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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
25 août 2022

Neil Armstrong, ce héros universel

« Neil figure parmi les plus grands héros américains, non seulement de son époque, mais de tous les temps. » (Barack Obama, le 25 août 2012).



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J’irais plus loin que le Président Barack Obama, trop américanocentré : pour moi, Neil Armstrong est le héros le plus grand de tous les temps, tout pays confondu. Il est mort il y a exactement dix ans, le 25 août 2012 à Cincinnati, dans l’Ohio, à l’hôpital, à la suite d’une opération du cœur faite le 7 août 2012 (en 2014, 6 millions de dollars ont été versés à la famille par l’hôpital pour arrêter les poursuites pour une éventuelle faute médicale). Il avait 82 ans, né le 5 août 1930. Les funérailles ont eu lieu le 31 août 2012 dans la banlieue de Cincinnati, et ses cendres ont été dispersées dans l’océan Atlantique le 14 septembre 2012 (il aurait certainement voulu sur le sol lunaire, mais il n’y avait pas de navette disponible).

Oui, l’astronaute américain Neil Armstrong est le premier homme qui a marché sur le Lune. Cela aurait pu être un autre, mais ce fut lui. Il a concrétisé des rêves de générations de gosses, des rêves de Jules Verne, de Tintin… Il a incarné aussi une certain vision prométhéenne du monde : l’homme serait capable de tout, de tout faire. On sait bien sûr que c’est une prétention vaine, et ces derniers temps, la revanche de la nature est assez féroce, que ce soit la pandémie avec un virus nouveau, ou des bouleversements climatiques en chaîne (en particulier, des poussées caniculaires nombreuses alors que jusque-là, elles étaient encore assez rares), etc.

Mais c’est surtout la réussite d’une politique ultravolontariste, celle de John Kennedy qui, mécontent de l’avance soviétique dans le domaine spatial (Youri Gagarine, premier homme dans l’Espace le 12 avril 1961), a voulu supplanter le rival politique en mettant tous les moyens technologiques et scientifiques pour atteindre un objectif carrément fou à l’époque, aller sur la Lune en moins de dix ans ! Au-delà de la simple rivalité scientifique, c’était aussi pour compenser l’humiliation après l’échec du débarquement de la baie des Cochons (17 au 19 avril 1961) qu’il fallait remettre les États-Unis sur la voie de l’exploit prestigieux.

Ainsi, parmi les héros, parmi les explorateurs, parmi les sportifs courageux, Neil Armstrong était hors catégorie et son "culte" a immédiatement pris son essor dès son retour de la mission Apollo 11 (tous les bouquins de science pour enfants en parlaient dans les années 1970). Son nom est mythique, aussi par sa célèbre phrase (que j’ai eu l’émotion d’entendre en direct mais j’avoue qu’à l’époque, je ne connaissais pas un mot en anglais !) : « That’s one small step for [a] man, one giant leap for mankind. » [C’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité]. Sur la bande sonore, on n’entend pas l’article "a", il a donc prononcé "small step for man", généralisant en disant : un petit pas pour l’homme en général alors qu’il aurait voulu dire avec l’article indéfini "small step for a man", un petit pas pour un homme (en l’occurrence, lui).

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Étrangement, le premier homme sur la Lune a été très peu photographié durant sa mission. En effet, ce sont surtout des photos faites par lui qui ont été faites, et donc, représentant son compagnon de route Buzz Aldrin (l’homme au scaphandre avec le reflet, c’est ce dernier, ce n’est pas Neil Armstrong). Soyons juste : Neil Armstrong n’était pas le seul héros de cette mission, ils étaient trois dans l’équipe, Neil Armstrong, Buzz Aldrin (le seul survivant) et Michael Collins (mort l’année dernière) qui, lui, n’a pas posé son pied sur la Lune car il devait rester dans le module lunaire (quelle frustration !). Les trois ont été courageux, risquaient leur vie, et ont été honorés dès leur retour de mission par la planète entière (y compris par les Soviétiques, au même titre que Gagarine a été honoré par les Américains). C’étaient aussi tous les trois que Barack Obama a reçus à son bureau ovale à Washington, pour fêter le 40e anniversaire de l’exploit.

Petite précision : la date du premier pas est le 21 juillet 1969 si l’on se référencie au temps universel (UTC) mais c’était encore le 20 juillet 1969 à l’heure américaine, si bien que les deux dates sont données, selon la logique nationale (il est difficile de parler de fuseaux horaires terrestres sur la Lune !).

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Pourquoi Neil Armstrong a-t-il été choisi pour être le commandant de l’équipage d’Apollo 11 ? Il était un pilote d’avion et un astronaute expérimenté. Il avait participé à la mission Gemini 8 comme commandant de bord du 16 au 17 mars 1966, consistant à faire des premières opérations d’amarrage. Mais la mission avait été écourtée à cause d’un propulseur d’altitude défectueux. Ce fut Neil Armstrong qui a pris lui-même la décision de repartir sur Terre sans terminer la mission, pour ne pas risquer la vie des deux membres d’équipage. Ce qui l’a beaucoup déçu, mais à cette occasion, il a fait preuve d’un grand sang-froid et surtout, il a sauvé l’équipage (lui et David Scott).

Ce n’était pas la première fois qu’il faisait preuve de sang-froid en situation d’urgence absolue : déjà le 22 mars 1956, copilote d’un Boeing B-25, il avait réussi, avec le pilote (Stan Butchart), la prouesse de se poser sains et saufs après la désintégration de deux moteurs et le largage d’une fusée.

Neil Armstrong fut ensuite nommé commandant de bord de remplacement (les équipages sont toujours doublonnés) pour la mission Gemini 11 en septembre 1966 (à laquelle il ne participa pas). Neil Armstrong fut ensuite nommé commandant dans l’équipage de remplacement de la mission Apollo 8 en décembre 1968 (Buzz Aldrin a fait partie aussi de cette équipage de remplacement).

Ce fut probablement la mission Gemini 8 qui a qualifié Neil Armstrong pour commander la mission la plus importante d’Apollo. Depuis Gemini, on l’appelait "Mister Cool", « réputé pour son humour décalé mais surtout son sang-froid, son calme, sa capacité à prendre la bonne décision ». De pilote d’essai à astronaute, il avait déjà eu une très rigoureuse sélection et faisait partie de l’élite de pilotes susceptibles de piloter un avion spatial.

Après sa mission Apollo 11, Neil Armstrong a fait une tournée mondiale en automne 1969, puis s’est rendu en mai 1970 en URSS pour y faire une présentation scientifique à Leningrad, puis rencontrer le Premier Ministre soviétique Alexis Kossyguine à Moscou. Il a pu aussi découvrir le supersonique Tupolev Tu-144 mis en service en décembre 1975 (son premier vol a eu lieu en décembre 1968) ainsi que le centre d’entraînement des cosmonautes à la Cité des étoiles, à 25 kilomètres de Moscou.

Neil Armstrong a quitté la NASA en été 1971 et jusqu’en 1979, il a enseigné comme professeur d’ingénierie spatiale à l’Université de Cincinnati alors qu’il n’était diplômé que d’une maîtrise à peine achevée lorsqu’il a été recruté comme pilote d’essai en 1955. Ensuite, il a représenté certaines entreprises américaines pour les aider à promouvoir leurs produits, en particulier le constructeur automobile Chrysler en 1979. Il a également fait partie de deux commissions d’enquêtes sur des catastrophes spatiales, l’une sur Apollo 13 en 1970 et l’autre sur Challenger en 1986 (Ronald Reagan l’a nommé vice-président de la commission Rogers, dont étaient membres notamment le Prix Nobel de Physique Richard Feynman, Joe Sutter, le père du Boeing 747, et Chuck Yeager, premier pilote d’essai à avoir franchi le mur du son, le 14 octobre 1947).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 août 2022)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Neil Armstrong.
Albert Einstein.
Roger Penrose.
La mort de l’horloge parlante.
Yves Coppens.
Cédric Villani.
Pierre-Gilles de Gennes.
Pierre Teilhard de Chardin.
Luc Montagnier.
La Science, la Recherche et le Doute.
François Jacob.
Jacques Testart.
Robert Edwards.
Katalin Kariko.
Klim Tchourioumov.
L’exploit de Blue Origin, la fabrique du tourisme spatial écolo-compatible.
John Glenn.
Michael Collins.
Atterrissage de la navette Atlantis le 21 juillet 2011.
SpaceX en 2020.
Thomas Pesquet.
60 ans après Vostok 1.
Youri Gagarine.
Spoutnik.
Rosetta, mission remplie !
Le dernier vol des navettes spatiales.
André Brahic.
Les petits humanoïdes de Roswell…
Evry Schatzman.
Le plan quantique en France.
Apocalypse à la Toussaint ?
Le syndrome de Hiroshima.
L’émotion primordiale du premier pas sur la Lune.
Stephen Hawking, Dieu et les quarks.
Les 60 ans de la NASA.
La relativité générale.
La PMA pour toutes les femmes désormais autorisée en France.
Bill Gates.
Benoît Mandelbrot.
Roland Omnès.
Marie Curie.

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20220825-neil-armstrong.html

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/neil-armstrong-ce-heros-universel-243427

http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2022/08/24/39605844.html












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