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Le canalblog de Sylvain Rakotoarison
6 février 2024

Que devient Christine Boutin ?

« J'ai prouvé qu'on peut avoir une parole libre, hors de la pensée unique. » (Christine Boutin, le 25 octobre 2017).





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L'ancienne Ministre du Logement Christine Boutin fête ses 80 ans ce mardi 6 février 2024. Depuis maintenant six ans et demi (depuis le 31 octobre 2017), elle a quitté la vie politique et se consacre plutôt à la théologie, comme les anciens seigneurs se faisaient moines avant de terminer leur vie.

Lorsqu'elle a annoncé son retrait du conseil départemental des Yvelines dans une ultime conférence de presse le 21 octobre 2017 à Rambouillet, Christine Boutin n'était pas peu fière de son long parcours politique : « Qui aurait pu penser que la petite bonne femme d'Auffargis avec ses trois bébés, sans relation et pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche en arrive là ? Personne, même pas moi. Je me dis que j'ai été gâtée ! (…) J'ai pris beaucoup de coups, et ce fut difficile pour mon mari, mes enfants, mes petits-enfants de m'avoir vue ridiculisée, ringardisée, ils en ont pris plein la gueule. Je ne regrette rien sauf d'avoir blessé des gens pendant le débat sur le mariage homosexuel, ce n'était pas mon intention. Cependant j'aime le débat, même s'il est violent, même s'il faut aller à l'affrontement, il est le signe que nous sommes encore en démocratie. ».

Christine Boutin est une sorte d'OVNI de la vie politique française. Elle a commencé très classiquement sa carrière politique mais sa foi, selon elle, a pris le dessus sur certaines fidélités politiques, au point le 27 février 2001 de créer son propre parti politique, le Forum des républicains sociaux (FRS), devenu le 20 juin 2009 le Parti chrétien-démocrate (PCD), devenu lui-même le 20 octobre 2020 "Via, la voie du peuple" (VIA) dont elle est la présidente d'honneur depuis le 3 octobre 2013.

Le déclic, c'était la loi Veil. Elle s'est lancée pour s'opposer à la loi de Simone Veil. Élue conseillère municipale d'Auffargis, une ville des Yvelines proche de Rambouillet, en mars 1977, élue maire de cette commune en 1980, jusqu'en 1983, elle s'est implantée dans ce département en se faisant aussi élire conseillère générale en mars 1982. Elle fut réélue sans discontinuité au conseil général puis départemental des Yvelines de mars 1982 à octobre 2017, occupant la première vice-présidence du conseil général des Yvelines de 1994 à 2009 (d'abord chargée du développement économique, puis du social sous les présidences de Franck Borotra puis de Pierre Bédier), présidant même par intérim, pendant quelques semaines, le conseil général du 22 mai au 3 juillet 2009, lorsque Pierre Bédier fut condamné à une peine d'inéligibilité.

Au début des années 1980, Christine Boutin était membre de l'UDF, plus précisément du CDS, parti reprenant l'héritage du courant démocrate chrétien d'après-guerre (MRP). De plus, elle était barriste, presque une ingratitude de sa part alors que l'ancien Président Valéry Giscard d'Estaing l'avait repérée et était venue la chercher pour travailler à la reconquête du pouvoir par l'UDF. En 1983, Gérard Larcher l'a intégrée à son équipe municipale à Rambouillet : lui élu maire (de 1983 à 2004 et de 2007 à 2014) et elle adjointe au maire de Rambouillet (de 1983 à 2001).

Son barrisme n'était pas un vain mot de fidélité puisque Raymond Barre l'a soutenue contre les états-majors de l'UDF et du RPR aux élections législatives du 16 mars 1986, à la proportionnelle intégrale et donc complètement tributaires des appareils des partis. En effet, avec 10,4% des voix, Christine Boutin a pu se faire élire en menant une liste UDF dissidente qui a atteint la troisième place face à la liste PS menée par Michel Rocard (31,0% ; 4 élus), la liste RPR menée par Michel Péricard (29,3% ; 4 élus, dont Franck Borotra et Étienne Pinte), la liste du FN (1 élu), la liste UDF menée par Paul-Louis Tenailllon (CDS), président du conseil général des Yvelines depuis 1977 (8,9% ; 1 élu), etc.

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Voici donc Christine Boutin élue députée des Yvelines en mars 1986 (à 42 ans), et elle fut réélue, de juin 1988 à juin 2007 compris, dans la circonscription de Rambouillet (10
e circonscription des Yvelines) qui lui était réservée en tant que députée sortante. Elle était donc devenue une personnalité politique nationale qui ne se privait pas de donner ses positions parfois très tranchées. Elles s'inspiraient du credo de son futur nouveau parti : « Respecter la dignité de toute personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle, avec la préoccupation prioritaire du plus faible ».

En particulier, Christine Boutin a pris part au débat parlementaire sur le PACS, et son opposition frontale lui a valu un bond important de notoriété nationale en tenant la parole dans l'hémicycle pendant près de cinq heures et demi le 3 novembre 1998, en brandissant dans ses mains ce qui aurait pu être la Bible mais qui, selon elle, n'aurait été que le règlement de l'Assemblée (ce fait reste encore discutable). Lionel Jospin, alors Premier Ministre, aurait fustigé la députée quelques jours plus tard, au point de la faire éclater en sanglots.





Christine Boutin et la sexualité, on pourrait d'ailleurs en faire des thèses complètes ! Elle réfutait le fait qu'elle soit contre le sexe. Dans la revue (gay) "Tabloïd" en décembre 1998, elle disait justement le contraire : « Je suis une femme qui aime le sexe ! ». Dans "Paris Match" en septembre 2011, elle osait même se dire naturiste : « À la maison, dans l'eau, ma philosophie, c'est zéro vêtement. J'aime être nue, libre de mes mouvements. C'est mon côté direct. Et ça évite de se faire tailler des costards ! ». Dans un long entretien au magazine politique "Charles" le 2 avril 2014, elle se laissait ainsi aller : « On s'imagine que je suis une bonne femme dans le formol (…). Mais je suis comme tout le monde, j'aime la vie. La sexualité fait partie de la nature humaine. Je ne dis pas : “Mettez votre ceinture de chasteté !”. Bien au contraire. (…) Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à se marier avec son cousin germain. Ni la République ni ma religion ne me l'interdisent ! Cela fait belle lurette qu'il n'est plus mon cousin ! Des cousins, j'en ai d'autres, je ne me suis pas mariée avec eux ! (…) C'est ce que sous-entendent ces personnes qui me blesse. Elles sous-entendent l'inceste. Je ne suis pas quelqu'un d'incestueux. (…) Je pense que la séduction reste un concept très féminin. Nous les femmes avons vraiment la séduction inhérente dans notre ADN, de façon plus profonde que les hommes. (…) Il y a des compétitions de séduction très fortes entre les femmes (…), c'est pour ça que les femmes entre elles sont tellement dures. Surtout les femmes socialistes ! ».

Mais dans ce même entretien accordé à Camille Vigogne, elle s'enfonçait encore un peu plus, notamment sur l'homosexualité : « Je n'ai jamais condamné un homosexuel. L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné. (…) J'ai des amis homosexuels. (…) Ils sont pécheurs comme je le suis, on est tous pêcheurs. Je suis dans le péché, moi aussi, je suis une pécheresse, mais vous ne me verrez jamais faire l'apologie d'un péché. (…) On savait que DSK aimait beaucoup les femmes. J'ai pensé à un complot politique. Qu'est-ce qu'il y a d'extraordinaire à ce que DSK saute une fille ? Je pense qu'il en a sauté pas mal. (…) Était-ce un viol ? Je ne sais pas… je trouve ça très curieux, cette affaire ! ».

Concrètement, dans ses travaux de parlementaire assidue, Christine Boutin a adopté de nombreuses positions dites conservatrices, en particulier contre le PACS, contre le mariage pour tous, et aussi contre l'avortement. De plus, elle se posait comme une opposante à l'ultralibéralisme, et pour cette raison, a voté non au référendum du 29 mai 2005. Le combat contre une loi sur l'euthanasie était dans ses premières priorités, et dans un débat sur France 5 le 20 janvier 2011, elle expliquait, inquiète : « Je me pose la question de savoir si dans un État libéral, libéral libertaire, dans lequel seul le profit compte, s'il n'est pas plus économique d'installer la légalisation de tuer une autre personne plutôt que de prendre en charge les gens qui sont vulnérables. ». Respecter la vie, c'est aussi lutter contre la peine de mort, ce qui la différencie beaucoup de l'extrême droite classique.

Dans ses préoccupations sociales et humanistes, elle avait honte de l'état de vétusté de la plupart des prisons françaises qu'elle avait visitées. Sur KTo (la chaîne catholique), Christine Boutin rappelait le 13 décembre 2009 :
« La télévision est quand même un vecteur très important pour rappeler un certain nombre de chose et en particulier la doctrine de l'église, (…) et montrer aux chrétiens dits de droite qu'il faut avoir une dimension sociale, ça me semble capital, voyez-vous ! ». En 2010, elle s'est également investie dans la promotion de la justice réparatrice, à savoir faire rencontrer la victime et l'auteur d'un délit ou d'un crime, pour lutter contre la récidive.

Sa position très particulière dans la classe politique l'a conduite à se porter candidate à l'élection présidentielle de 2002. Pour cette raison, elle fut exclue de l'UDF qui avait investi François Bayrou. Elle a atteint laborieusement 1,2% des voix, avant-dernière du premier tour. Ses scores aux élections européennes furent du même ordre de grandeur, voir moindres.

Ne se représentant pas en 2007 (par peur d'aider Jean-Marie Le Pen à atteindre le second tour), elle a soutenu Nicolas Sarkozy qui avait accepté d'associer son micro-parti au sein de l'UMP, et après la victoire, elle fut nommée Ministre du Logement et de la Ville du 18 mai 2007 au 23 juin 2009 dans les deux premiers gouvernements de François Fillon (sans la Ville à partir du 15 janvier 2009).

Dans ce ministère, loin de sa caricature d'ultradroite, Christine Boutin a montré plutôt des penchants de gauche en appliquant la loi n°2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale (loi DALO) dont elle a été la rapporteure lorsqu'elle était députée (et elle fut la première auteure d'une proposition de loi allant dans ce sens). Son objectif était très ambitieux : la construction de 500 000 nouveaux logements par an, dont 120 000 logements sociaux, et une maison pour le prix de 15 euros par jour.

Dans un article du journal "Le Monde" publié le 28 janvier 2009, il était question de la future démission de Rachida Dati comme Ministre de la Justice car elle se présentait en tête de liste avec Michel Barnier (Ministre de l'Agriculture) aux élections européennes de juin 2009 (dans la circonscription de Paris). La journaliste Anne Rovan de raconter : « Christine Boutin a pu aussi penser pendant plusieurs mois qu'elle était la femme de situation. "J'ai beaucoup travaillé sur les prisons et j'aimerais avoir la Chancellerie", répétait la Ministre du Logement à ses visiteurs il y a quelques semaines encore. Au point d'agacer jusqu'à Rachida Dati. Virage à 180 degrés : la Ministre du Logement continue à rêver de la Chancellerie, mais parle dorénavant de l'Agriculture. Après tout, c'est bien ce poste qui devrait se libérer en premier, en mai lorsque Michel Barnier commencera la campagne pour les européennes. Et comme Christine Boutin a pu se sentir fragilisée ces derniers mois au point de sabrer le champagne pour fêter son maintien au sein du gouvernement lors du dernier mini-remaniement, elle a revu ses ambitions à la baisse. La "fille d'arboriculteur", qui a "débuté au Crédit agricole" et a tissé des "liens avec la FNSEA" estime être la candidate idoine. Elle ne sera pas seule. Laurent Wauquiez, Luc Chatel, Christian Estrosi sont sur les rangs. ». Finalement, Nicolas Sarkozy l'évinça du gouvernement le 23 juin 2009, en expliquant qu'il fallait libérer quelques postes au gouvernement.

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Pour la remercier, Nicolas Sarkozy lui a proposé le très prestigieux poste d'ambassadrice de France au Vatican, mais elle le refusa comme elle refusa de retrouver sa circonscription législative (un mois après son éviction du gouvernement, elle avait le droit de redevenir automatiquement députée), laissant à son suppléant Jean-Frédéric Poisson (adjoint à Rambouillet) le soin de s'y faire élire (après une invalidation et un échec en 2010, il fut réélu en 2012 mais battu en 2017 par l'actuelle ministre Aurore Bergé), pour être plus libre et en se contentant d'un poste de chargée de mission dont la rémunération a fait, par la suite, polémique (
"Le Canard enchaîné" du 9 juin 2010) si bien qu'elle a renoncé à cette rémunération (sa mission auprès du Ministre du Travail Éric Woerth visait à étudier les conséquences sociales de la mondialisation, avec un rapport remis le 9 décembre 2010).

Le 21 juin 2011, Christine Boutin s'est à nouveau lancée dans la campagne présidentielle (pour 2012) et a fait la promotion d'un revenu de base universel. Finalement, elle a renoncé à sa candidature présidentielle, après bien des efforts pour tenter de recueillir les parrainages nécessaires, l'annonçant au journal télévisé de TF1 le 13 février 2012 à 20 heures, et a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy. Après l'échec de ce dernier, elle a soutenu Jean-François Copé contre François Fillon dans la lutte fratricide pour conquérir la présidence de l'UMP en novembre 2012.

Le 10 juillet 2013, Christine Boutin a quitté la présidence du PCD et Jean-Frédéric Poisson (qui fut son successeur dans sa circonscription) lui a succédé le 16 novembre 2013. Ce dernier a décidé de se présenter à la primaire LR de novembre 2016, soutenu par Christine Boutin. Après l'échec de cette candidature au premier tour, Christine Boutin a soutenu la candidature de François Fillon, mais quand l'affaire Fillon a fait fureur, elle proposa que Gérard Larcher prît la relève de la candidature LR. Après l'échec de François Fillon au premier tour, Christine Boutin a annoncé son vote pour Marine Le Pen, afin de réduire au maximum le nombre de voix du futur Président Emmanuel Macron. Elle s'en expliquait dans
"Le Figaro" le 24 avril 2017 : « Je veux faire comprendre aux Français de droite que voter Le Pen, ce n’est pas adhérer au Front national (…). C’est simplement un vote contre Emmanuel Macron (…). Emmanuel Macron, c’est l’incarnation de tout ce que je n’aime pas, c’est à l’opposé de mes valeurs, qui ont rythmé ma vie politique. C’est le libéralisme libertaire, c’est la mondialisation, c’est l’argent, c’est la banque (…) Il dénie à la France sa culture (…). Maintenant, je dois travailler pour lever l’inquiétude, la peur et l’opprobre qui pourraient s’abattre sur les électeurs de droite tentés par le vote Le Pen. ».

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Son retrait progressif de la vie politique ne l'a pas empêchée de poursuivre quelques polémiques, comme critiquer le Président François Hollande en direct de la télévision iranienne, portant un foulard et aux côtés de l'ancien député FN Jean-Claude Martinez ou d'annoncer un peu trop rapidement la mort de Jacques Chirac le 21 septembre 2016 sur Twitter (avec trois ans d'avance !) :
« L'information m'a été donnée par une source que j'estime sûre. Je l'ai donnée car je pense que les Français l'attendent, preuve en est du buzz qu'il a suscité. (...) Ce tweet sobre est la marque de mon deuil et de mon respect. ». En fait, ce tweet qui ne contenait qu'un simple « Mort de Chirac » avait pour but d'être le premier à l'annoncer (buzz, quand tu nous tiens !). On ne s'étonna donc guère le 10 février 2022 du tweet étrange de Christine Boutin à la mort de professeur Luc Montagnier, suivant l'annonce de l'AFP : « ENFIN !!! » en lettres capitales, laissant croire qu'elle se réjouissait de la mort du Prix Nobel : « Cet "ENFIN" s'adresse bien sûr à l'AFP qui a bien tardé à donner l'information. Maintenant, la France attend une proposition d'Emmanuel Macron pour un geste national pour le professeur Montagnier, Prix Nobel, grand chercheur français reconnu dans le monde entier. ». Pas facile de jouer avec les réseaux sociaux, surtout lorsqu'on est capable de prendre au pied de la lettre toutes les informations fantaisistes du site parodique Gorafi.

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Le 31 octobre 2017, Christine Boutin a quitté définitivement tous ses mandats électifs à l'âge de 73 ans, en démissionnant du conseil départemental des Yvelines (dont elle a reçu la médaille à cette occasion). Dans sa conférence de presse qu'elle a tenue quelques jours auparavant à Rambouillet (le 21 octobre 2017), elle n'a pas pu s'empêcher de porter une parole discordante sur MeToo en réprouvant les
« dégueulis d'accusations » : « La grivoiserie fait partie de l'identité française et j'aime bien la grivoiserie ! ». Mais elle a surtout évoqué sa carrière politique, parlé de son combat pour l'intercommunalité, au prix parfois d'engueulades avec Gérard Larcher devenu son ami et son compagnon de route pour lutter contre l'urbanisation du Sud des Yvelines et surtout, pour s'opposer à la fusion des deux départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine.

Après la politique, Christine Boutin a suivi des cours de théologie à l'Institut catholique de Paris (deux jours par semaine). Elle a raconté sa nouvelle vie d'étudiante le 14 août 2018 dans "L'Écho républicain" : « La démarche intellectuelle que l'on me demande est à l'opposé de ce que j'avais l'habitude de faire jusqu'à présent, dans ma vie politique, pendant trente ans. Lorsque vous êtes élu, quel que soit le mandat, vous avez un flot d'informations qui vous arrive de toute part et ça se termine comme un entonnoir. Il faut prendre une décision en fonction de tout ce que vous avez reçu. À la Faculté, c'est totalement l'inverse. Vous avez un thème, et à partir de ce thème, il faut développer. (…) Plusieurs [professeurs] m'ont fait part d'une certaine admiration pour l'humilité que représentait ma démarche, alors que moi, je la vis de manière très naturelle. Là où je suis, il y a beaucoup d'étudiants étrangers. Certains m'ont reconnue durant l'année scolaire, par exemple, en regardant la télévision. Je passe encore parfois dans certaines émissions sur des images d'archives. J'ai de très bonnes relations avec mes camarades de classe avec qui on échange des SMS. C'est une vie étudiante classique et je ne demande que ça ! Je mange mon sandwich le midi avec les autres étudiants, moi qui étais habituée à avoir des collaborateurs. Redevenir une personne comme tout le monde, lorsqu'on a été une personne publique pendant plus de trente ans, c'est quand même un luxe que j'apprécie beaucoup. (…) Je prends le train tous les matins et tous les soirs et quand je rentre, je suis plutôt fatiguée. ».

À Sud Radio le 8 mars 2019, Christine Boutin a considéré inéluctable la démission du cardinal Philippe Barbarin et a exprimé sa compassion envers les victimes des prêtres pédophiles : « Je suis profondément blessée par la découverte de toutes ces horreurs dans l'Église catholique (…). C’est un début de chemin de purification qui était certainement nécessaire à l'Église et qui à mon avis va donner l’exemple à toutes les autres institutions du monde. ».

Jean-Frédéric Poisson comptait se présenter directement à l'élection présidentielle de 2022, d'où la transformation de leur parti en VIA en 2020. Cette candidature n'est pas allée très loin à cause de celle du polémiste Éric Zemmour à qui Christine Boutin a apporté un soutien très enthousiaste. Dans
"Complément d'enquête", diffusé le 14 novembre 2021 sur France 2, elle confiait ainsi : « Moi, j'étais de droite, je suis toujours de droite, mais la droite n'assumait pas ses valeurs (…). J'ai énormément souffert, parce que la droite se reniait, la droite n'était plus elle-même. Et tout d'un coup, on a un petit bonhomme qui arrive, et qui nous dit : "Voilà ce qu'est la droite". Alors, il y a des choses qui sont trop radicales, bien sûr, et qui personnellement me dérangent... Mais aujourd'hui, est-ce qu'on est, malheureusement, et je pense qu'on est tous responsables, dans la nuance ? Est-ce que la situation justifie la nuance ? Je me pose la question. ».

L'une de ses plus récentes déclarations publiques pourrait pourtant étonner les amis d'Éric Zemmour puisqu'elle commentait pour BFMTV le 22 septembre 2023 le voyage du pape François à Marseille et le soutenait dans son discours pour l'accueil des migrants :
« C'est un discours très politique et qui est dans la droite ligne de ce que nous dit le pape François depuis dix ans. Voilà, ça va peut-être surprendre certains catholiques qui sont un peu partagés sur la position du Saint Père, mais moi, je pense qu'il est dans la droite ligne de l'Évangile. Et donc, je ne suis pas très surprise et heureuse quand même qu'il le dise avec force et aussi beaucoup de compassion, je crois qu'il doit aussi faire passer, dans ce monde qui est dur, que tout homme, quel qu'il soit, est notre frère. ».

Comme on le voit, Christine Boutin n'a jamais fini d'en surprendre plus d'un. C'est cela qui fait justement sa liberté d'électron libre de la classe politique. Moi, j'y vois aussi quelques contradictions, mais elle a une profonde logique catholique poussée à bout. Je me demande juste si l'étendard religieux doit vraiment être brandi dans l'action politique. Redde Cæsari quæ sunt Cæsaris, et quæ sunt Dei Deo...


Aussi sur le blog.


Sylvain Rakotoarison (03 février 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Christine Boutin.
Le cadeau de la Saint-Valentin.
Poisson qui s'en dédit !
Gérard Larcher.
Aurore Bergé.

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https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20240206-christine-boutin.html

https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/que-devient-christine-boutin-252855

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