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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
27 juillet 2018

Vibrez avec la NASA …ou sans !

« Soyez confiants ; le monde est à ceux qui partent à sa conquête avec certitude et bonne humeur. » (André Maurois, 1927).



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Deux jours après l’éclipse de lune (voir en fin d’article), ce dimanche 29 juillet 2018, la NASA fête son 60e anniversaire. La NASA est l’acronyme de la National Aeronautics and Space Administration, fondée le 29 juillet 1958 par le Président Dwight Eisenhower aux États-Unis. Cette agence spatiale a employé en 2017 environ 17 500 personnes et son budget pour 2018 est près de 21 milliards de dollars.

Malgré ce budget "astronomique", ce n’est pas le premier consacré à l’Espace aux États-Unis puisque 27 milliards de dollars ont été consacrés en 2008 aux satellites militaires de télécommunications, météorologiques, etc. dans le budget du Ministère américain de la Défense, et d’autres agences américaines sont aussi fondées autour d’activités spatiales (le NRO : National Reconnaissance Office ; la NGA : National Geospatial-Intelligence Agency ; etc.).

Depuis une dizaine d’années, le budget de la NASA est de l’ordre du 0,5% du budget fédéral des États-Unis, ce qui est faible par rapport à ses débuts, et en particulier, les années 1960 (avec un sommet de presque 4,5% des dépenses fédérales en 1965, soit neuf fois plus que maintenant).

À l’origine, il y a eu la compétition entre les États-Unis et l’Union Soviétique au milieu des années 1950. Leurs objectifs, lancer un satellite artificiel, puis envoyer un homme dans l’Espace et plus généralement, explorer l’Espace. Cette compétition, pour une fois pacifique, a créé une saine émulation dans les domaines scientifiques et technologiques, et sans cette nécessité politique, il y aurait eu peu d’espoir qu’un pays au monde eût consacré un budget aussi gargantuesque pour la simple beauté du monde de la connaissance.

Les États-Unis ont raté deux rendez-vous historiques au profit de l’URSS : le lancement du premier satellite (Spoutnik fut lancé le 4 octobre 1957) et l’envoi du premier homme dans l’Espace (le cosmonaute Youri Gagarine dans Vostok-1survola la Terre le 12 janvier 1961). Les Américains n’ont envoyé leur premier satellite artificiel Explorer-1 que le 1er février 1958. Le premier astronaute américain Alan Shepard fut envoyé autour de la Terre le 5 mai 1961, mais ce fut John Glenn qui fut le premier Américain à avoir fait le tour de la Terre le 20 février 1962. C’était donc pour rendre plus efficaces toutes les décisions du gouvernement américain dans le domaine spatial que ce dernier a créé la NASA.

Mais les batailles ambitieuses ne se gagnent jamais que par les moyens qu’on alloue pour elles. À ce titre, même si, initialement, les Présidents américains Dwight Eisenhower et son successeur démocrate John Kennedy n’étaient pas des farouches promoteurs de la conquête de l’Espace, ils ont compris tout le bénéfice géopolitique qu’ils pourraient en tirer face aux Soviétiques. Après le double échec (premier satellite et premier vol habité), John Kennedy a lancé le très ambitieux programme Apollo : marcher sur la Lune !

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Son discours devant le Congrès au Capitole le 25 mai 1961 reste très connu : « Notre nation doit s’engager à faire atterrir l’homme sur la Lune et à le ramener sur Terre sain et sauf avant la fin de la décennie. ». Le 12 septembre 1962 à Houston, il a confirmé le programme : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est facile, mais justement parce que c’est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, parce que c’est le défi que nous sommes prêts à relever, celui que nous refusons de remettre à plus tard, celui que nous avons la ferme intention de remporter, tout comme les autres. ».

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Objectif Lune atteint en moins d’une décennie : les deux premiers hommes à avoir marché sur la Lune furent Neil Armstrong et Buzz Aldrin le 21 juillet 1969 (Apollo 11). C’était trop tard pour JFK et son frère Bob Kennedy, qui furent assassinés, mais leur père Joseph Kennedy Sr a pu le vivre avant de s’éteindre quelques mois plus tard (le 18 novembre 1969).

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Ces missions Apollo sur la Lune furent sans nul doute la plus belle réussite de la NASA. Comment résumer tous ses programmes spatiaux depuis soixante ans ? Il est évidemment difficile d’être exhaustif et ce serait fastidieux. Je préfère alors parler de quelques émotions que j’ai pu ressentir personnellement dans cette conquête spatiale, car ces recherches, plus visibles que les recherches contre le cancer ou sur d’autres sujets, ont un fort potentiel à faire rêver. Et pas seulement de technologies. Mettre la tête dans les étoiles.

La NASA n’est évidemment pas la seule agence spatiale à avoir permis de grandes avancées dans le domaine spatial. La Russie évidemment a beaucoup contribué à une certaine époque, la Chine aussi, commence à s’équiper pour devenir une puissance spatiale autonome. L’Europe a fait beaucoup également, et l’une de ses dernières réussites a été la mission Rosetta, elle aussi très émouvante dans la capacité des êtres humains à envoyer des engins à une centaine de millions de kilomètres de chez eux avec une précision insoupçonnable.

L’une des innovations majeures apportées par la NASA dans les années 1980 fut la navette spatiale. Habituellement, les satellites et capsules habitées sont lancés par des fusées (appelées lanceurs) qui ne sont pas récupérables après le décollage. La navette spatiale, véhicule habité qui ressemblait assez bien aux véhicules intergalactiques de la science-fiction, avait été définie pour pouvoir rentrer sur Terre et être réutilisée lors d’une prochaine mission, faisant ainsi faire des économies substantielles. La première navette Columbia a décollé le 12 avril 1981, un décollage presque aussi émouvant que les exploits lunaires. Entre 1981 et 1986, à chaque nouveau décollage de navette, le téléspectateur pouvait presque être blasé, cela devait à peine moins ordinaire que le décollage d’un simple avion.

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Mais le programme des navettes spatiales a subi deux explosions en plein vol, Challenger au décollage le 28 janvier 1986, et Columbia au retour dans l’atmosphère terrestre le 1er février 2003. Finalement, il a été décidé d’arrêter le programme avec les navettes spatiales et de reprendre systématiquement la technologie "classique" des lanceurs. La 135e et dernière mission avec une navette spatiale américaine a eu lieu le 21 juillet 2011 avec Atlantis.

Une autre émotion très forte, en forme de saga, une saga dont les épisodes ont été très espacés dans le temps qui ont formé une histoire extraordinaire, ce fut l’odyssée des sondes Voyager-2 et Voyager-1.

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Lancée le 20 août 1977 par la fusée Titan-3-Centaur, la sonde Voyager-2 navigue dans l’Espace depuis une quarantaine d’années dans le Système solaire, émettant des images inédites de ses différentes planètes. Voyager-2 a survolé Jupiter le 9 juillet 1979, puis Saturne le 25 août 1981, Uranus le 24 janvier 1986, Neptune le 25 août 1989. Au 10 juillet 2018, la sonde était localisée à près de 17,7 milliards de kilomètres de la Terre. Quant à sa sœur jumelle, la sonde Voyager-1, lancée le 5 septembre 1977, elle a survolé Jupiter le 9 mars 1979, Saturne le 9 novembre 1980, et au 29 mars 2018, elle était distante de 21,1 milliards de kilomètres de la Terre. Voyager-1 a quitté l’héliosphère (la zone d’influence du Soleil) le 25 août 2012, tandis que Voyager-2 l’avait quittée le 29 août 2007. Les deux sondes ont encore quelques réserves énergétiques jusqu’en 2025, mais au-delà, elles continueront leur chemin sans pouvoir ni mesurer ni émettre de signal (dans 40 000 ans, elles passeront au voisinage d’une étoile de la constellation d’Andromède).

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Je termine sur trois autres missions intéressantes d’exploration de planètes spécifiques. Le but est de comprendre la géologie de ces planètes ainsi que celle de leurs satellites, et d’essayer de repérer des éléments constitutifs de vie, comme de l’eau liquide, et d’autres matières organiques, etc.

La sonde Galileo, avec une collaboration allemande, lancée le 18 octobre 1989 par la navette Atlantis, a pour but d’observer Jupiter et ses satellites. Elle s’est placée en orbite jupitérienne le 7 décembre 1995.

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La double sonde Cassini-Huygens, avec une collaboration européenne et italienne, lancée le 15 octobre 1997 par une fusée Titan-4-Centaur, a pour but d’observer Saturne et ses satellites. Elle s’est placée sur orbite saturnienne le 1er juillet 2004 après avoir survolé Jupiter le 30 décembre 2000, et la sonde Huygens a "atterri" sur Titan le 14 janvier 2005.

Enfin, la sonde MSL (Mars Science Laboratory), lancée le 26 novembre 2011 par la fusée Atlas-5, a pour but d’observer Mars. Elle a fait "atterrir" le robot Curiosity le 6 août 2012 pour pouvoir explorer la surface martienne. Après cinq ans d’approche, le module a atteint la région souhaitée pour l’exploration.

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La planète Mars est sans doute celle qui nous donnera le plus d’informations parce qu’elle est la plus proche et qu’on peut y lancer plus de sondes. La dernière révélation exceptionnelle sur Mars, qui n’a rien à voir avec la NASA, c’est la découverte annoncée il y a deux jours (dans "Science" le 25 juillet 2018) d’un lac d’eau permanente sous la surface martienne vers son pôle sud, observé par le radar Marsis de l’Agence spatiale italienne, mis en service le 4 juillet 2005 et issu de la sonde Mars Express, de l’Agence spatiale européenne, lancée le 2 juin 2003 par une fusée Soyouz, placée sur l’orbite martienne le 25 décembre 2003 (on peut télécharger cette publication ici).

La NASA, au même titre que les autres agences spatiales, notamment européenne et russe, concourt à découvrir une multitude de données spatiales, et à nous faire rêver par ces explorations émouvantes de ce que le petit humain croit être l’infiniment grand et qui n’est en fait qu’une mini-zone d’une obscure banlieue d’une petite galaxie…

« Les rêves naissent dans un esprit qui n’est pas tout à fait humain mais ressemblent plutôt à un murmure de la nature. » (Carl Jung, 1959).

NB. Et puisque j’évoque la planète Mars, elle sera en opposition ce vendredi 27 juillet 2018, en position la plus proche de la Terre depuis quinze ans, brillant d’un rouge incandescent dans la nuit du 27 au 28 juillet 2018, nuit de la pleine lune et de l’éclipse lunaire la plus longue du XXIe siècle (103 minutes), visible notamment depuis la France. L’ombre de la Terre masquera la surface lunaire le 27 juillet 2018 de 21 heures 30 à 23 heures 13 (heure de Paris).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (27 juillet 2018)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La théorie de la Relativité générale d'Einstein encore vérifiée (publication du 29 juin 2018 à télécharger).
"Radar evidence of subglacial liquid water on Mars", R. Orosei et al., "Science" (publication du 25 juillet 2018 à télécharger).
Les 60 ans de la NASA.
Le dernier vol des navettes spatiales.
Rosetta : mission remplie !
Youri Gagarine.
Spoutnik.
Les petits humanoïdes de Roswell.
André Brahic.
Evry Schatzman.
Stéphane Hawking.
La relativité générale.
Max Planck.
Marie Curie.

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http://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20180729-nasa.html

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/vibrez-avec-la-nasa-ou-sans-206435

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2018/07/27/36589518.html


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