles qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois ; les plus beaux actifs de la France rachetés par l’étranger ; l’intégrisme qui submerge les musulmans de France et les votes extrémistes qui gangrènent notre société : on ne tiendra pas longtemps comme cela. Lorsque je dis que le cœur du mal français relève d’un moteur économique en sous-régime, incapable de créer de la croissance et de soutenir le pouvoir d’achat, lorsque je dis que le plein emploi est une priorité vitale qui réclame toutes les ruptures, lorsque que je répète que la faillite nous guette, bref, lorsque j’affirme qu’il faut casser la baraque pour la reconstruire autrement, on me rétorque que je vais trop loin… » (18 novembre 2016).


Anti-système ?

Casser la baraque, pour François Fillon, cela signifie avant tout casser le système, ou plutôt, le transformer : « Tout est encadré, nivelé, passé à la moulinette d’une logique pernicieuse : mieux vaut la paperasse que l’audace, mieux vaut le chômage et les 3 000 pages du code du travail que l’assouplissement de l’emploi, mieux vaut le diktat syndical que le référendum d’entreprise, mieux vaut un champ en jachère que quelques arpents non déclarés, mieux vaut les écrous administratifs que la responsabilité, mieux vaut une circulaire qu’une initiative… Eh bien non : mieux vaut le risque d’oser que l’uniformité dans la médiocrité. Voilà ce que je crois et voilà ce que m’ont dit tous les salariés et agents publics. C’est ce système que je veux changer en redonnant au pays sa liberté ! » (18 novembre 2016).

Le point essentiel du programme de François Fillon pour retrouver une marge une manœuvre, c’est de réduire la voilure de l’État pour réduire les risques  de dépendance financière : « Pas d’échappatoire : nous sommes 66 millions de Français dans un monde de 7 milliards d’habitants assoiffés de réussite, et personne ne nous fera de cadeaux, ni monsieur Xi Jinping, ni monsieur Trump. Pas de dérobade : avec notre montagne de dettes, nous glissons vers la faillite. Le temps du dumping monétaire ne durera pas éternellement. Chaque point d’augmentation des taux d’intérêts scellera un peu plus notre dépendance à l’égard des marchés financiers, du Qatar et autres fonds de pensions américains. (...) Notre seule marge de manœuvre réside dans notre capacité à travailler plus, à travailler tous, à dépenser moins et à nous saisir de toutes les potentialités économiques qu’ouvrent les technologies et les ruptures scientifiques dont l’esprit français est capable. » (18 novembre 2016).


Un candidat soutenu par la base contre un candidat soutenu par …"l’etablishment" ?

Les attaques récentes d’Alain Juppé contre François Fillon vont probablement se révéler inefficaces. Deux cent quinze parlementaires l’ont déjà fait savoir ce mercredi 23 novembre 2016, la veille au soir de l’unique débat de cet entre deux tours particulièrement étonnant (diffusé sur TF1, France 2 et France Inter ce jeudi 24 novembre 2016 à 21 heures). L’audience de ce débat donnera une idée de la participation au second tour… et les chances de victoire des deux candidats en lice.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (24 novembre 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
François Fillon, gaullo-thatchérien ?
Programme de François Fillon pour 2017 (à télécharger).
Discours de François Fillon à Sablé le 28 août 2016 (texte intégral).
Discours de François Fillon à Paris le 18 novembre 2016 (texte intégral).
Programme de François Fillon pour 2017 (à télécharger).
François Fillon, pourquoi est-il (encore) candidat en 2016 ?
Débat avec Manuel Valls.
Force républicaine.
Discours du 30 mai 2015 à la Villette.
Philippe Séguin.
Alain Juppé peut-il encore gagner ?
Le programme d’Alain Juppé (à télécharger).
Premier tour de la primaire LR du 20 novembre 2016.
Tout savoir pour participer à la primaire LR (bureaux de vote, charte, guide électoral).
Sondage OpinionWay pour Atlantico publié le 16 novembre 2016 (à télécharger).
Troisième débat de la primaire LR 2016 (17 novembre 2016).
Deuxième débat de la primaire LR 2016 (3 novembre 2016).
Premier débat de la primaire LR 2016 (13 octobre 2016).
Nicolas Sarkozy.
Nathalie Kosciusko-Morizet.
Jean-François Copé.
Jean-Frédéric Poisson.
Bruno Le Maire.
L’élection présidentielle 2017.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20161122-fillon.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/francois-fillon-vers-un-gaullo-186837

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2016/11/24/34603686.html




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