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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
15 novembre 2023

Les gilets jaunes, cinq années plus tard...

« Ce sont tous des enracinés, ils aiment leur pays, ils y travaillent, ils sont nombreux à avoir du mal à boucler leurs fins de mois, ils pratiquent la solidarité de proximité. Certes, ils ne sont pas des habitués des avions, ils ignorent la "jet-society". Ce ne sont pas des pauvres au sens habituel du terme, car chez eux on retrouve le médecin de campagne, l'artisan, l'ouvrier, l'infirmier, le maire rural. Ces gilets jaunes, vous les rencontrez dans vos provinces mais aussi dans les périphéries des grandes villes d'où ils sont rejetés à cause du coûts des loyers. » (Charles Millon, décembre 2018).




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Cela fait cinq ans maintenant, le 17 novembre 2018, que le mouvement des gilets jaunes a démarré avec une force et virulence inédites dans la société française. Personne ne l'avait vraiment prévu sinon les Cassandre professionnelles qui prédisent en permanence le Grand soir ou l'apocalypse à longueur de discours. Ce mouvement social est sans doute le seul qui restera depuis le début de la Cinquième République avec la révolte étudiante de mai 1968.

À la différence de cette dernière, qui fut de courte durée et de forte intensité (deux mois et demi environ), le mouvement des gilets jaunes ne s'est jamais vraiment achevé (il reste encore des nostalgiques) même s'il s'est très étendu en longueur (en gros, l'année scolaire 2018-2019) avant de retomber sur des crises majeures sociales et économiques (première réforme des retraites, crise du covid-19, guerre en Ukraine, etc.).

Comme le mouvement social initié par les salariés de Lip à Besançon il y a cinquante ans, les gilets jaunes sont apparus par la base, initialement sans contrôle d'aucune officine politique. La cause principale de ce mouvement était la mise en place d'une taxe écologique supplémentaire sur l'essence, taxe qui avait été "installée" par le couple François Hollande (à l'Élysée) et Ségolène Royal (à l'Écologie), et Emmanuel Macron n'avait pas anticipé les conséquences sociales de cette bombe à retardement.

Plus généralement, la réaction du gouvernement dans les premiers jours voire premières semaines a été plus qu'inconséquente car il n'a pas pris en compte l'ampleur de l'angoisse sociale, cette angoisse de la fin de mois alors qu'on lui parlait de la fin du monde avec la transition écologique. Il a fallu attendre le 10 décembre 2018 et le changement de nature de ce mouvement, beaucoup plus violent, pour que le Président de la République annonçât, dans une allocution télévisée vue par 23 millions de Français, un plan d'aide financière en guise de cadeau de Noël (évalué à une quinzaine de milliards d'euros). Mais c'était trop tard puisque la seule revendication politique commune des gilets jaunes était devenue la démission d'Emmanuel Macron !

À l'origine, le mouvement était non-violent. Ce n'était pas celui de précaires mais de salariés ou petits entrepreneurs qui travaillaient dur, qui se levaient tôt le matin, c'étaient eux qui ont protesté. Ils ne faisaient pas la grève, c'étaient des travailleurs, mais se montraient sur les ronds-points le week-end, pendant leurs jours de congé, pour sensibiliser les Français. Des gens qui bossaient et qui n'en pouvaient plus des taxes et impôts, incapables de terminer le mois, et plutôt en colère contre d'autres rémunérés à pas grand-chose. En outre, pour résumer crûment les choses, le profil du gilet jaune était très éloigné de celui de l'émeutier des banlieues de juin-juillet 2023 (cela a son importance). Selon certains sondages, il y avait parmi les gilets jaunes une surreprésentation des électeurs de Marine Le Pen de 2017.

C'était un mouvement qui n'a été anticipé évidemment pas par le gouvernement mais non plus par aucune organisation politique ou syndicale. Cette spontanéité a fait sa grande popularité (les Français se sont identifiés à eux pour la plupart) mais aussi sa faiblesse, son manque d'organisation, son incapacité à maintenir l'ordre au contraire des centrales syndicales dans leurs manifestations.

D'ailleurs, la sociologie des premiers manifestants sur les ronds-points était plutôt de type poujadiste : petits commerçants ou salariés de classe moyenne qui en avaient ras-le-bol des lois, de l'État, de la réglementation, etc. qui les empêchaient de se projeter financièrement dans leur vie à venir malgré leur travail. Elle était naturellement vouée à l'antiparlementarisme et plus généralement à une réaction anti-classe politique puisque celle-ci n'a pas réussi, depuis des décennies, à résoudre les problèmes économiques (en gros, depuis le premier choc pétrolier en 1973). Rappelons en passant que Jean-Marie Le Pen a commencé sa vie politique en se faisant élire très jeune député sur la vague poujadiste en janvier 1956 (à 27 ans). Il faut aussi rappeler le contexte politique de l'époque : en juillet 2018, l'affaire Benalla avait éclaté et cela a marqué le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, c'était le premier incident de son mandat.

Au-delà de l'aspect politique, il y avait un aspect social important à prendre en compte, comme c'est le cas de la plupart des mouvements sociaux de grande ampleur d'ailleurs : c'est la solidarité et la convivialité qui se dégageaient de ces moments de partage. Chaque week-end, des personnes qui ne se parlaient jamais se sont retrouvées, se sont même appréciées dans ce même mouvement. Ce mouvement a créé beaucoup de lien, et peut-être même a construit des couples et des familles (?).

Toutefois, la colère n'est jamais bon-enfant. Très vite, le mouvement s'est transformé en une sorte de référendum permanent contre Emmanuel Macron au point de voir dresser sur des ronds-points des guillotines. Cet extrémisme de communication ne pouvait faire durer la sympathie populaire évidente des premiers jours. Les manifestations étaient maladroites car sans service d'ordre, sans autorisation préfectorale. Les gilets jaunes n'étaient pas habitués aux manifestations.

Si la déclaration et l'autorisation préfectorales sont nécessaires, c'est justement pour que l'État puisse assurer dans de bonnes conditions l'ordre dans les manifestations et donc assurer la sécurité physique des manifestants. Celles des gilets jaunes, tous les samedis, étaient sans itinéraire fixe, parfois à itinéraire multiple, sans prévisibilité et surtout, noyautées par des casseurs professionnels qui sont allés jusqu'à vandaliser l'Arc-de-Triomphe ou tenter d'entrer dans des ministères. Pendant quelques semaines, d'ailleurs, comme en mai 1968, le pouvoir a eu certainement peur et c'est à ce moment que le mouvement des gilets jaunes a été récupéré par les militants de Jean-Luc Mélenchon, trop contents d'y voir les prémices du Grand soir alors qu'ils l'appelaient de leurs vœux depuis la première année de la macronie sans aucun résultat.

Inutile de dire que cette violence récurrente des gilets jaunes a discrédité définitivement leur mouvement, bien malgré eux en général puisqu'elle n'était le fait que d'une partie seulement d'entre eux.

Si le pouvoir a mal réagi dans les premiers jours, parce qu'Emmanuel Macron était un OVNI dans le paysage politique, ce dernier a su réagir au bout d'un mois en apportant une réponse très novatrice. Il s'agit des fameux grands débats. Les premiers furent des exercices de communication inédits et exceptionnels d'un Président de la République : au milieu d'un public trié (par exemple, des élus locaux d'un département), Emmanuel Macron répondait sans note à toutes les questions, remettait en perspective les sujets, les enjeux, expliquait les difficultés, montrait beaucoup d'empathie, et cela pendant sept heures en continu, ou même plus !

C'est là qu'on a pu comprendre comment Emmanuel Macron non seulement a été élu Président de la République à 39 ans, mais aussi comment il a su se frayer, dans le monde économique et politique depuis sa sortie de l'ENA, en se faisant ouvrir mille portes de dirigeants ébahis par un esprit si brillant.

On pourra penser ce qu'on veut (moi-même j'avais écrit au début que c'était une idée qui me paraissait peu pertinente voire dangereuse pour la démocratie), dire que les grands débats étaient une sorte de cours de rattrapage de vingt ans d'expérience d'une vie d'élu local qu'il n'avait jamais eue, que c'étaient très hypocrites car de tous ces cahiers de doléances, parfois qui n'ont jamais été lus, il n'en est rien résulté, c'est quand même en raison de cette habile idée cela que le mouvement s'est étiolé et s'est poursuivi seulement avec des activistes violents et des politiciens professionnels de la récupération, à l'extrême droite ou à l'extrême gauche.

Une des caractéristiques du mouvement des gilets jaunes a été la violence. Celle de ceux qui manifestaient sur les ronds-points, mais la colère aussi en miroir de certains automobilistes bloqués, enfin, la violence des casseurs dans les manifestations en particulier parisiennes. Le bilan humain est terrible puisqu'il est de 11 personnes décédées (en mai 1968, il n'y a eu aucun mort) : dix au cours des barrages routiers entre le 17 novembre 2018 et le 21 décembre 2018 (trois gilets jaunes et sept conducteurs dont les familles de trois ont été révoltées de voir leurs disparus être récupérés par les gilets jaunes) et une onzième personne, une octogénaire marseillaise qui est morte le 18 décembre 2018 d'une insuffisance respiratoire probablement après avoir été blessée par une grenade lacrymogène lancée par les forces de l'ordre alors qu'elle refermait les volets de son appartement.

Des députés de la majorité disaient le 22 novembre 2018 sur France Info qu'ils étaient désemparés. Ainsi, Valéria Faure-Mutian (LREM) : « On n'est pas sur la même longueur d'onde : ils ont des sentiments, nous des arguments, ça ne colle pas ! ». Florian Bachelier (LREM) : « Sous beaucoup de gilets jaunes, les chemises brunes sont de plus en plus visibles. ». Quant à Christophe Castaner, Ministre de l'Intérieur à l'époque, à qui on a reproché d'avoir fait éborgner des manifestants par des policiers, il répondait le 15 janvier 2019 dans "Le Point" : « Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des gilets jaunes. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense de la République, de l'ordre public. ».

Maire de Béziers depuis 2014, Robert Ménard estimait, en décembre 2018 : « Au fond, les gilets jaunes réclament le droit d'exister, de vivre ; ils ont besoin de retrouver une certaine forme de fierté dont on les a dépouillés. Ils détestent, à juste raison, l'arrogance d'une grande partie du pouvoir politique et médiatique qui les regarde avec une vrai condescendance. C'est une question de dignité : les gilets jaunes demandent à pouvoir vivre de leur travail, à être reconnus et respectés. C'est enfin une question d'identité : ils ont l'impression que leur pays ne ressemble plus à ce qu'il était et ils ne l'acceptent pas. ».

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La spontanéité et la sincérité du mouvement des gilets jaunes se sont aussi vite écrasées contre le mur des considérations de fond et d'organisation.

De fond : que revendiquaient les gilets jaunes ? À l'origine, une baisse des taxes, des impôts, pour permettre de vivre décemment quand on travaille et qu'on a un petit salaire. Mais très vite, les revendications ont évolué vers d'autres enjeux, comme celui de la désertification des services de l'État, notamment dans les campagnes. Or, ces nouvelles revendications, tout à fait justifiées, qui pouvaient réagir à la fermeture d'un hôpital, d'un bureau de poste, d'un gare, etc. allaient finalement dans le sens opposé aux premières revendications. En gros, les revendications ont évolué dans deux injonctions contradictoires : on veut moins d'impôts et plus de services publics ; moins d'État et plus d'État !

Il n'échappe évidemment à personne que si on installe plus de services publics (ou qu'on en désinstalle moins), il faut plus de recettes de l'État et d'une manière ou d'une autre, plus d'impôts. Cet apparent paradoxe avait tout de suite trouvé sa voie de sortie : remettre l'ISF, devenue une mesure phare des gilets jaunes (un peu aidée par les mélenchonistes). Cette mesure ne résoudrait pas grand-chose financièrement, car les montants ne sont pas de même ordre, mais l'idée de faire payer les riches est toujours populaire (beaucoup moins populaire est la méthode pour définir ce qu'est être riche).

D'organisation : ne pas comprendre ce que revendiquaient les gilets jaunes, c'était aussi ne pas comprendre qui revendiquaient quoi. L'absence d'organisation et surtout, l'absence de représentation ont particulièrement handicapé, sur le plan politique, les gilets jaunes. Le mot commun était négatif et pas constructif : ils n'étaient pas contents, ils voulaient la démission d'Emmanuel Macron, ça d'accord... mais après, qu'est-ce qu'il fallait faire ? qui mettre au pouvoir ? quelles mesures prendre ? Chacun y allait avec sa sauce personnelle, parfois très contradictoire les unes avec les autres.

Ce qui a contribué à la popularité, c'était aussi l'aspect marketing très réussi : le gilet jaune en tant que signe de reconnaissance. Étant donné que les gilets de secours sont obligatoires de chaque véhicule, c'était assez facile d'en faire un signe de ralliement. Mais être gilets jaunes, c'était possible pour tout le monde. Tout le monde pouvait se revendiquer des gilets jaunes et défendre sa chapelle de son côté, si c'était pour casser le gouvernement.

Gilet jaune n'a jamais été une appellation d'origine contrôlée, tout le monde peut s'en revendiquer, il n'y a pas d'examen de passage ni même de cotisation pour être reconnu comme gilet jaune, ce n'est qu'une autodéclaration personnelle. Beaucoup d'individus en mal de notoriété politique ont d'ailleurs foncé dans cette brèche pour se présenter comme des leaders de gilets jaunes, sans plus de succès que leur vie politique antérieure, du reste ! (Je pense par exemple à Florian Philippot qui a tenté de poursuivre le mouvement des gilets jaunes avec la vague complotiste et antivax en période du covid-19, avec le succès qu'on sait).

Plus grave est l'absence de représentants légitimes des gilets jaunes. Dans les mouvements spontanés, des personnalités se dégagent naturellement. C'était le cas de Charles Piaget dans le conflit Lip, pour reprendre l'exemple du début. Représenter légitimement, cela nécessitait forcément voter pour des représentants. Mais dans quel cadre alors qu'il n'y avait aucune structure ? Faux, en fait, beaucoup de structures, associatives, sont apparues pour tenter d'organiser le mouvement mais seulement de façon locale et anecdotique.

Parallèlement, comme ce mouvement était très populaire à ses débuts, il a bénéficié dès le début d'une très large couverture médiatique et journalistique. Ainsi, au fil des journées et des semaines, certains gilets jaunes, "bons clients" pour les télévision car s'exprimant clairement, revenaient de manière récurrente jusqu'à atteindre une certaine notoriété nationale.

Ceux-là, plus connus que d'autres auraient pu tenter de fédérer ce mouvement mais les rares tentatives ont toutes échoué pour une raison simple : tout gilet jaune qui se distinguait trop se faisait éjecter du mouvement (cela signifiait : se faire agresser dans la rue, se faire insulter, être menacé de mort, etc.). On peut imaginer, la guillotine en moins (quoique...), l'atmosphère de la Révolution qui a avalé plus ses leaders un peu trop influents que ses adversaires politiques.

Parmi les personnalités de gilets jaunes, connues parce qu'elles étaient gilets jaunes médiatisés mais aussi par leur action sur Internet (réseaux sociaux), on peut en citer quelques-unes, comme Priscilla Ludovsky, Éric Drouet, Maxime Nicolle, Benjamin Cauchy, Jacline Mouraud... et j'ai gardé pour la fin Ingrid Levavasseur qui, à 31 ans, avait vraiment tout pour être une leader des gilets jaunes, un capacité extraordinaire à parler dans un micro, une histoire personnelle très émouvante (caissière, opératrice téléphonique, aide-soignante), une femme (cela comptait aussi), etc.

Le 10 décembre 2018 est paru un sondage réalisé par IPSOS qui a montré qu'une liste des gilets jaunes pouvait atteindre 12% des sondés. C'était une petite révolution dans le paysage politique (qui empiétait surtout sur les plate-bandes du RN et de FI). Il est vrai que le scrutin européen, à la proportionnelle nationale, se prête bien aux listes des mouvements nouveaux, sans avoir besoin d'alliance politique.

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En janvier 2019, Ingrid Lavavasseur a commencé à envisager de faire une liste de gilets jaunes pour les élections européennes de mai 2019, soutenue par Bernard Tapie (qui était prêt à apporter la logistique) et Alexandre Jardin. Critiquée par les autres gilets jaunes, Ingrid Levavasseur a dû renoncer après avoir été violentée dans une manifestation le 17 février 2019 à Paris. Elle est devenue chroniqueuse sur RMC en 2021 après avoir été élue conseillère municipale d'opposition pendant un an et demi à Louviers, sa ville natale (celle dont le maire fut Pierre Mendès France) sur une liste FI.

Le 26 mai 2019, les électeurs français ont pu choisir aux élections européennes entre deux listes se revendiquant des gilets jaunes, parmi de très nombreuses listes : la liste Alliance jaune, conduite par Francis Lalanne, qui a obtenu 0,54% des voix, et la liste Évolution citoyenne, conduite par Christophe Chalençon, qui a obtenu 0,01%. On est loin des 12% initiaux dans les sondages, même si certains gilets jaunes ont été intégrés dans des listes de partis traditionnels, celles de Debout la France (Benjamin Cauchy), des Patriotes, de l'UPR et du PCF dont aucune n'a recueilli d'élu.

Le nom qu'avait choisie Ingrid Levavasseur pour sa liste était Rassemblement d'initiative citoyenne (RIC) pour reprendre le sigle du référendum d'initiative citoyenne, l'une des rares revendications communes des gilets jaunes après quelques semaines de mouvement. Le 4 octobre 2023, le Président Emmanuel Macron a proposé d'assouplir les conditions du référendum d'initiative partagée (RIP) créé en 2008 pour permettre une meilleure prise en compte de la voix populaire. Ce projet, qui est encore loin d'être adopté, est peut-être la seule réelle conséquence institutionnelle du mouvement des gilets jaunes.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (12 novembre 2023)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Les gilets jaunes, cinq années plus tard...
Les gilets jaunes, alibi à la violence haineuse ?
Gilets jaunes : le syndrome du Fouquet’s.

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20231116-gilets-jaunes.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-gilets-jaunes-cinq-annees-plus-251126

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2023/11/14/40107192.html




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