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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
1 juin 2017

Emmanuel Macron et la fierté nouvelle d’être Français ?

« Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général De Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du Président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. » (Emmanuel Macron, le 8 juillet 2015).



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Comme c’est étrange ! Comme j’ai l’impression que l’histoire de France s’est remise en marche depuis quelques semaines. Après cinq ans de honte, d’immobilisme et de dogmatisme. Après cinq mois d’une campagne présidentielle stressante et anxiogène. C’est comme le retour du soleil après la pluie diluvienne d’un orage. Le ciel s’éclaire. On serait presque tenté de reprendre la phrase de Jack Lang qui avait osé proclamer le 10 mai 1981 : « Les Français ont franchi la frontière qui sépare la nuit de la lumière. ». Il reste encore des flaques d’eau.

Cette impression que toutes les choses qui allaient mal, toutes les mesures stupides, tout va être remis en ordre, remis à l’endroit : les rythmes scolaires, la réforme du collège, la retenue à la source de l’impôt sur le revenu, le compte pénibilité, etc. Cette impression que la raison l’a emporté le 7 mai 2017, et qu’on va enfin gouverner intelligemment, sans se moquer des Français, sans s’intéresser uniquement à un parti, qu’on va enfin œuvre pour le seul intérêt général.

Faut-il rajouter les superlatifs à ceux des médias ? Pourquoi pas ? Les miens le sont parce qu’ils s’en étonnent, parce qu’il y a un an, je n’aurais pas imaginé une seconde ce cours des événements. Parce que le pire n’est jamais certain.

Au cours de la campagne présidentielle, j’avais trouvé des airs bonapartistes à Emmanuel Macron. Ce n’est pas pour lui faire l’injure de n’être pas républicain, je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet, mais la comparaison pourrait porter sur son tempérament, sa folle audace, sa grande capacité de travail, son sommeil très court, son destin souriant, sa précocité aussi, sa manière à conquérir à la hussarde un Élysée imprenable, réservé aux vieux soutiers du navire démocratique.

La première photographie de cet article, prise lors de son avancée aux Champs-Élysées vers l’Arc-de-Triomphe de la Place de l’Étoile, saluant une foule (clairsemée), entouré des motards et des cavaliers, avait déjà cette ressemblance bonapartiste. Un cheval indocile donnait le change pour en faire une nouvelle image d’Épinal. La ressemblance avec les tableaux de Gros et surtout de Vernet représentant le général Napoléon Bonaparte conduisant ses troupes sur le pont d’Arcole, le 17 novembre 1796, est frappante.

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Le capitaine Joseph Sulkowski, qui fut l’aide de camp de Bonaparte, a décrit ainsi la scène dans des lettres publiées en 1946 : « En attendant, le général en chef, instruit de l'état des affaires, s'était déjà avancé lui-même à moitié chemin : on lui apprend les pertes irréparables qu'on vient de faire, l'obstination de l'ennemi, le découragement de nos soldats. Le combat était engagé, il fallait vaincre ou périr, et il prend un parti digne de sa gloire. Nous le voyons tout à coup paraître sur la digue, entouré de son état-major et suivi de ses guides, il descend de cheval, tire son sabre, prend un drapeau et s'élance sur le pont au milieu d'une pluie de feu. Les soldats le voient et aucun d'eux ne l’imite. ».

Un autre témoin, le sous-lieutenant Jean Antoine François Ozanam (père de l’historien chrétien Frédéric Ozanam), a raconté aussi la scène : « Sa colonne l’avait à moitié franchi lorsqu’un feu de flanc la fit rétrograder. Les grenadiers enlevèrent Bonaparte et l’entraînèrent, il fut précipité dans un marais où il s’enfonça jusqu’à mi-corps. Lannes, qui était blessé, était accouru de Milan, il couvrit le général de son corps. Muiron, aide de camp, en fit autant et il fut tué, alors que le général Jean Gilles André Robert fut grièvement blessé (il devait décéder de ses blessures le 10 janvier 1797). ».

J’ai évoqué quelques soulagements intérieurs, mais c’est en politique étrangère qu’il faut le plus se réjouir et que les plus récalcitrants commencent, eux aussi, à y trouver un changement bienvenu. Je passerais sur les expressions énervantes des médias, cette "séquence internationale" qu’il aurait suivie dans un "sans faute" (quelle faute attendait-on donc ? qu’il trébuchât sur Angela Merkel ?).

Cette "séquence" (pour employer ce vilain mot) a commencé le jeudi 25 mai 2017 avec le Sommet de l’OTAN à Bruxelles. Un sommet très important et nouveau autant pour le Président français Emmanuel Macron que pour le Président américain Donald Trump. L’occasion, pour ces deux hommes, de faire connaissance en partageant le déjeuner. Parfois, l’honneur d’un pays tient à peu de choses. À une poignée de main. Donald Trump a l’habitude d’écraser la main de ses interlocuteurs. Emmanuel Macron, le sourire jusqu’aux oreilles, a écrasé la main de Donald Trump. Cela a l’air anodin mais pas autant que cela. Derrière ce sourire tendre et plaisant se révèle une volonté de fer. Elle a été déployée pour la campagne présidentielle, et maintenant élu, Emmanuel Macron l’utilise pour la France. Pour son nouveau "job".

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C’est peut-être cela que les Français commencent à apprécier chez lui : il n’a pas été candidat à l’élection présidentielle pour assouvir une ambition narcissique débordante, il a été candidat parce qu’il a compris de l’intérieur toutes les carences du pouvoir et qu’il a eu la folle audace de vouloir les corriger. Il n’est pas un François Mitterrand qui a mis quarante ans de sa vie à atteindre le sommet de la pyramide après de si longs rêves de sphinx. Il n’est pas un Jacques Chirac qui, une fois élu, après plusieurs redoublements, ne savait plus quoi faire. Il n’est pas Nicolas Sarkozy qui n’a jamais qu’aimé le pouvoir pour le pouvoir. Il n’est pas François Hollande qui, saisissant une improbable chance, s’est retrouvé à la tête d’un pays alors qu’il n’avait jamais dirigé qu’un parti.

Emmanuel Macron a d’ailleurs déjà montré, au grand désespoir des journalistes, que le Président de la République ne communiquerait plus à tort et à travers avec eux, que l’existence de Twitter et des chaînes d’information continue n’est pas une raison pour placer le chef de l’État dans un rôle de simple commentateur sportif. Que l’Élysée n’est pas la maison de Loft Story. Ce sera peut-être le premier Président de la République qui aura non seulement compris mais maîtrisé les nouvelles technologies en y plaçant son propre tempo, sans en être l’esclave. Cette superbe et orgueilleuse expression de "maître des horloges" prend maintenant tout son sens.

Le premier déplacement officiel a été réalisé à Berlin dès le 15 mai 2017 pour rencontrer la Chancelière allemande Angela Merkel. On aurait pu l’interpréter comme un acte d’allégeance d’une France diminuée et vassalisée auprès une Allemagne surpuissante et triomphante. Les derniers jours qui se sont écoulés a effacé cette mauvaise interprétation qui pêche d’ailleurs dans l’oubli de la réciprocité : le Chancelier nouvellement élu fait, lui aussi, son premier déplacement à Paris pour rencontrer le Président français. Comme Angela Merkel est au pouvoir depuis 2005, soit depuis quatre Présidents français, cette réciprocité est moins visible, mais elle existe et est le symbole persistant de cette heureuse amitié franco-allemande.

Les deux journées suivantes furent italiennes, les 26 et 27 mai 2017, pour le Sommet du G7 à Taormina, en Sicile, dans un site archéologique. Ce fut l’occasion pour Emmanuel Macron de connaître ses nouveaux camarades de classe internationale. Il avait déjà reçu le 21 mai 2017 à l’Élysée l’hôte du sommet, le Président du Conseil italien Paolo Gentiloni, désigné à la tête du gouvernement italien depuis le 12 décembre 2016 à la suite de l’échec du référendum constitutionnel du 4 décembre 2016, succédant au fougueux Matteo Renzi qui avait commencé à diriger l’Italie le 22 février 2014, à 39 ans, l’âge actuel d’Emmanuel Macron.

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Pendant ces trois journées, Emmanuel Macron a rencontré de nombreuses personnalités, notamment le Président turc Recep Tayyip Erdogan, le Président de la Commission Européenne Jean-Claude Juncker, la Premier Ministre britannique Theresa May, et le Premier Ministre canadien Justin Trudeau dont on évoque régulièrement le même jeune âge (il avait 43 ans quand il a conquis le pouvoir le 4 novembre 2015).

Le clou du "spectacle", si l’on peut parler de spectacle pour des rencontres internationales, ce fut bien sûr ce lundi 29 mai 2017 avec la visite officielle du Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, au château de Versailles. La première réception officielle d’un chef d’État étranger du nouveau quinquennat.

J’ai toujours eu honte de la France durant le quinquennat précédent sur la manière dont François Hollande s’était comporté avec la Russie. Bien sûr que certains de nos "intérêts" ne sont pas convergents, mais l’histoire et la culture se rejoignent dans l’amitié franco-russe. Les deux peuples sont liés par plusieurs siècles de mutuelles compréhension. Ce fut une honte que François Hollande ne fût pas présent à Moscou le 9 mai 2015 pour commémorer le soixante-dixième anniversaire de la Victoire. Sa présence n’aurait pas réduit les exigences de la France et de l’Europe sur la souveraineté de toute l’Ukraine, y compris la Crimée. On ne doit jamais humilier un peuple. Le Traité de Versailles a engendré en partie Hitler.

Emmanuel Macron a fait les choses en grand. On avait vu Vladimir Poutine très impressionné le 12 juin 2007, lorsqu’il avait rencontré l’écrivain qui l’avait fasciné, Soljenitsyne. Il semblait redevenir un petit garçon. J’ai eu le sentiment qu’il a été très impressionné aussi, et très honoré, d’avoir été reçu dans ce si luxueux château de Versailles et pour une occasion encore plus magistrale de l’histoire des deux pays, puisqu’il a inauguré une exposition retraçant la venue du tsar Pierre le Grand en France il y a trois siècles. Le tsar a séjourné en France du 21 avril 1717 au 21 juin 1717, et est allé deux fois à Versailles, logé au Grand Trianon, du 24 au 26 mai 1717 et du 3 au 11 juin 1717. L’exposition en question est ouverte au public au Grand Trianon du 30 mai 2017 au 24 septembre 2017.

Dans sa chronique du matin (avant donc la visite), le journaliste Daniel Schneidermann (qui n’apprécie pas beaucoup le nouveau Président) s’était amusé à évoquer un tableau réalisé plus d’un siècle plus tard, sous Louis-Philippe, en 1838, par le peintre Louis Hersent, représentant la venue du roi Louis XV, alors enfant de 7 ans, le 10 mai 1717, à l’hôtel de Lesdiguières où résidait Pierre le Grand. Alors, hors de toutes les convenances, bousculant le protocole, le tsar a pris dans ses bras l’enfant roi pour l’embrasser.

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Dans ses Mémoires, Saint-Simon a décrit cette scène assez exceptionnelle : « Le roi alla voir le tsar, qui le reçut à sa portière, le vit descendre de carrosse, et marcha de front à la gauche du roi jusque dans sa chambre où ils trouvèrent deux fauteuils égaux. Le roi s’assit dans celui de la droite, le tsar dans celui de la gauche, le prince Kurakin servit d’interprète. On fut étonné de voir le tsar prendre le roi sous les deux bras, le hausser à son niveau, l’embrasser ainsi en l’air, et le roi à son âge, et qui n’y pouvait pas être préparé, n’en avoir aucune frayeur. On fut frappé de toutes les grâces qu’il montra devant le roi, de l’air de tendresse qu’il prit pour lui, de cette politesse qui coulait de source, et toutefois mêlée de grandeur, d’égalité de rang, et légèrement de supériorité d’âge ; car tout cela se fit très distinctement sentir. Il loua fort le roi, il en parut charmé, et il en persuada tout le monde. Il l’embrassa à plusieurs reprises. Le roi lui fit très joliment son petit et court compliment. » (Tome 14, chapitre XVIII).

Daniel Schneidermann imaginait alors que l’enfant roi serait Emmanuel Macron tenu dans les bras du tsar Poutine. Eh bien, il n’en a rien été ! Le tsar n’était pas celui qu’on aurait pu croire.

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Non seulement Emmanuel Macron a montré beaucoup d’égards à Vladimir Poutine, l’a honoré comme il se devait, mais aussi il n’a rien lâché et il a même montré un courage et une sincérité qu’il est bon d’observer enfin dans les relations internationales. Au cours de la conférence de presse commune, alors que Vladimir Poutine se trouvait à deux ou trois mètres de lui, Emmanuel Macron a fustigé clairement les "officines" russes Russia Today et Sputnik pour avoir diffusé de fausses informations sur son compte au cours de la campagne présidentielle.

Emmanuel Macron a étonné car il est l’exact contraire de François Hollande. Parce qu’il n’est pas dans la posture mais dans l’authenticité. Il a reçu avec beaucoup d’honneurs, il a repris le dialogue, mais il a été réellement ferme sur certaines positions françaises. Rien à voir avec un François Hollande qui refusait de parler à la Russie et dont l’influence était quasiment nulle. De toute façon, il faudra bien, un jour ou l’autre, trouver une porte de sortie pour lever les sanctions contre la Russie et reconnaître la Crimée russe, car personne n’imagine que la Crimée redeviendra ukrainienne.

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Oui, en écoutant cette conférence de presse commune, j’ai senti cette étrange émotion. Cette impression que la France redevenait le centre du monde, un des centres du monde, soyons plus modeste et moins emphatique, que la France redevenait écoutée. L’élection (inattendue) d’Emmanuel Macron a surpris et fasciné la "communauté internationale", et a montré que le peuple français n’avait pas succombé à la vague de populismes qui avait emporté récemment plusieurs démocraties postindustrielles. La France est capable d’enrayer cette vague dépressive de déclinisme, de défaitisme, de pessimisme, et de redonner un nouveau contexte, des perspectives futures plus positives.

Sous François Hollande, je ressentais de la honte. La honte que François Hollande n’honorait pas sa fonction, n’honorait pas l’histoire de son pays, n’honorait pas la France éternelle. La honte de sa réaction stupide de condescendance lors de l’élection de Donald Trump. Même la honte d’avoir laissé des journalistes trash écouter ses conversations diplomatiques confidentielles, en particulier un échange téléphonique avec Matteo Renzi. Tout dans la posture et rien dans la droiture.

Alors oui, même si je pouvais un peu douter avant de l’avoir vu en action, je suis fier d’Emmanuel Macron, fier d’être Français, fier d’être représenté par le Président Macron, qui montre ce qu'est le sentiment patriotique. Il continuera certainement à étonner encore. Je pense qu’il sera probablement un grand Président de la République. Un qu’on ne pourra pas comparer, ni à Napoléon (dont la fonction impériale n’est pas si éloignée de la fonction présidentielle sous la Ve République), ni à Clemenceau, ni à De Gaulle, ni à Kennedy, ni à Valéry Giscard d’Estaing. Un incomparable comme il y en a peu par génération.

C’est un fait. La France est ressortie grandie de ce marathon diplomatique de quelques jours. Tout reste à faire, rien n’a été résolu. L’épineuse question du maintien des États-Unis dans l’Accord de Paris de la COP21 n’a pas été levée à Taormina.

On ne finira pas d’être étonné par Emmanuel Macron. Sa capacité à rassembler d’abord ses partisans puis les électeurs, à fasciner ses interlocuteurs étrangers, et peut-être à rassurer les partenaires sociaux dans son indispensable tentative de réforme du code du travail… tout est aujourd’hui fait dans l’optique du rassemblement du peuple français.

Rien ne dit qu’il n’y aura pas de petits cailloux qui casseront cette belle mécanique, mais je suis convaincu que sa capacité à rassembler le peuple français sera d’autant plus efficace qu’Emmanuel Macron ne disposera pas d’une majorité absolue monolithique, monocolore, godillot, à l’Assemblée Nationale et qu’il devra en permanence consulter, ausculter, convaincre tant les parlementaires que les Français eux-mêmes dans chacune de ses démarches. Enfin du vent frais pour redonner un peu d’optimisme dans une France plus puissante qu’elle ne le croit elle-même !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (01er juin 2017)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Emmanuel Macron et la fierté nouvelle d’être Français ?
Richard Ferrand, comme les autres ?
Édouard Macron : d’abord l’Europe !
Composition du premier gouvernement d’Édouard Philippe (17 mai 2017).
Édouard Philippe, nouveau Premier Ministre.
L’investiture d’Emmanuel Macron (14 mai 2017).
Programme 2017 d’Emmanuel Macron (à télécharger).
Le Président Macron a-t-il été mal élu ?
Qui sera nommé Premier Ministre en mai et juin 2017 ?
L’élection d’Emmanuel Macron le 7 mai 2017.
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Ensemble pour sauver la République.
Débat du second tour du 3 mai 2017.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20170529-macron.html

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/emmanuel-macron-et-la-fierte-193703

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